«Pacte de la honte »? C’est exagéré quand même !

«Pacte de la honte »? C’est exagéré quand même ! Le problème de certains de nos politiciens c’est qu’ils ne mesurent pas souvent le poids et la portée des mots qu’ils utilisent. Pourquoi la « honte »? Est-ce que dans les dix huit points du Pacte, il y a un seul qui symbolise une quelconque trahison des préoccupations du peuple mauritanien ? Cette « trahison » est utilisée par rapport au fait que le RFD et l’UFP sont partis négocier avec le régime sur les problèmes cruciaux de la Mauritanie sans eux. C’est ça l’origine de leur frustration. Mais ce n’est pas une raison valable pour utiliser des mots qui semblent plutôt sortir du cœur que de l’esprit. Et puis quand on parle de trahison c’est qu’il y a une partie qui a violé ses engagements par rapport à un accord commun. Or, il n’y a aucun accord qui lie ces deux partis avec les autres sur cette question. Depuis 1992 à nos jours, beaucoup de coalitions, d’accords, de pactes ou autres chartes ont été établis entre les partis de l’opposition pour la plupart. Mais rares sont ceux qui ont une durée de vie assez conséquente et un résultat tangible. La seule raison est que certains dirigeants ont toujours saboté ces accords parce qu’ils estiment qu’ils ne sont pas à la place qui leur sied. Depuis 1978, nous sommes sous des régimes militaires avec la seule parenthèse de deux ans de Sidioca qui, lui même, avait été préparé, financé, entretenu et enfin de compte déchu par les militaires. L’opposition a été toujours un serpent qui se mord la queue et qui finit par se la faire emputer. Les égos demeurés de certains « leaders » ont été les principaux boulets qui empêchent l’unité et l’avancement de l’opposition mauritanienne. Certains jeunes loups qui crient plus fort que le reste de la meute semblent ignorer que l’opposition, dans sa longue marche, a laissé beaucoup de boules puantes sur les bas-côtés de la route. Il faut les laisser là où elles sont. Au plus dur des batailles de l’opposition dans les années dites de braises, certains dirigeants actuels étaient encore au PRDS quand son régime tirait sur les braves militants de l’UFD à Nouadhibou, pourchassait et emprisonnait des centaines d’opposants dans le pays et contraignait d’autres à l’exil. En plus, tous ont rencontré, négocié en solo avec les régimes d’Aziz et de Ghazouani. Certains en ont même trouvé de « nouveaux amis ». Pourtant on ne leur a pas reproché d’avoir commis un acte de trahison. A un moment donné, l’opposition était si forte, si unie, qu’elle est parvenue à terrasser et attacher le régime militaire d’Ely et d’Aziz. Mais certains ont eu le choix et le malin plaisir de lui venir à la rescousse, de le détacher et de le libérer, brisant ainsi l’espoir de tout un peuple de se débarrasser définitivement des dictats des régimes militaires. Pourtant, on ne les a pas accusé de trahison. Beaucoup parmi nous sont de vieux observateurs du landerneau politique mauritanien. Ils connaissent ce qui a été dit dans la case et ce qui a été scellé sous la tente. Mais le moment n’étant de se crêper le chignon mais plutôt de trouver les voies et moyens de sortir notre pays des sentiers sinueux de la division, de la menace et du chaos, ils préfèrent s’atteler à l’essentiel, c’est à dire l’INTÊRET GÉNÉRAL. Alors, de grâce, privilégions cette voie et évitons de remuer le mauvais côté de notre passé car, quand on a le caleçon trouvé, on ne monte pas sur l’arbre.
Moussa kamara

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page