Ghazouani sait faire gagner un homme, saura-t-il sauver un pays ?
Ghazouani sait faire gagner un homme, saura-t-il sauver un pays ?
un homme
Élection de Sidi Ould Tah à la BAD : Monsieur le Président, si vous pouvez faire gagner un homme, vous pouvez aussi sauver un pays.
L’élection de Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) n’a rien d’un coup de chance. Ce genre de poste ne s’obtient pas par prière collective ou par l’effet magique des talismans. Il résulte d’un travail de coulisse intense, d’un réseau diplomatique mobilisé, d’une stratégie bien huilée… mais surtout, d’un engagement présidentiel direct et personnel.
Soyons clairs : s’il y a une personne que Sidi Ould Tah doit remercier en premier, c’est le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
C’est lui qui, selon plusieurs sources, s’est personnellement investi, multipliant les appels, interrompant à plusieurs reprises le Conseil des ministres — ce même conseil qui brille plus souvent par son inertie que par son utilité — pour décrocher son téléphone et faire du lobbying au plus haut niveau en faveur de son candidat.
On ne parle pas ici d’un simple soutien protocolaire. On parle d’un président en mode VRP de luxe, qui s’est jeté corps et âme dans cette bataille pour faire triompher un des siens sur la scène internationale.
Mais alors, une question s’impose, avec toute la force de l’évidence :
👉 Pourquoi cette même énergie n’est-elle pas déployée pour résoudre les urgences nationales ?
Pourquoi le président ne quitte-t-il jamais précipitamment le Conseil des ministres pour appeler les familles endeuillées par un drame évitable dans un hôpital délabré ?
Pourquoi ne téléphone-t-il pas aux gouverneurs ou aux ministres quand une école s’effondre sur des enfants à Nouakchott ou ailleurs ?
Pourquoi n’interrompt-il pas ses programmes pour gérer, avec la même intensité, les crises sociales, les pénuries d’eau, les émeutes silencieuses de la misère ordinaire ?
Car manifestement, quand il veut, il peut.
Et donc s’il ne le fait pas pour les autres dossiers, c’est qu’il ne veut pas.
S’il est capable de faire élire Sidi Ould Tah à la tête de la BAD, il est aussi capable :
• de sauver le système éducatif à l’agonie,
• de garantir des soins de base aux plus pauvres,
• de réconcilier le pays avec son passé douloureux,
• d’exiger un partage équitable des richesses,
• de mettre fin au racisme d’État et à la marginalisation systémique.
Monsieur le Président, vous avez démontré que l’État pouvait être efficace.
Mais à quoi bon faire briller la Mauritanie à l’international si l’intérieur s’effondre ?
À quoi bon gagner une présidence à Abidjan si l’on perd chaque jour la dignité des citoyens à Arafat, Kaédi ou Zouerate ?
Si vous pouvez faire gagner un homme, vous pouvez aussi redresser une nation.
Alors, prouvez-le. Ici. Maintenant. Wetof
Sy Mamadou