Respire… | Par Elbane Hamady, écrivain

Respire… | Par Elbane Hamady, écrivain
De retour à Nouakchott après des vacances entre regs lunaires, roches calcinées et constellations d’étoiles, me revoilà du côté pile de la Mauritanie.
Odeurs, bruits, vieux tacots sortant de nulle part, feux de signalisation toujours verts, la vie dans toutes ses dimensions organisées et désorganisées.
Nouakchott toussait, pliait mais ne cassait pas.
Entres les bandes de copains tout de bazin vêtus et les dames les mains teintes de henné qui déambulaient nonchalamment, respirer l’air frais des espaces sans limites était compliqué.
De l’oxygène…
Ce jour là, après une petite pause à l’essencerie de la « BMD », notre toyata avensis traversait « Las Palmas » tombeau ouvert, direction Nord.
Tout droit le filet d’asphalte semblait sans fin. Dans un crissement de pneus et un hurlement de cardan défaillant, nous avions bien failli louper l’improbable petit panneau signalétique.
A gauche toutes !
Derrière l’autre dune qui retenait l’horizon le temps de monter la nouvelle dune, c’était l’océan.
Cette poussière d’eau enlevée par le vent à la crête des vagues qui venait se briser sur le sable chaud.
Ces paillottes, ces longues chaises, ces embruns…
Et cette armada multicolore chevauchant la houle qui avançait, qui avançait, portée par la sueur, les cris et les rires des hommes éreintés par une course folle avec les mulets jaunes et autres dorades.
Bon, on fait quoi ?
Presque mal à l’aise dans nos boubous et nos serwals le temps d’un battement d’aile d’une mouche nouakchottoise, nous voilà dans cette autre dimension.
Alors, respire …
Photo : Nouakchott – Mars 2024 – DR

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