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Dialogue entre les flam et les nationalistes arabes: les raisons d’un pessimisme legitime

Dialogue entre les flam et les nationalistes arabes: Dialogue entre les flam et les nationalistes arabes: les raisons d’un pessimisme legitime
Mr Ngaide,
Patriotique et persévérant, imbu de bonne volonté et de bonne foi, vous continuez vos bons offices ; objectif, amener les acteurs politiques à la table, s’accepter, se parler, s’écouter, et dissiper les malentendus qui grippent leur marche ensemble…..vous anticipez le dialogue prévu avoir lieu dans les prochaines semaines, vous adressez un message à vos compatriotes flamistes après en avoir adressé un premier à l’intention de vos compatriotes nasséristes et baathistes ….
Ces efforts n’avaient, au départ, que très peu de chances d’aboutir mais, hélas, semblent aujourd’hui ne plus en avoir aucune ; le leader flamiste Mr Samba Thiam jaillit avec une feuille de route qui reprend le vieux projet toujours récurrent, le « fédéralisme », euphémisme pour parler de partition ; il anticipe lui aussi le dialogue mais dans une trajectoire qui le mène á l’echec, dissipe tout espoir nanométrique soit-il de voir les choses évoluer dans le sens de la raison et du bon sens, le même discours, le même programme et les mêmes raisons toujours invariables depuis 58…..un tel dialogue est tout simplement condamné à finir en queue de poisson sinon pire même si, comme dit un proverbe malien, on n’est pas orphelin d’avoir perdu père et mère mais d’avoir perdu l’espoir …. voyons pourquoi nous perdons l’espoir ?
L’idée d’asseoir les flams, les nasséristes et baathistes sur la même table, pour, dit-on, discuter , se concilier et transcender leurs divergences, est de prime abord un exercice très peu porteur , son aboutissement s’apparenterait à un miracle pas moins d’ailleurs que l’imagination des thématiques que les deux parties conviendraient à discuter ; tellement les philosophies sont antinomiques, les programmes disparates à tout égard et les perceptions de l’Etat lui-même inconciliables……rien ne justifie d’espérer réussir un rapprochement.
Vous serez sans nul doute abasourdis par ces propos désespérés, j’en suis profondément désolé; le langage de vérité déplaît souvent mais, a quand même le mérite de raccourcir les chemins et permet aussi une économie de temps et une meilleure allocation des efforts…..
Il est totalement absurde et indigne que des politiques continuent à régurgiter des évènements historiques jalonnés de saillies macabres, en Mauritanie et au Sénégal pour créer un environnement de méfiance et de distanciation sociétales entre des communautés liées par le sang, la religion, l’histoire commune, la culture et le brassage confessionnel…..c’est bien cela, quand même, le sport préféré des flamistes !!!!!
Ils n’autorisent guère à oublier et aussi paradoxal que cela puisse paraître, à force de continuer à déterrer ces événements douleurs pour en faire un marketing pour la promotion de leurs velléités sécessionnistes, ils s’auto-condamnent sans s’en rendre compte….. la fouille des évènements de la petite localité Diawara du Sénégal 89, entre des éleveurs peuls mauritaniens et des agriculteurs soninkés sénégalais et l’instrumentalisation qui s’en suivit, pointent du doigt les seuls acteurs à qui profite le déchaînement et les seuls acteurs qui ont pignon sur rue de part et d’autre de la frontière , les nasséristes et les baathistes sont quand même la piste à exclure….
La partition de la Mauritanie est une prêche qui a commencé dès l’entrée en vigueur de la loi-cadre Defferre juin 1956, qui institue pour chaque Domtom une capitale, un conseil de gouvernement et des élus, s’en suit le démarrage des travaux de construction de Nouakchott, quelques part sur les côtes atlantiques, autour d’un puits qui lui donne son nom, pour accueillir la future administration d’un pays appelé à naître un 28 novembre 60, la Mauritanie ; Saint Louis cessera deux ans plutôt d’être la capitale de la terre des hommes….
Mr Ngaidé

Exclusif: Breidelleil n'est pas né nationaliste arabe.
