L’ancien président déterminé à lutter contre la ‘’confiscation’’ de la démocratie

Mohamed ould Abdel Aziz, ancien chef de l’Etat mauritanien (2008/2019) était face à la presse mercredi soir. Une sortie médiatique au cours de laquelle il a dénoncé le traitement indigne dont il est victime, l’avènement « d’une dictature » reposant sur une alliance entre le nouveau pouvoir et la mouvance qui constituait l’opposition pendant son magistère.   

L’ancien chef de l’Etat entame son propos par des révélations sur la gouvernance Ghazouani, chiffres à l’appui: « une hausse du traitement mensuel des députés de 480.000UM, en l’espace d’une année et 4 mois. Plus de 160% de hausse du budget de la présidence, dans un contexte sanitaire caractérisé par la fin des déplacements, avec des activités se faisant uniquement à travers les vidéos conférences, en plus d’une réduction du personnel. Cet argent sert en réalité à financer une campagne contre ma personne, menée à l’aide d’un amalgame entre partis politiques, députés, opposition, presse …. Une cabale dont l’unique objectif est de nuire à ma personne à travers une stratégie de règlement de comptes et de déstabilisation.

A chaque fois que j’intègre un parti politique, celui-ci est systématiquement victime d’un harcèlement dictatorial pire que celui connu les régimes communistes d’une certaine époque. Une puissante campagne sans fondement sur le plan juridique, à laquelle participe également la presse internationale ».

Dans le même temps, Aziz révèle être privé de la pension de retraite d’ancien président de la République depuis le 01 août 2019, date d’investiture de son successeur, Mohamed Cheikh El Ghazouani. 

Déterminé « à faire de la politique et à s’imposer sur la scène », l’ancien président soutient que son dossier n’est pas devant la justice, mais l’objet d’un traitement politique au niveau du parquet, après la police.

Une procédure reposant sur« des mensonges » dont l’objectif est de justifier tous les actes d’intimidation dont il est l’objet et ternir «sa décennie de gouvernance ».

Evoquant la mort tragique du président Idriss Déby, sur le théâtre des opérations dans la guerre face au Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), l’ancien chef de l’Etat mauritanien  « présente ses  condoléance au peuple et au gouvernement tchadien ». Il rend un hommage appuyé à un leader « avec lequel nous avons travaillé en symbiose à la sécurisation et la  stabilisation du Sahel pendant une décennie, et dont la disparition aura des conséquences sur le Tchad, le Sahel, mais aussi au Nigeria et au Cameroun ».

Toutefois, malgré sa colère actuel, Aziz est dans de bonnes dispositions politiques. « Soucieux du sort du peuple mauritanien, il est prêt à prendre part à un Dialogue National Inclusif, dans un contexte de crise profonde, avec l’objectif de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui accablent le peuple ». Il rappelle avoir toujours prôné le dialogue pendant son règne.

Sur la base d’un rapport établi par une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP), transmis à la justice,  Mohamed ould Abdel Aziz, 12 autres anciens hauts responsables et proches familiaux, sont poursuivis pour « corruption, blanchiment, dilapidation de deniers publics, entrave au fonctionnement de la justice… » et placés sous contrôle judiciaire depuis le 12 mars dernier.

Amadou Seck, correspondant à Nouakchott   

Source: le360

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