Mauritanie : le procès de l’ex-président Ould Aziz n’est pas un procès politique

Mauritanie : le procès de l’ex-président Ould Aziz n’est pas un procès politique.

A une semaine du procès de l’ex-président devant un tribunal spécialisé dans la lutte anti-corruption à Nouakchott, les observateurs ne sont pas indifférents à la bataille juridique à laquelle se livrent la défense de l’accusé et celle de l’Etat sur l’enjeu de ce procès.

Incontestablement les implications de ce procès attendu par la classe politique toutes tendances confondues et l’opinion publique, sont politiques parce qu’il s’agit pour la première fois dans l’histoire judiciaire qu’un ancien chef d’Etat est traduit devant un tribunal anti-corruption. Ce qui justifie pleinement qu’il s’agit d’un procès de droit commun.

En effet l’ex-président Ould Aziz est accusé de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent. Trois graves charges qui font que si le droit pénal est bien appliqué, Ould Aziz devra écoper de lourdes peines 20 ans de prison minimum. Sa fortune colossale amassée en une décennie résulte de la dilapidation des deniers publics, de l’obtention d’avantages matériels indus et de l’ingérence dans les affaires commerciales qui sont incompatibles avec les fonctions de chef d’Etat.

Une mal gouvernance qu’il devra expliquer devant les juges. Ould Aziz est à la barre en tant que citoyen et non en tant qu’ancien président. Vu sous cet angle le procès n’est pas politique. Il le serait davantage si d’aventure la justice avait retenu des charges de haute trahison de l’Etat bien que cette possibilité existe.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

Source: Kassataya.com

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