Breidleil à droite, au centre Ahmed Ould Sidi Ould Hanena et à gauche, Ely Ould Sneiba
( image archives)

Je ne pense pas qu’il soit un exercice difficile de déconstruire le discours des flam, l’acronyme lui-même nous en fait l’économie ; ils se sont baptisés forces de libération africaine (ou des africains) de Mauritanie ; une affiche qui annonce la première dissonance, non seulement avec les nasséristes et baathistes, mais aussi et surtout avec le mauritanien lamda pour qui, la Mauritanie existe, un pays, référentiel commun, une patrie, une nation libre et indépendante……
les nasséristes et baathistes de Mauritanie, contrairement à leurs frères flamistes, sont des partis politiques, ne se réclament jamais autre chose , proposent , chacun, un projet de société inclusif sans négation aucune, défendent l’idée d’une identité culturelle commune et en même temps plurielle, reconnaissent avec soulagement et confort le trésor culturel et historique des peuls, soninkés et wolofs , leur mauritanité ancestrale et entière, quatre couleurs d’un même tapis ; se donnent en plus un devoir de se départir de l’occupation culturelle française et libérer le pays de l’hégémonie du français dans l’administration publique et l’enseignement et ne s’autorisent jamais la faculté de choisir entre l’arabe et le français……ces antinomies structurelles expliquent la grande distanciation entre le discours gavé de haines, belliciste et sans limites des « forces de libération » et les projets de société que proposent les courants de pensée, nassériste et baathiste, dont l’action n’est jamais sortie du cadre politique malgré la torture, les années de braise, le renvoi au chômage des centaines de brillants officiers, sous-officiers et subalternes des forces armées et de sécurité, la privation de toute nature, les geôles invivables et les exécutions en taules …..ces deux groupes croient en une nation , s’y retrouvent et s’y confondent contrairement aux flams en quête d’une nation qu’il s’imaginent, différente dans ses dimensions, géographique, humaine, institutionnelle et culturelle… et politiquement unique au monde
Mr Ngaide,
Le mot force est avant tout une notion physique ; force de pesanteur, forces d’attraction, centripète et centrifuge, force d’entraînement …. ; les politiques s’en servent aussi pour désigner une action de masse , un fourre-tout où se retrouvent des courants politiques non homogènes mais qui partagent un objectif circonstanciel commun ; il peut désigner aussi un cadre rassembleur des mouvements et tendances qui se revendiquent d’un idéal commun, les forces démocratiques, les forces du progrès mais quel que soit l’usage qu’on en fait du mot, il reste peu familier au jargon politique et n’osmose pas avec sa terminologie , parti socialiste, travailliste, de gauche, de droite etc mais quand on adjoint « forces » à « libération », l’expression s’empêche toute interprétation autre que la lutte armée……leur manifeste de 86 titré « de la guerre civile à la lutte de libération nationale » ne laisse d’ailleurs aucune équivoque…..
Cet acronyme « flam » se lit parfois mouvement de libération africaine en Mauritanie et parfois mouvement de libération des africains de Mauritanie, et selon qu’il s’agisse de l’épithète ou du complément, dans un cas comme dans l’autre, les objectifs sont de plus en plus ambigus ; les intentions de plus en plus suspectes voire même douteuses et déchirantes ……. S’agit-il d’un groupe panafricaniste local qui lutte pour la libération d’un pays africain, la Mauritanie ? Si oui le libérer de qui ? S’agit-il des forces de libération des africains de Mauritanie ? Si oui qui sont ces africains à libérer ? Et de quel occupant les libérer ? Et qui sont ces mauritaniens non africains ? L’Afrique berceau de l’humanité -le premier homo-sapiens vivait au Maroc il y’a à peu près 300000 ans – est un référentiel géographique où se côtoient plusieurs cultures, une myriade de peuplements et une pléthore de langues de racines différentes, ancrées depuis les temps lointains ; les langues nigéro-congolaises dont nos langues nationales, les langues chamito-sémitiques dont notre langue officielle, l’arabe…….les langues indoeuropeenes ( dont le latin) , leurs locutions , phonetiques et caractères sont probablement les seules à ne pas répondre à l’appel en cette terre d’Afrique….
