Décryptage : le volcan / Par Ahmed Ould Bettar 7e partie

Décryptage : le volcan / Par Ahmed Ould Bettar 7e partie

Le 2 août 2014, date de l’investiture du Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz approche au galop, plaçant toute la Mauritanie, élites et citoyens lambda dans l’expectative totale sur un avenir dont les contours restent indécis pour tous les mauritaniens, sauf pour le futur homme fort de Nouakchott.

En attendant cet important événement, la logique générale laisse le destin faire son chemin, les promesses rester ce quelles sont « autant en emporte le vent », l’espoir permis pour certains, le désespoir n’est pas à exclure pour d’autres.

Dans cette atmosphère d’incertitude pour les mauritaniens, le Président à réinvestir a incontestablement une idée de son bilan politique, une intention de soigner sa postérité, surtout qu’un troisième mandat n’est pas autorisé par la constitution et qu’après 2019, Ould Abdel Aziz, entré déjà dans l’histoire politique mauritanienne  malgré les défauts démocratiques que lui reprochent ses opposants radicaux, voudrait bien ménager sa gloire.

Le Président ne tiendrait-il pas à son départ à se voir dans sa retraite appelé « le Père de la Mauritanie Nouvelle », l’artisan de l’unité nationale et de la réconciliation, le catalyseur des forces politiques et socioéconomiques de ce pays qu’il cédera demain à des successeurs contraints par son puissant et infalsifiable héritage politique à se plier à la volonté du peuple ?

Cette investiture qui interviendra le samedi prochain, devra vraisemblablement déboucher sur un nouveau système politique, dirigé par un nouvel  Aziz, ayant mis à contribution les succès et les revers de son premier mandat pour ajuster son gouvernail, pour changer ou renouveler les pièces de rechange de son bateau ou assurer un bon et sûr dépannage pour celles présentant un profil récupérable.

C’est là que se trouve suspendu le suspens, que réside la confiance retrouvée, l’espoir des mauritaniens majorité et opposants de se voir engager demain dans une démocratie où tous sont égaux, tenus de respecter les règles du multipartisme, puisque dans ce monde prometteur dépourvu d’usurpation et d’injustice, il n y aura plus de place que pour la vérité politique.

En attendant avec impatience cette investiture qui promet d’être fêtée en grandes pompes, en raisons des importants espoirs placés en elle par les mauritaniens, les partenaires et la communauté internationale, ne serait-il pas approprié de faire une rétrospective de l’après Dakar jusqu’aux élections pour mieux apprécier le devenir politique mauritanien pour les prochaines années.

L’après Dakar

L’accord de Dakar de juillet 2009 entre l’opposition (l’ex FNDD) et les seigneurs du mouvement de rectification d’aout 2008, avait permis à la Mauritanie de sortir des profondeurs de la crise politique, malgré quelques séquelles demeurées omniprésentes après l’organisation des élections présidentielles qui avaient consacré Ould Abdel Aziz Président démocratiquement élu, reconnu par ses opposants et par la communauté internationale, engageant le pays dans la normalité constitutionnelle après des mois d’isolement international. Mais, l’impasse n’a pas attendu longtemps pour resurgir, après le constat de l’opposition de ce qu’elle a appelé un manquement du nouveau pouvoir mauritanien aux clauses de l’accord de Dakar qui prévoyait une participation relative de cette force politique à la gestion du pays.

Aziz dégage

Cette situation allait rediriger l’opposition devenue la COD (un collectif de 11 partis) a s’engager dans la voie de la contestation politique et de la légitimité du Président élu Ould Abdel Aziz. Une dérive malsaine des opposants qui venaient de reconnaître l’élection du Président et qui a trouvé sa motivation selon des observateurs politiques, dans la vision erronée de la coalition du printemps arabe qui jetaient des systèmes dans le chaos total. Un élan de protestation qui n’a pas réussi à chavirer le navire de Ould Abdel Aziz, même à sa traversée des zones de turbulences les plus dangereuses pour sa transition vers la berge du salut, à l’occasion du tir ami.

Le miraculé de Touila

L’opposition et la majorité avaient oublié le célèbre proverbe « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », en s’empressant de toutes les forces, la première solennellement et la seconde  discrètement, à préparer l’après-Aziz s suite « au tir ami » de Toueila. Une cupidité aveugle pour le pouvoir qui allait ramener le pays plusieurs années derrière, si la grande muette n’avait  pas veillé sur l’ordre, jouant pleinement son rôle républicain, laissant le pouvoir  poursuivre son agenda, en le mettant à l’abri de tout putsch militaire ou civil.

