Sommet Italie-Afrique: Meloni accueille les dirigeants africains.

Sommet Italie-Afrique: Meloni accueille les dirigeants africains.
ROME – Devant les délégations réunies aujourd’hui au Palais Madama pour le sommet Italie-Afrique, Giorgia Meloni ne pourra pas aller bien au-delà des slogans. Elle annoncera certainement quelques projets avec des « pays pilotes » en matière d’infrastructures et de formation. Cependant, pour pouvoir réellement concrétiser l’ambition du plan Mattei, le Premier ministre aurait besoin d’alliés et de soutien solides.

Le soutien politique de l’UE et de Washington serait nécessaire. Ce qui, en raison des échéances électorales imminentes et des intérêts géopolitiques divergents, n’est pas visible pour le moment.
C’est l’heure des bonnes intentions, au Palazzo Chigi. Et la préparation de la campagne électorale pour les élections européennes. Meloni a décidé de mettre le dossier africain au centre de 2024. La première raison est d’essayer d’inverser la tendance très négative des débarquements : de son aveu, le pire échec de l’expérience au Palazzo Chigi. Ne pouvant plus s’appuyer sur les promesses des blocus navals, elle cherche des solutions pour contenir les flux. La deuxième raison est plus prosaïque : la présidence italienne du G7 vient de s’ouvrir et Meloni imagine également le sommet comme une passerelle garantissant le consensus. Activisme international pour faire oublier les politiques intérieures dures.

Le Président italien, Sergio Mattarella choisit un proverbe africainLe Président italien, Sergio Mattarella choisit un proverbe africain

C’est dans ce contexte qu’il faut situer aujourd’hui le sommet Italie-Afrique, précédé hier soir par un dîner à Colle organisé par Sergio Mattarella pour les dirigeants africains arrivés dans la capitale, au cours duquel le président a choisi un proverbe africain pour asseoir la volonté de coopération, mais aussi l’engagement commun à « éteindre les conflits en cours » : » Si vous voulez aller vite, courez seul. Si tu veux aller loin, va avec quelqu’un. » Au Palazzo Madama, Meloni lancera l’effort en faveur du Plan Mattei, un projet qui, sur le papier, devrait engager l’Italie à hauteur de quatre milliards d’ici 5 à 7 ans. Ce qui implique l’implication de filiales étatiques – d’ Eni à Enel – dans des investissements sur le sol africain. Ce qui vise à impliquer également le CDP, les banques privées et les universités dans la coopération. Et qui espère créer les conditions pour ouvrir des hotspots aux migrants le long des côtes du Maghreb, sous l’égide de l’Europe.
Un projet ambitieux, loin d’être réalisé, disait-on.

21 présidents et premiers ministres africains sont présents

L’Egypte et l’Algérie ont chargé le ministre de la Coopération du Caire et le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie. Bien entendu, 21 présidents et premiers ministres africains sont présents. Après quelques doutes, il devrait y avoir le premier ministre du gouvernement d’union nationale libyen, Abdel Hamid Dbeiba et, surtout, le Tunisien Saied , qui n’a pas quitté le pays depuis un certain temps. Ce dernier risque d’être l’un des protagonistes du moment : il est en difficulté, il lui faut 3 milliards pour clôturer le budget, jusqu’à présent il n’a reçu que 150 millions de l’Europe. Il court après les 900 millions du FMI, qui restent gelés faute de réformes. Sans soutien, Tunis pourrait causer d’autres problèmes migratoires à l’Italie et à l’Europe, même si Meloni dit à Tg1 que l’accord avec Saied doit être reproduit avec d’autres pays.

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani accompagné de son épouse Dr Mariem Vadel Dah, Première Dame, est arrivé dimanche soir à Rome. Le couple présidentiel est accompagné d’une importante délégation.

Ursula von der Leyen aux côtés de Meloni

Ursula von der Leyen sera présente au sommet. Elle joue aux côtés de Meloni depuis un certain temps, cherchant à être reconfirmé à la tête de la Commission. Hier, elle a signé un accord avec la Banque africaine de développement pour investir dans le Global Gateway, le projet de l’UE qui finance les infrastructures dans les zones en développement. Un signal pour plaire à l’Italie. Mais il est clair que Meloni comprendra s’il est possible d’impliquer réellement Bruxelles dans le défi du Plan Mattei après les élections européennes, basé sur le nouvel équilibre de l’Union.

Placer l’Afrique au centre du débat du G7 sera également complexe. Depuis un certain temps, Joe Biden concentre les efforts américains et occidentaux en matière d’infrastructures, notamment à l’Est, pour défier Pékin dans les années à venir. C’est difficile de vraiment le faire changer d’avis.

avec
agences

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