Mr Ngaidé

Elections 2023 Mauritanie : Samba Thiam candidat CVE-CVE-VR de Nouakchott-Ouest
Elections 2023 Mauritanie : Samba Thiam candidat CVE-CVE-VR de Nouakchott-Ouest

Il y’a de cela seulement deux ou trois jours, on prête à Mr Samba Thiam la paternité d’une feuille de route qu’il présentera aux assises du dialogue que les autorités prévoient organiser dans un futur proche ; le leader flamiste reprend intégralement le manifeste de 66 et de 86; l’idée d’une scission , d’un démembrement de l’État mauritanien…les raisons invoquées sont les mêmes, la question culturelle, les identités locales; le but est toujours le même, démanteler l’architecture de l’Etat , le démembrer dans un premier temps, en cantons fédérés qui deviendront complètement indépendants les uns des autres, peu de temps après ; cette vision de la Mauritanie ne peut jamais être à l’ordre du jour d’un débat politique national inclusif et sérieux……et comme dit le dicton, la modération dans le caractère est toujours une vertu mais la modération dans les principes est toujours un vice…Les flam doivent tout d’abord négocier avec la réalité, les constances et les faits avérés et doivent se rendre compte que les temps ont changé, les anciens empires coloniaux ne sont plus à la table et qui n’est plus à la table, il est au menu, et sous peu la francophonie ne sera plus qu’un chapitre d’histoire tout comme la colonisation, les guerres mondiales et tous les faits marquants de la dynamique de l’homme et du moment ici et ailleurs….des narratifs du passé
Mr Ngaide
La deuxième dissonance non moins importante que la question de la « fédération » est la question culturelle, la place de la langue arabe ; des langues nationales et du français….
Les flams d’aujourd’hui tout comme les mouvements de 58, 62, 66 et 79 ne reconnaissent à l’arabe qu’un statut flasque, une langue utile seulement pour l’accomplissement des actes de culte, le français par contre, une langue de fédération communautaire !!!! Il dit juste, Louis Gauthier, le ridicule ne tue pas mais il fait mal à l’aise….
La langue est pour une nation un titre, une adresse et un facteur structurant de son unité tout comme l’hymne national, drapeau, la monnaie….
Depuis 1958, la question de la langue n’a cessé de générer les secousses et d’alimenter les soubresauts de la marche tumultueuse de notre Etat naissant, un vrai faux problème typique de cette singularité mauritanienne…
Vous avez adressé deux messages, le premier en arabe à l’intention de vos compatriotes nasséristes et baathistes, le second en français à l’intention de vos compatriotes flamistes ; pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi le français pour les seconds ? et pourquoi, à défaut d’écrire votre second message en arabe, langue officielle du pays, vous ne l’avez pas écrit en Pular, langue maternelle des flamistes ? Est-ce parce que le Pular n’est pas encore transcrit ? Si oui comment une langue non encore transcrite peut être sujet de discorde dans un débat culturel sérieux ? Et pourquoi au cours des campagnes électorales, les « flamistes » s’adressent à leur électorat potentiel en langue vernaculaire et quand ils se parlent entre eux ils le font en français ? En tout état de cause, l’usage du français entre les membres de la même communauté linguistique prête à beaucoup d’interrogations…
Quelles sont les thématiques politiques sur lesquelles porteraient ces discussions ? Sur la nature d’un Etat que rejettent les uns et auquel s’attachent les autres ? Ou sur l’imagination d’un système de gouvernance typique qui n’existe nulle part au monde ? Se résumeraient elles à des échanges de récits, des narratifs sclérosés, des rejets de responsabilité chacun sur l’autre, peut être même des invectives et des propos outranciers et in fine, finissent en queue de poisson !!! Nos compatriotes flamistes nous ont habitués à un discours haineux, jamais rassembleur, non constructif et même nihiliste, fondé sur des contre-vérités, des diffamations saugrenues, une dénaturation des faits et une relation événementielle concoctée à dessein….