Malgré un incident gravissime, le Président s’en sortit miraculeusement et avec la volonté d’Allah d’une situation sanitaire fortement émotionnelle, avec un premier actif politique à savoir, la continuité des institutions constitutionnelles de leur mission, en dépit de l’absence accidentelle et temporaire du Chef de l’Etat. Ce qui est une première, puisqu’en pareille situation, les avides du pouvoir, civils et militaires en viendront aux mains pour reprendre les choses en main. Fort heureusement, cela n’a pas eu lieu à la grande euphorie des mauritaniens très attachés à la paix. La suite, on la connait. Les exigences du Rahil ont continué à se faire exprimer dans la rue, les tentatives de dialogue politique entre l’opposition et le pouvoir à se nouer et à se dénouer, jusqu’à la tenue des élections législatives et municipales puis présidentielles.

Les perspectives

Demain sera rose pour la Mauritanie. Tout le monde l’espère, puisque que sur les plans économiques, géostratégiques et sociaux, notre pays ne manque pas d’atout pour s’engager inéluctablement dans la voie du développement et de la stabilité. La Mauritanie est devenue un paradis fiscal et sécuritaire, même si elle demeure encore dans la zone rouge. Elle est le joyau du continent africain et Son Président réélu a encore devant lui 5 ans pour renforcer les grands acquis.

Mais, quelque part cette machine se grippe, d’où la nécessité de la « huiler » pour assurer son fonctionnement optimum. Pour ce faire, le Président réélu doit ménager sa monture, corriger les dysfonctionnements de son système politique, tirer les enseignements de son premier mandat, s’entourer de technocrates, être le Président de tous, éloigner les laudateurs et les colporteurs de bonnes nouvelles sur son pouvoir, s’approcher davantage des citoyens pour entendre la vérité et pour veiller à agir en conséquence.

Les questions sont nombreuses sur le futur mandat présidentiel  du Président de la République Ould Abdel Aziz. Tout le monde est impatient de voir comment le nouvel homme fort compte inaugurer son nouveau quinquennat, changera-t-il d’équipage, innovera-t-il, comblera-t-il les lacunes constatées ici et là, où bien la montagne n’accouchera que d’une souris. Dans cette expectative et ce suspens, les observateurs sont indécis, bien qu’une majorité soit sûrs que le futur mandat d’Aziz sera  « MERVEILLEUX ».

Pourquoi ? Du fait que Ould Abdel Aziz, comme tout dirigeant soucieux d’une postérité politique positive, veillera avec son courage et sa volonté qu’on lui connaît, à montrer à tous les mauritaniens, qu’il est ce Président cumulant toutes les qualités des patriotes attachés à la justice sociale et à l’unité nationale ainsi qu’au développement. Vrai ou faux.

Des personnalités de l’Est mauritanien créent « le mouvement du 14 février ».

D’illustres personnalités cadres et intellectuelles issues de trois régions de l’Est du pays « les deux Hodhs et l’Assaba »  dont le fonctionnaire international Ahmedou Ould Abdalla se sont réunis pour exprimer à l’unanimité leur mécontentement de la marginalisation de ces wilayas des programmes de développement notamment en matière de réalisation d’infrastructures, promettant d’agir pour inverser cette situation.

Un autre groupe se prénommant « Mauritaniens pour la Justice » ont annoncé également leur création d’un mouvement dit « mouvement du 14 février » dont l’objectif principal est aussi de défendre les droits de ces zones précitées, présentées par les intéressés victimes des politiques menées par les différents systèmes politiques qui se sont succedés aux commandes du pays.

Le mouvement se dit ouvert à toutes les franges, déterminé à améliorer les  conditions de tous les mauritaniens, de résorber le chômage qui détruit plusieurs générations de jeunes, dénonçant le népotisme de plus en plus  croissant en faveur de l’actuel pouvoir.

Des inégalités cruelles selon le mouvement qui ont motivé ses membres à bouger et à créer un cadre juridique pour assurer l’équité à tous les mauritaniens, en s’investissant à tous les niveaux et en déployant tous leurs efforts pour susciter une réelle prise de conscience des populations de ces pratiques souterraines qui sapent l’unité et créé les grands déséquilibres aux conséquences fatales pour l’avenir du pays.

Le mouvement cite à titre d’exemple de la marginalisation et de l’exclusion, le cas de la ville de Guerou dont des  cadres ont été limogés par le pouvoir pour avoir apporter leur soutien à d’autres forces politiques, de la majorité présidentielle  extérieures  à  l’UPR, le parti au pouvoir.     

