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Le Maroc responsable de l’annulation de la visite de Mistura

l'Algérie tient le Maroc pour responsable de l'annulation de la visite de De Mistura au Sahara Occidental occupé

Le Maroc  responsable de l’annulation de la visite de De Mistura au Sahara Occidental occupé, selon l’Algérie. Envoyé spécial du gouvernement algérien pour le Sahara Occidental et les pays du Maghreb, Amar Belani, a déclaré que l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, avait suspendu sa visite dans les territoires du Sahara Occidental sous contrôle marocain parce que Rabat tentait d’imposer ses interlocuteurs « marionnettes ».

« Les raisons sont évidentes et connues. Après avoir été très réticentes à organiser cette visite dans les territoires sahraouis occupés, les autorités marocaines ont voulu imposer à M. De Mistura leurs interlocuteurs fantoches, dont des colons déguisés en élus ou en organisations vassales et satellites », Belani a fait ces déclarations à  l’agence de presse officielle algérienne, APS.

De Mistura s’est rendu à Rabat le 4 juillet, mais il ne s’est finalement pas rendu dans les territoires du Sahara occidental sous contrôle marocain. Plus précisément, il devait se rendre à El Aaiún, la capitale de l’ancienne colonie espagnole. Pour Belani, le refus de De Mistura de se rendre dans la région dans ces « conditions si inacceptables et offensantes (…) l’honore et fera pression sur le Maroc, qui est ainsi dépeint dans un acte de sabotage des efforts de l’envoyé personnel de le secrétaire général de l’ONU. L’objectif du voyage de De Mistura était d’ouvrir un nouveau processus de dialogue en vue de parvenir à une solution politique et négociée au conflit, un voyage initialement prévu en mai mais retardé. De Mistura avait également récemment suspendu ses activités après avoir contracté le virus COVID-19.
Staffan de Mistura a été nommé à ce poste en novembre 2021. Il a ensuite effectué son premier tour de la région avec des escales au Maroc, en Mauritanie, en Algérie et à Tindouf, dans le sud-ouest algérien, où les réfugiés sahraouis ont fui la zone après l’invasion marocaine.

ConsulatS à l’Aioun et Dakhla

D’autre part, Belani a également critiqué le plan d’autonomie des territoires sahraouis proposé par le Maroc comme solution au conflit et l’a décrit comme une « proposition dogmatique et éminemment obstructionniste (…) conçue  pour perpétuer l’état actuel « . Belani a également évoqué les « consulats fantômes » récemment ouverts dans les villes du Sahara occidental.

Jeudi dernier, le Togo a ouvert un consulat à Dakhla et plus tôt la Zambie et l’Eswatini ont ouvert des consulats à El Ayoun. Pour Belani, ces sièges diplomatiques sont financés par le ministère marocain des Affaires étrangères lui-même et il a assuré qu’à la fin « ils exploseront comme un ballon ». L’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental a été occupée par le Maroc en 1975 malgré la résistance du Front Polisario.

Le cessez-le-feu de 1991 a été signé en vue de la tenue d’un référendum d’autodétermination, mais des divergences sur la préparation du recensement et l’inclusion ou non de colons marocains ont jusqu’à présent empêché sa convocation. En outre, le Polisario a considéré que le cessez-le-feu de 1992 a été rompu après l’expulsion des militants sahraouis du poste frontière de Guerguerat avec la Mauritanie par les forces militaires marocaines en novembre 2020.

Rabat considère la zone entre le poste et la frontière avec la Mauritanie comme un « no man’s land » , alors que le Front Polisario le considère comme son propre territoire. Le dernier rebondissement du différend est le soutien explicite du gouvernement espagnol au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour la concertation entre les populations sahraouies et marocaines vivant sur le territoire.

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