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Séisme au Maroc : « On est encore dans l’urgence », estime l’ONG française GSCF

Séisme au Maroc : « On est encore dans l’urgence », estime l’ONG française GSCF.
INTERVIEW Plus de deux semaines après le tremblement de terre qui a ravagé une partie du Maroc, le patron du Groupement de secours catastrophe français (GSCF) reconnaît que le travail à faire sur place reste colossal.
Près de 3.000 morts, plus de 5.000 blessés, c’est le bilan toujours provisoire du séisme qui a frappé au cœur la région montagneuse du Haut Atlas, au Maroc, début septembre. Il y a une semaine, 20 Minutes avait accompagné une équipe du GSCF, la seule ONG française présente sur le terrain de la catastrophe. Après deux missions dans les villages isolés des montagnes de la région de Taroudant, le patron de l’organisation, Thierry Velu, constate que le stade de l’urgence est loin d’être dépassé.

Quel bilan tirez-vous de ces deux missions au Maroc ?

Dans la mesure où les relations politiques entre la France et le Maroc sont tendues actuellement, on peut dire qu’avoir réussi à entrer dans le pays en tant qu’ONG française est déjà une réussite.

Ce qu’il faut souligner aussi, c’est que la mobilisation générale de l’Etat marocain a été à la hauteur. Par exemple, nous avons pu constater que les autorités avaient livré rapidement des tentes pour que les habitants des zones les plus sinistrées puissent s’abriter. Nous sommes arrivés en complément et non pour combler d’éventuelles lacunes et il faut continuer de travailler parce que les besoins sont colossaux.

Quels sont les besoins de populations touchées par le séisme aujourd’hui ?

On gère les demandes comme elles viennent en fonction des remontées de nos correspondants sur place ou selon les rencontres que nous avons faites là-bas. Cet instituteur du village d’Adebdi qui nous demandait du matériel scolaire pour ses 40 élèves ou des tentes pour faire classe. Avec les dons, nous allons acheter ce matériel au Maroc pour faire tourner l’économie locale et apporter le tout directement au village, mi-octobre. Nous avons aussi eu des demandes de bonnets, de gants, en prévision de l’hiver que l’on sait rude dans ces montagnes.
Même plusieurs semaines après la catastrophe, on a constaté que la situation était encore une situation d’urgence humanitaire. De fait, on sort du cadre qui est le notre en fournissant du matériel scolaire ou des vêtements, mais on fonctionne au coup de cœur.

Il y aura donc d’autres missions au Maroc

Oui, déjà celle de mi-octobre qui est planifiée et tout juste financée. Nous comptons aussi en faire d’autres qui seraient davantage dans notre champ d’action habituel, pour dispenser des formations de secourisme ou distribuer du matériel de secours. En fait, cela dépend beaucoup des dons que recevra l’ONG pour le Maroc. Participer à la reconstruction n’est pas prévu pour l’instant, faute de moyens. Mais si l’on reçoit un don de 150.000 euros pour reconstruire une école, nous le ferons.

Le GSCF a beaucoup puisé dans ses réserves pour financer ces missions, le risque étant que l’on ne puisse faire face à de futures catastrophes.

20 minutes.fr

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