Le Président réélu n’a bénéficié, selon ses soutiens, d’un renouvellement de la confiance du peuple que grâce à son bilan globalement positif pour une Mauritanie lassée des Chefs d’Etats figurateurs sous les règnes desquels l’Etat reste immobile sur tous les plans. En effet, Ould Abdel Aziz a réussi dans des dossiers sensibles comme le retour des déportés au pays ainsi que des FLAM, malgré quelques insuffisances à combler encore pour ces piliers fondamentaux à toute unité nationale.

Il a révolutionné les infrastructures routières du pays en développant les réseaux de transport, notamment en dotant le pays d’une compagnie aérienne souveraine.

Il a assuré également la liberté de presse faisant de la Mauritanie le premier pays arabe dans le classement de cette liberté dans le monde arabe.

Ould Abdel Aziz a vaincu le terrorisme en sécurisant le pays et en se présentant aujourd’hui comme un interlocuteur crédible pour les occidentaux et les africains dans leur lutte contre ce phénomène ainsi que pour le règlement des conflits.

Le Président réélu a révolutionné le pays en le dotant de la  Zone Franche  de Nouadhibou et en créant de nouvelles moughataas pour mettre fin à l’anarchie de l’habitat. Les réalisations sont nombreuses bien que le prochain mandat de Ould Abdel Aziz s’annonce sous le signe de « peux mieux faire » augurant une nouvelle ère de prospérité et d’acquis pour un Chef d’Etat qui promet de faire son entrée brillante dans le registre des dirigeants bâtisseurs de la Mauritanie nouvelle à l’instar du Père de la Nation Moctar Ould Daddah.

En effet, que ce soit sur le plan diplomatique, économique, social, culturel ou éducatif, Ould Abdel Aziz a réussi tous ses printemps dans la stabilité et la paix.

Le nouveau PM selon la « communication gestuelle »

Plusieurs photos prises du nouveau Chef du Gouvernement Yahya Ould Hademine, en position assis sur son fauteuil de Premier ministre, à la cérémonie de passation avec son prédécesseur Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ou à l’occasion d’audiences accordées à des membres du corps diplomatique, le montre quasiment dans la même attitude.

Le PM croise les jambes, passe une main entre ses cuisses et s’en sert de l’autre pour s’accouder sur le fauteuil. Selon des spécialistes de la communication verbale,  qui font accompagner chaque position des mains d’un interlocuteur d’une signification, cette attitude du Chef du gouvernement pourrait occulter un sentiment d’anxiété. 

« Messieurs, si votre interlocuteur  assis croise les jambes, et passe une main entre ses cuisses, cela peut signifier qu’elle a peur de ne pas vous plaire et se positionne ainsi comme un rituel, ayant un sentiment d’insécurité » indique un site selon lequel, la communication non verbale trahit « nos secrets ».

« Elle se construit de silences, de gestes, de positions, d’attitudes, passe par les expressions faciales et la tenue vestimentaire pour compléter le message auditif. Elle permet de crédibiliser le message, de lui apporter en puissance, et donc de l’influencer » selon cette science gestuelle.

« Mais attention, si la communication non-verbale peut engendrer un apport de sens positif, elle peut tout aussi bien produire le contraire et ainsi décrédibiliser vos propos ».

Ce qui revient à dire que le nouveau PM peut être craintif au point de chercher à convaincre, comme il peut être étranger à description.

Dans tous les cas, espérons que le Chef du gouvernement souffre plutôt de défauts protocolaires, le cas échéant, qu’après avoir laisser sa main remuer entre ses genoux, il ne « baisse pas les bras », ce qui signifie dans le lexique « abdiquer ». 

Toujours dans cette rétrospective politique du dialogue politique en gestation depuis plusieurs années, accouchant régulièrement d’une souris, la suite chronologique des tentatives vaines de l’amorcer en 2015 se présentent comme suit ;

Dr Moulaye sollicité pour réanimer le dialogue politique « alité »

Des sources indiquent que l’ex Chef du Gouvernement Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf sera nommé incessamment à un poste de haut niveau, affirmant qu’il sera investi, aux côtés du Président de l’UPR Me Sidi Mohamed Ould Maham, de la mission, combien difficile mais indispensable, de réanimation du dialogue politique « alité ».

« Le pouvoir en place finira par une révolte populaire… » selon Ely

 » Ce qui s’est passé tout dernièrement en Mauritanie, ne s’agit pas d’une élection présidentielle mais une comédie et le taux de participation était entre 20 à 25% », a précisé, l’ex-Chef d’Etat mauritanien, Ely Ould Mohamed Fall, au cours d’un entretien réalisé sur Rfi, jeudi à 22 h37. A ce sujet, l’ancien président du CMJD, qui avait assuré la transition de 2005 à 2007, s’est exclamé en disant: « Comment peut-on parler d’une élection alors que le pays vit un blocage politique et qu’une grande de l’opposition n’a pas participé au jeu politique »?