Mr Ngaidé
Le Conseil de la langue arabe en séminaire culturelPermettez-moi de vous poser des questions qui sont en réalité plus exclamatives qu’interrogatives ; Pourquoi et pour qui Feu Moussa Camara a écrit en arabe ; publié en arabe tout comme Feu Alhaj Omar Alfuti, Alhaj Mahmoud Ba et tous les cheikhs des sectes soufies de part et d’autre du fleuve… ?
Et pourquoi les élites politiques Pular de 58, 62 et 66 n’ont jamais revendiqué la reconnaissance des langues nationales et encore moins leur transcription ? comment s’explique leur fort ressentiment vis-à-vis de l’arabe et leur attachement indéfectible à la langue française ? Personne à l’époque n’appelait à l’enseignement des langues nationales, et encore moins à leur officialisation, bien que le sujet fût d’actualité ; de nombreuses élites africaines de renommée culturelle internationale, comme Amadou Hampaté Bâ, tinrent une conférence à Bamako la même année pour réfléchir à l’écriture et au développement des langues locales en Afrique !!! et pourquoi les élites flamistes de 86 et d’aujourd’hui rompent le cordon avec le français après en avoir été leur cheval de bataille politique des decennies durant, et pourquoi aujourd’hui mettent ils au-devant la question des langues nationales, leur officialisation, leur transcription et leur enseignement ?
Les grands érudits et conquérants peuls ont écrit en arabe parce que tout simplement ils s’approprient la langue, c’est la leur, et ils s’adressent à un lectorat qui comprend l’arabe qui le lit et se l’approprie aussi et ceci n’a entamé en rien l’identité Peule, ni la culture Peule ni la pesanteur Peule dans la région……ce sont ces vaillants conquérants et ces illustres savants qui portent légitimement l’étendard de l’identité Peule….
Hélas, la Mauritanie indépendante connut une forte croisade pour rompre avec cet héritage ancestral et cette osmose culturelle active entre nos différentes communautés et fit face à de très fortes secousses nées d’un schisme politique , qui ne dit pas son nom, qui accompagna les premières heures de sa genèse, entre tenants de la francophonie et défenseurs de l’indépendance culturelle…..Les français avant de se retirer de leurs anciennes colonies décidèrent de perpétuer leur domination culturelle pour pérenniser leur mainmise politico-économique sur les nouveaux États indépendants, ils laissent des États mais pas des nations…
Mr Ngaidé,
En 1958, la conférence d’Aleg a failli échoué avant même son ouverture en raison de l’insistance des groupes politiques Pular de ne pas inscrire la question de l’identité culturelle à l’ordre du jour ; ils ont même menacé de se retirer si cette question aurait à être débattue ……la langue française est au regard de ceux-ci le seul rempart contre ce qu’ils appellent l’absorption arabe…
Mokhtar Ould DaddahCette année marque la genèse officielle de la Mauritanie indépendante, l’administration de Saint-Louis se déplace à Nouakchott, les fonctionnaires africains (les mauritaniens se comptaient au bout des doigts) furent appelés à choisir entre l’obtention de la nationalité mauritanienne, la signature de contrats à durée indéterminée avec l’Etat mauritanien ou des contrats à durée déterminée renouvelables ; tous les sénégalais ont choisi d’obtenir la nationalité mauritanienne ; elle leur confère les mêmes droits que les nationaux du pays naissant, limitrophe et en construction et ne les prive de rien, le lieu de travail est à deux pas du terroir ; les autres africains n’ont pas été autant tentés par la nationalité mauritanienne et durent choisir des CDD ou des CDI, beaucoup parmi eux se sont quand même mariés à des nationaux et parmi eux certains ont occupé des hauts postes dans l’administration…
Quatre ans plus tard des voix s’élèvent au sein du PPM, réclamant un système de quotas au pouvoir et proposent l’adoption d’un pouvoir exécutif bicéphale ; un président et son adjoint, ou un président et un premier ministre aux pouvoirs étendus, si l’un appartient à une ethnie l’autre appartient de facto à une autre , ou encore une présidence tournante entre les arabes et les non arabes, la couleur est perçue comme marqueur identitaire, une approche à l’antipode des lois de l’anthropologie mais que les flams continuent à entretenir et nourrir quand même !!!!!!
