OTAN — Lituanie: Les enjeux du Sommet de Vilnius

OTAN — Lituanie: Les enjeux du Sommet de Vilnius
Après le Sommet de Madrid qui avait permis, l’année dernière, d’adopter son concept stratégique, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) tient son nouveau Sommet les 11 et 12 juillet en Lituanie. L’objectif étant de rapprocher davantage l’Ukraine de l’Otan, en plein conflit avec la Russie. La Presse se chargera de couvrir cet événement tenu dans la capitale lituanienne, Vilnius.

Quel est le contexte d’un tel Sommet ? Quels seront ses objectifs ? Quels enjeux et quelles nouvelles adhésions à cette alliance militaire ? Le Sommet intervient pour la deuxième fois successive au cœur d’un conflit armé opposant l’Ukraine, mais aussi l’Otan, à la Russie. Alors qu’un risque de confrontation directe entre la Russie et l’Otan n’est pas à exclure, selon les observateurs, ce Sommet veut réaffirmer l’unité de l’Otan face à Vladimir Poutine.

Quelques jours avant sa tenue, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a fait part de son optimisme sur le fait de trouver un accord qui puisse rapprocher l’Ukraine de l’Otan. Outre un soutien logistique à la mise en place d’un conseil Ukraine-Otan, il a déclaré qu’un texte était en cours d’élaboration en vue de tracer la voie à suivre pour l’adhésion future de l’Ukraine à l’Otan.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est exprimé vendredi 7 juillet en faveur d’une adhésion ukrainienne à l’institution militaire, après un entretien avec son homologue Volodymyr Zelensky à Istanbul. Erdogan a également appelé la Russie et l’Ukraine à reprendre les pourparlers de paix.

L’Ukraine ne rejoindra pas l’Otan

Sauf que cette éventuelle adhésion aura de lourdes conséquences, puisqu’il s’agit en fait d’un pays de l’Otan en guerre. Mais l’usage veut que le processus d’adhésion des Etats à cette puissante alliance dure longtemps. Par conséquent, ce cas de figure n’est pas pour demain.

L’Ukraine «ne rejoindra pas l’Otan» à l’issue du Sommet de Vilnius, a déclaré, sans équivoque, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Kiev «a encore de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir devenir membre» de l’Alliance atlantique, a insisté Sullivan.

À Vilnius, il faudra donc conceptualiser les futures missions de l’Otan et répondre également à l’adhésion problématique de deux nouveaux membres, la Suède dans le court terme, et surtout l’Ukraine à moyen ou long terme.

Ce sommet vise, également, à mobiliser de nouveaux moyens logistiques et surtout financiers pour répondre à ces enjeux. A cet égard, le secrétaire général Stoltenberg était clair : «Pour répondre aux impératifs fixés, il faut plus d’argent, d’autant que les dépenses ont augmenté de plus de 8 % prévus cette année par rapport à 2022».

Et la Tunisie dans tout ça ?

Face à ces enjeux géopolitiques majeurs, où en sommes-nous ? Quelles relations entretient la Tunisie avec la plus grande alliance militaire dans le monde ? Lors du Sommet de Madrid, tenu il y a une année — La Presse, était le seul média tunisien présent pour couvrir l’événement — on avait alors annoncé un soutien militaire particulier à la Tunisie. Le programme de l’Otan vise, en effet, à consolider le professionnalisme des forces spéciales tunisiennes, à renforcer son expertise dans les engins explosifs improvisés (EEI), le renseignement et la cybersécurité.

Vraisemblablement, et pour lutter contre l’influence russo-chinoise, l’Otan se tourne vers des pays du Sud, tels que la Tunisie et la Mauritanie. En 2015, la Tunisie est devenue un allié majeur non-membre de l’Otan, et ce, suite à une annonce faite au cours de la visite à Washington de l’ancien président de la République, Feu Béji Caïd Essebsi.

L’administration US avait annoncé alors que le processus de désignation est terminé, faisant de la Tunisie le 16e allié majeur non-membre de l’Otan. Depuis, les relations et les programmes de coopération entre les deux parties se sont intensifiés. D’ailleurs, des manœuvres et des entraînements militaires conjoints sont organisés périodiquement.

Et pour ce qui est du conflit russo-ukrainien, la diplomatie tunisienne a su négocier une position neutre et prudente, sans se prononcer sur cette guerre qui secoue le monde depuis près d’une année et demie.

LaPresse

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