Mauritanie : la cohésion nationale en péril !

Mauritanie : la cohésion nationale en péril !

Lors d’une conférence célèbre à la Faculté de Droit de l’Université de Dakar, le juge Kebé Mbaye a évoqué la division de son pays causée par la rupture des liens politiques entre Senghor et Mamadou Dia. Une situation qui a empiré en raison de facteurs ethniques, car les Haalpulars pensaient que le Président Dia exerçait la moitié du pouvoir en leur nom. Néanmoins, le juge Mbaye a affirmé que les Sénégalais, après cette tragédie, se sont rassemblés autour d’une Constitution unitaire pour avancer. En d’autres termes, la vie politique de ses compatriotes a cessé de se concentrer principalement sur les considérations d’ethnicité et de race. C’est ainsi que Soham Al Wardini, originaire du Liban, a été désigné comme Maire de Dakar plus tard. Un point de départ positif, malgré l’exclusion des Arabes des postes politiques et administratifs au pays de la Terrenga.
Pour ce qui est de la Mauritanie, la naissance de la République a été le résultat d’un malentendu congénital : nos concitoyens de la vallée pensaient que c’était la réunion de deux races pour partager le pouvoir à moitié-moitié. Certains Haalpulars, parmi les plus radicaux, étaient même convaincus que ce n’était qu’une étape. Peu importe comment l’histoire évolue, ils finiront par obtenir la terre de leurs ancêtres, croient-ils fermement. De la même manière, les Malinkés en Guinée parviendront, eux aussi, à récupérer leur territoire en renvoyant les Peuls vers le Mali, leur pays d’origine historique.
De ce fait, il n’y a plus de sens à une Constitution unitaire citoyenne, car on ne se situe plus dans une logique de cohésion, mais plutôt dans une dynamique de désunion, dans l’accomplissement du projet ambitieux, mais pas impossible, du Président Senghor, en vue de créer une République négro-africaine dans le sud mauritanien.
Malheureusement, pour les Mauritaniens, cela représente un danger potentiel, surtout avec la présence djihadiste ethniciste sur leur flanc sud, accentuée par les appels répétés de certains activistes poulo-toucouleurs connus, incitant une partie de la population à prendre les armes pour défendre ses droits.
C’est vraiment sérieux, mais pour vaincre les forces du mal, il sera essentiel de restaurer la République, de mettre fin à l’ethnicisme et au communautarisme racial.
En un mot, faire sienne la devise du Sénégal : un Peuple – Un But – Une Foi.

Ely Ould Sneiba

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