Le premier ministre italien Giuseppe Conte démissionne…


Le premier ministre italien Giuseppe Conte démissionne… pour tenter de rester en place.

Un an, quatre mois et vingt jours après son entrée en fonction, il a présenté sa démission pour chercher une autre coalition.Le premier ministre italien Giuseppe Conte démissionne… pour tenter de rester en place

Par Jérôme Gautheret(Rome, correspondant) Publié aujourd’hui à 11h01, mis à jour à 11h35/ Monde

Le président du conseil italien, Giuseppe Conte, le 19 janvier, au Sénat. YARA NARDI / AFP
L’hypothèse a pris corps ces derniers jours avant de s’imposer progressivement comme une évidence. Puis tout s’est précisé en quelques heures, lundi 25 janvier dans l’après-midi, jusqu’à l’annonce de la démission du gouvernement, par un communiqué, en début de soirée, le président du Conseil italien Giuseppe Conte prenant acte de son absence de majorité. Mardi matin, après avoir réuni un ultime conseil des ministres, il devait quitter le palais Chigi pour se rendre au Quirinal, afin de remettre sa démission au président de la République, Sergio Mattarella.

Un an, quatre mois et vingt jours après son entrée en fonction, et alors que l’épidémie due au coronavirus (qui a fait officiellement plus de 85 000 morts) est loin d’être enrayée, « Conte 2 », le 66e gouvernement de l’histoire de la république italienne, a cessé d’exister.

Conformément au jeu très subtil des institutions italiennes, l’initiative revient désormais au président Sergio Mattarella, qui se trouve investi de la lourde responsabilité de « piloter » la crise politique en en dictant le tempo. C’est à lui que reviendra d’assurer au plus vite la mise en place d’un nouvel exécutif, appuyé sur la majorité la plus solide possible. Les consultations des différents chefs de groupe de la Chambre des députés et du Sénat devraient commencer mercredi, et la présidence a déjà fait savoir qu’elle entendait les mener au pas de charge. Que le vide au sommet du pouvoir s’installe en des heures aussi tragiques pourrait avoir des conséquences désastreuses, tant vis-à-vis de Bruxelles que des marchés.

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Pour Giuseppe Conte, qui a jusqu’au bout cherché à éviter cette extrémité, la démission était devenue la seule issue possible. Depuis le vote de confiance mardi 19 janvier, où son gouvernement était resté en selle avec une simple majorité relative dans la foulée de la défection des partisans de l’ancien président du Conseil Matteo Renzi, il savait que faute de ralliements, son exécutif était à la merci de la moindre bourrasque. Celle-ci s’est présentée sous la forme de deux votes sur la justice, mercredi à la Chambre et jeudi au Sénat, qu’il n’avait aucune chance d’emporter.

« Salut national »
Plutôt que de risquer une chute qui lui aurait été fatale, Giueppe Conte aura donc choisi de refuser l’obstacle, et de parier sur la mise sur pied d’un gouvernement « Conte 3 », présenté comme une œuvre de « salut national ». Dans la partie qui s’annonce, son principal atout est sa popularité persistante (il n’est jamais descendu sous les 50 % d’opinions favorables depuis son arrivée aux affaires, en juin 2018) et le fait que selon les sondages, plus de quatre Italiens sur 10 ne comprennent tout simplement pas les raisons de cette crise, qui survient alors que le pays, confronté à des choix décisifs, a cruellement besoin de stabilité institutionnelle.

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