Ces groupes trouvèrent un soutien sans faille auprès des autorités françaises, le français n’est pas seulement un moyen d’assimilation mais aussi un outil de développement économique ; des études ont montré que les échanges commerciaux et économiques entre régions utilisant la même langue sont bien plus importants qu’ils ne le seraient dans le cas inverse, la francophonie qui naitra plus tard puise ici l’une de ses raisons d’être….
Les événements douloureux de 1966 ont éclaté suite à l’entrée en vigueur des circulaires 025 et 026 de 1965, relatives à deux heures de plus de d’enseignement de la langue arabe dans les écoles primaires et secondaires au cours de l’année scolaire 1965/66.
Les cadres peuls de la vallée se révoltèrent, publièrent un document, la déclaration des dix-neuf et démissionnèrent de leurs emplois en solidarité avec les étudiants en grève, le danger existentiel est aux portes, le temps dédié à l’enseignement de la langue arabe prend deux heures de plus !!!!!
La France s’apprêtait à créer une organisation de la Francophonie pour continuer son hégémonie culturelle sur ses anciennes colonies, qu’elle fut contrainte d’abandonner après sa défaite durant le deuxième conflit mondial et les vents de libération qui en résultèrent et qui soufflèrent sur les quatre coins du monde… La Francophonie, le franc CFA de la Chamalières, et les bases militaires qui essaiment partout en Afrique eurent pour objectif de perpétuer le colonialisme français sous des formes en gants de velours mais la francophonie se démantèle progressivement, le franc agonise depuis quelques temps et rendra l’âme sous peu et les militaires plient bagages et prennent le chemin du retour…qu’est ce qui reste de la France en Afrique !!!!
L’année 1978 vit la naissance du mouvement Elhor pour la lutte contre l’esclavage et le pratiques esclavagistes en milieu arabe.
Ce fut une occasion à ne pas rater, le mouvement de 66 entreprit des efforts inlassables pour distancer les deux composantes du milieu arabophone l’une de l’autre, en prenant cause et effet pour la déclaration du mouvement anti-esclavagiste, (l’anti-esclavagisme naquit en milieu maure bien avant 1978) mais oubliant que charité bien ordonnée commence par soi-même, l’esclave en milieu Peul est d’une cruauté inégalée, les vivants en souffrent plus que quiconque ailleurs et les cimetières en mémorisent la cruauté pour l’éternité, les maîtres à part , les esclaves très loin à part !!!!!
Quelques mois plus tard , précisément en 1979, le ministère de l’éducation nationale décida en vertu de la circulaire n° 002, d’augmenter d’un point le coefficient de la langue arabe, le groupe de 66 mobilisa la rue et tenta de reproduire l’expérience de 1966 pour se faire une idée de l’impact de la naissance du mouvement Elhor sur la cohésion sociale de la communauté arabe et du degré d’attachement de ce mouvement naissant, à sa langue, l’arabe qui vient d’être valorisé d’un point ; des manifestations étudiantes éclatèrent à Nouakchott, prirent pour cible un jeune arabe assis devant le lycée national, attendant le premier son de cloche pour rentrer ; il fut abattu sans en comprendre pourquoi !!!
En 1986, un autre manifeste de 19, pratiquement le même que son ancêtre de 1966 et les deux annonces sont disponibles sur le site électronique des forces de libération africaine de Mauritanie.
La première déclaration appelait au fédéralisme, à un partage du pouvoir basé sur des quotas et à l’affirmation du français comme langue d’unité nationale. La seconde appelait à la reconnaissance officielle des langues nationales et à l’égalité constitutionnelle de l’arabe et les autres langues non encore transcrites.
