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Éditorial : bataille décisive contre la corruption

Éditorial : bataille décisive contre la corruption

“Les institutions sont la garantie du gouvernement d’un peuple libre contre la corruption des mœurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement.”Saint-Just
De Saint-Just/Fragments sur les institutions républicaines

Si le sort de certains pays, rendu possible par la corruption et l’enrichissement illicite des avoirs, se dirige vers un effondrement financier et économique à une vitesse vertigineuse et n’a pas encore touché le fond, le sort de la Mauritanie est tout autre. L’indice de perception de la corruption en République Islamique de Mauritanie en 2019 classait le pays dans la liste des 40 pays les plus corrompus au monde. Une partie des raisons de la corruption est politique et culturelle. L’inefficacité de la procédure judiciaire peut l’encourager. Il convient de noter qu’il est généralement plus faible dans les pays démocratiques. De même, les taux de corruption sont plus élevés dans les pays à faible revenu. En Mauritanie, le revenu par habitant est de 1649 € par an, ce qui est extrêmement bas par rapport au reste du monde. Le coût de la vie est bien inférieur à la moyenne mondiale et expose d’énormes problèmes socio-économiques.

Connu sous le nom de « Dossier de la Décennie » sous le règne de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place pour documenter son règne sur la corruption, le blanchiment d’argent, l’exploitation et l’enrichissement illicite.

En 2020, la commission d’enquête parlementaire a transmis ses conclusions à la justice, qui a inculpé l’ancien président, 12 de ses ministres et certains hommes d’affaires de corruption, d’enrichissement et de blanchiment d’argent, entre autres délits.
La justice mauritanienne a gelé 100 millions de dollars de fonds soit 3 milliards 645 millions MRU et de biens immobiliers appartenant à l’ancien président.
Mais l’affaire qui a touché les sentiments des Mauritaniens et blessé leur dignité s’est manifestée dans la trahison de leur hôte mauritanien par leur ex-président, Abdullah Senoussi, l’ancien chef des services de renseignements libyens, après avoir assuré la sécurité, Ould Abdel Aziz a renié sa promesse de protection et de non-extradition, livrant Senoussi à ses ennemis en échange,dit-on, d’un énorme pot-de-vin financier du nouveau dirigeant de Tripoli.
Cela fait honte aux Mauritaniens pour le comportement de leur président, qui a le mérite et le rôle d’accéder au pouvoir et de renforcer son jugement. Il s’agit d’un incident grave et des milliers des Mauritaniens surveillent de près leur président jusqu’à ce que des charges soient retenu contre lui.
Le ministère de la Justice a conclu l’enquête avec ce dossier vieux de dix ans. Il a envoyé les accusés, dirigés par l’ancien président, en procès, dont les audiences préliminaires ont commencé jeudi dernier, les accusés comparaissant individuellement pour corruption et étant lus sur les accusations portées contre eux et leurs droits, notamment en désignant des avocats pour les défendre lors du procès, qui débute le 25 janvier.

L’ancien président a fait un effort pour échapper à la punition et à un procès qu’il insiste sur le fait qu’il s’agit d’un procès politique, et après avoir été libéré de prison pour des raisons de santé, Ould Abdel Aziz a été pris, dit-on, en flagrant délit à deux reprises en essayant de s’échapper hors de Mauritanie.

Actuellement, le Gouvernement de Mohamed Bilal Messoud mène une bataille décisive contre la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, le trafic d’influence et les abus de pouvoir. Des actions ont été menées à tous les niveaux pour lutter contre la corruption, redynamiser et renforcer tous les mécanismes de contrôle et d’inspection, et appliquer les lois et sanctions connexes dans le cadre de la souveraineté juridique.

Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République, a affirmé sa détermination à prendre en compte les résultats de la réunion des états généraux de la justice qui a débuté à Nouakchott début janvier dans ses efforts pour faire évoluer en permanence le système judiciaire qui respecte l’état de droit, garantit les droits et libertés et offre une source de confort pour tous au pays et à l’étranger.

Ahmed Ould Bettar

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