Mauritanie : les obstacles de la transparence de la présidentielle 2024

La CENI clame tout haut sa neutralité en juin prochain et se déclare même prête à moins de trois mois tandis que les signataires du pacte républicain dont l’UFP monte au créneau pour monnayer le soutien des candidats à la présidentielle. Cette agitation politique inquiète les observateurs qui pointent des obstacles de la transparence de la présidentielle, un frein à l’alternance démocratique à laquelle aspire le peuple mauritanien depuis 1978.

La pléthore des candidats au moins plus de sept candidats à ce jour sans compter la candidature de Ould Ghazouani, un secret de polichinelle. C’est une présidentielle inédite où les Mauritaniens vont devoir sanctionner le président sortant ou le réélire. Ould Ghazouani a un bilan de 5 ans à présenter aux électeurs tandis que les autres candidats surtout de la diversité un projet différent de la société mauritanienne. C’est un bilan contre des projets mais dans un pays dont l’électorat est presque acquis au pouvoir qui en détient les clés avec des organes inféodés au parti au pouvoir INSAV : la CENI et la HAPA.

Le premier obstacle à la transparence c’est d’abord « le déverrouillage des parrainages opéré par INSAF »c’est-à-dire que seuls TAWASSOUL, la première force de l’opposition et INSAF la première force du pays peuvent s’assurer des conditions d’éligibilité avec plus des trois quarts de députés maires et conseillers régionaux. Ensuite le deuxième est relatif à l’affichage des résultats dans chaque bureau de vote et la présence assurée des représentants des candidats et la mise à leurs dispositions des procès-verbaux finaux et le troisième obstacle la présence des médias pour relayer en direct les résultats.

Les observateurs pointent également un quatrième obstacle qui relève de l’électorat négro-africain et harratin amoindri par l’enrôlement discriminatoire qui fait des milliers de négro-africains et harratins n’ont pas leur carte d’électeur encore moins un état civil. Ce réservoir d’électeurs est privé de vote. Ce qui laisse penser que les Mauritaniens vont aller vers un simulacre d’élections financées de surcroit par les Nations-Unies et l’UE. Mais dans un contexte où l’opposition est profondément divisée par un pacte républicain voulu par le pouvoir pour assurer la réélection de son candidat, il n’y aura pas de transparence par conséquent pas d’alternance démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

Kassataya.com

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