Le manifeste de 86 introduit pour la première fois le terme « Mauritaniens noirs » pour fédérer tous les mauritaniens de couleur noire et engager un processus de désagrégation du milieu maure ; le plan B en cas d’échec des aventures de 66 et 79….
Mr Ngaidé
La question culturelle en Mauritanie est avant tout une affaire coloniale ; la France, comme d’ailleurs tous les autres colons, n’autorise jamais un pays parmi ses anciennes colonies à se départir de la langue française ni à choisir une langue officielle autre que le français et tout pays qui osa le faire devra s’attendre à des problèmes d’essence, identitaire parfois, culturelle toujours….
Vous remarquerez qu’aucun pays africain qui eut à choisir la langue coloniale comme langue officielle n’eut à s’inquiéter et les communautés locales n’ont jamais eu à revendiquer un statut particulier à leur langue même celles qui comptent un poids démographique très important…
Au Nigéria, vit la plus grande communauté peule au monde, la langue officielle est l’anglais tandis que le pulaar est classé comme langue minoritaire et jamais un mouvement de contestation ne fut signalé … Ce pays hétéroclite, habitué aux guerres et aux déchirements n’a jamais connu de problèmes de nature linguistique…
En République fédérale du Cameroun, il existe deux langues officielles : l’anglais dans la région anglophone et le français dans la région francophone. Les locuteurs du pular qui représentent 21% de la population ne contestent guère le statut de langue officielle à l’anglais et n’ont jamais revendiqué au pular un statut plus que le statut de langue locale. !!!!
En Guinée, la langue officielle est le français, le pular parlé par plus de 32 % de la population, classé comme langue nationale, n’est pas enseigné, n’est pas transcrit et personne ne revendique son enseignement et personne non plus ne revendique sa transcription…. Pareil cas au Mali et au Sénégal.
Si on exclut le Japon quel est ce pays monolingue au monde ? Et quel est ce pays qui n’a pas une langue officielle qui fédère tous ses citoyens ? Et pourquoi des pays comme le Mali le Burkina et le Niger quand ils ont rompu avec le français n’ont pas retenu l’usage de leurs langues nationales dans l’administration et l’enseignement ?
Mr Ngaidé
Touche pas à ma nationalité est un mouvement de contestation subversive qui a mis Nouakchott à feu et perturbé la quiétude de ses habitants pour revendiquer, dit il, le droit des manifestants à un enrôlement dans l’état civil du pays ; des jours d’émeutes, des arrestations massives s’en suivirent et la grande surprise fut que pratiquement tous les arrêtés se sont avérés des ressortissants africains, des ivoiriens, maliens, sénégalais, burkinabés…trouvez-vous ça normal !!!! Et trouvez-vous normal l’existence de non mauritaniens parmi les hauts dignitaires des flams !! Pourtant aucun non mauritanien ne figure ni parmi les dirigeants ni dans les rangs des nasséristes et des baathistes de Mauritanie !!!! Pourquoi ceux-ci s’attachent à la mauritanité et les falms recrutent parmi tous les africains !!!! La seule réponse est qu’aux yeux des flam, la Mauritanie n’existe pas encore, elle est à chercher, conquérir, délimiter les contours et construire… Comment peut on expliquer qu’un étranger admis au séjour dans un pays, revendique un droit à la citoyenneté, et si on ne le lui donne pas, descend dans la rue, pille les magasins, incendie les étalages, menace la paix civile puis trouve des partis politiques du pays hôte qui l’adoptent et défendent ses actes !!!!!!
Que signifie une appartenance citoyenne non fondée sur des lois, des règlements et des procédures ? Serait-il possible qu’un parti politique qui sabote la citoyenneté puisse revendiquer un rôle dans la conception de l’avenir du pays ?
Un débat sur ce fond est tout simplement une perte de temps et c’est pourquoi je ne peux partager votre optimiste, mais la Mauritanie n’est pas que flam, nasserisme et baathisme ; elle est bien antérieure, sa cohésion bien plus solide et bien immunisée contre le sabotage…
Très bonne fin de Ramadan
Mhd / Rahdi

Source: Mohamed Ould El Abed ( texte)

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