L’Europe Les députés s’opposent à l’inclusion du Maroc dans le scandale de corruption au Qatar

Les députés s’opposent à l’inclusion du Maroc dans le scandale de corruption au Qatar

Le Parlement européen a voté contre l’inclusion des allégations de trafic d’influence du Maroc dans une résolution du Qatar qui exigeait également la nécessité d’une transparence et d’une responsabilité plus larges au sein des institutions européennes.

Un amendement (31) à la résolution déposée par la gauche indique que le Maroc a peut-être également tenté d’influencer les députés, les anciens députés et le personnel par des actes de corruption.

Elle a ensuite appelé à l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants des intérêts qatariens, alors que les enquêtes sur l’affaire dite du « Qatargate » sont en cours.

Mais l’amendement a été rejeté par presque tout le monde au sein du Parti populaire européen (PPE) de centre droit, la plupart des socialistes et démocrates (S&D), ainsi que la majorité des députés libéraux du parti Renew Europe.

Renew Europe dit avoir voté contre l’amendement car l’implication du Maroc n’était pas encore confirmée à l’époque et que l’accent était mis sur le Qatar.

ONG une façade pour l’Etat marocain

Parmi les opposants au groupe Renew Europe figure sa vice-présidente belge, Frédérique Ries, qui siégeait au conseil d’administration non rémunéré d’une ONG faisant office de façade pour l’État marocain à un moment où l’UE proposait un accord commercial controversé avec Rabat.

Le Journal officiel belge la répertorie comme faisant partie de l’administration de la Fondation Euromeda, aujourd’hui en sommeil, cofondée en 2018 par un ancien ministre d’État marocain, Mohamed Cheikh Biadillah, et précédemment coprésidée par Salaheddine Mezouar lorsqu’il était à la tête de la plus grande société marocaine. syndicat d’entreprise.

Il n’est pas répertorié dans le registre commun de transparence de l’UE.

À sa création, la fondation sous-louait des bureaux au cabinet de conseil Hill & Knowlton Strategies à environ 150 mètres du Parlement européen. Le Maroc était le premier client de Hill & Knowlton, avec jusqu’à 300 000 € d’honoraires nets en 2016. Le directeur exécutif de la stratégie du cabinet, Alain Berger, est le secrétaire général d’Euromeda.

Son président est l’ancien député européen socialiste français Gilles Pargneaux, qui a également présidé en 2018 le groupe d’amitié du Parlement européen avec le Maroc. Ries faisait également partie de ce groupe.

Les groupes d’amitié sont des organismes non réglementés qui prétendent favoriser les relations avec des pays hors d’Europe et ont posé des maux de tête au fil des ans, car ils sont parfois cités dans les médias étrangers comme représentant la position officielle du Parlement européen.

Le Parlement européen les a depuis tous dissous à la lumière du dernier scandale.

Le groupe de Pargneaux a été créé en 2011, cultivant des liens étroits avec le Maroc et accédant à un accès de haut niveau aux responsables gouvernementaux.

Lors de leur visite à Laayone, la plus grande ville du territoire annexé du Sahara occidental, en 2015 et 2016, ils ont été cités comme représentant une « délégation européenne ». Pargneaux lui-même l’a décrit comme une « délégation trans-partisane de députés européens ».

Pargneaux, ainsi que Ries et un autre député européen siégeant au conseil d’administration d’Euromeda, avaient déposé en 2018 un amendement édulcorant une disposition sur le traçage des exportations agricoles du Sahara occidental vers l’Europe.

Une enquête interne du Parlement européen composée de députés européens sur l’affaire, révélée par EUobserver, avait lavé Ries de tout soupçon ou acte répréhensible, a-t-elle déclaré.

Ries a déclaré qu’elle n’avait jamais accepté de cadeaux du Maroc ni fait payer ses voyages par le Maroc, dans une série de questions qu’elle a qualifiées d ‘ »insultantes ». Elle a également dit qu’elle n’était pas pleinement consciente du rôle du Maroc dans la création de l’ONG.

« Je n’ai peut-être pas fait suffisamment de recherches approfondies à l’époque », a-t-elle déclaré, notant son implication visant à favoriser les liens culturels et historiques entre l’UE et le Maroc.

Ries a déclaré qu’elle avait rejoint le conseil d’administration d’Euromeda pour discuter de la migration et de l’environnement, aux côtés d’universitaires afin de jeter des ponts.

« Cette chose est restée en sommeil, elle n’a jamais été active », a-t-elle déclaré, notant qu’elle appartenait au groupe d’eurodéputés luttant pour une plus grande transparence. « J’aurais dû arrêter la chose, » dit-elle.

Le co-fondateur d’Euromeda, Mohamed Cheikh Biadillah, était l’ancien ministre marocain de la Santé et secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM).

Le site Internet d’Euromeda ne répertorie plus Biadillah comme co-fondateur, alors que son nom a été publié comme tel par le Moniteur belge. Il n’a pas répondu aux questions sur les raisons.

Le parti de Biadillah suit la ligne monarchique en ce qui concerne le Sahara occidental, une large bande de territoire annexée par le Maroc et non officiellement reconnue par les Nations Unies.

Salaheddine Mezouar a été nommé vice-président. Il n’apparaît plus sur le site. Mais au moment de son affectation à Euromeda, Mezouar présidait la CGEM, le plus grand syndicat marocain.

Pargneaux, alors qu’il était encore député européen en exercice, organisait des événements au Parlement européen en 2018 au nom de la fondation.

Celles-ci comprenaient des discussions avec l’OCP Policy Center, un groupe de réflexion financé par la plus grande société marocaine d’extraction de phosphate, l’OCP.

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