Le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition va-t-il enfin prendre forme ? Celui-ci est-il réellement disposé à renouer le dialogue avec celle-là ? Ces questions méritent d’être posées, au lendemain de la remise, par le Premier ministre, au nom de la majorité présidentielle, d’une liste de dix-huit points à débattre, au secrétaire exécutif du FNDU, Mohamed Vall Ould Bellal, lors d’une audience qu’Ould Hademine lui a accordée, dimanche dernier.

 Le Premier ministre Yahya Ould Hademine s’est entretenu, selon des sources, aujourd’hui jeudi 15 janvier courant avec le secrétaire permanent du FNDU, le diplomate Mohamed Vall Ould Bellal, sur la question du dialogue politique. Les sources indiquent que le Chef du gouvernement a demandé à son interlocuteur son avis sur le sujet des concertations proposées récemment par le Président de la République.

Mohamed Ould Abdel Aziz réitère l’intérêt primordial qu’il accorde au dialogue politique avec le Forum National pour l’Unité et la Démocratie (FNDU), motivant le retard accusé par les concertations par ce qu’il a appelé « le dialogue de l’opposition avec soi-même ».  « Le dialogue et le développement sont mes priorités », a-t-il affirmé lundi soir, dans ses réponses faites aux questions posées par les cadres et les notables de la wilaya du Hodh Charghi, au cours d’une réunion.

L’ex Président Ely Ould Mohamed Vall accuse le régime de tripatouiller la constitution pour rester au pouvoir le plus long temps possible.

« On peut affirmer avec certitude que la tentative de dialogue politique engagé avec le régime en place ne peut que se solder par un échec certain » a-t-il dit, soulignant que les agissements passés et présents de l’actuel pouvoir mauritanien  dénotent d’un manque de volonté politique clair permettant d’obtenir un règlement consensuel de la crise que traverse le pays depuis 2008.

 « Ould Abdel Aziz n’a pas l’intention de modifier la Constitution » dit Boydiel Ould Houmeid

 Le nouveau Président en exercice de la CUPAD et leader du parti El Wiam démocratique et social Boydiel Ould Houmeid affirme que le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas l’intention de changer la constitution, afin de briguer un troisième mandat.

 « J’ai senti chez le Président une volonté sincère pour le lancement d’un dialogue politique inclusif » a indiqué Ould Houmeid à sa sortie du palais présidentiel, où il s’est entretenu mardi 12 mai courant avec le Chef de l’Etat.

Le difficile dialogue

La presse parue en Mauritanie a consacré ses commentaires à divers sujets au nombre desquels les difficultés rencontrées dans le cadre d’une dynamique visant à nouer un dialogue politique entre pouvoir et opposition. Le quotidien «l’Authentique» du jeudi a relevé que «le dialogue politique tant souhaité par l’opinion est au point mort après l’euphorie des premières rencontres entre les délégués du pouvoir et les représentants du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) ».

Du côté du pouvoir «on nie l’existence d’une crise politique et l’opposition est totalement absente de la scène, la messe semble être dite».  Dans le même ordre d’idées, l’hebdomadaire «Le Calame» du mercredi déplore «un dialogue politique qui fait du surplace ».  La tournée présidentielle à l’intérieur du pays a mis en veilleuse les tractations politiques pour l’établissement d’un dialogue entre le pouvoir et son opposition dite radicale, à savoir le FNDU.

Messaoud accuse le pouvoir d’éclipser le dialogue politique

 Le leader du parti Alliance populaire progressiste (APP),Mr Messaoud Ould Boulkheir a accusé le président Mohamed Ould Abdel Aziz et sa majorité d’être responsables du non lancement des assises du dialogue politique national entre le pouvoir et le Forum national pour la démocratie et l’Unité (FNDU). Le président et sa majorité n’ont pas voulu fournir au FNDU une réponse écrite relative à leurs engagements pour la tenue d’un dialogue politique national et inclusif, a-t-il martelé.

Le pouvoir « pas sincère », selon l’opposition

Le régime mauritanien « n’est pas sincère » dans sa volonté de dialoguer avec l’opposition a en croire le FNDU, Forum National pour la Démocratie et l’Unité, qui regroupe la majorité des partis d’opposition mauritaniens.

Dans un communiqué rendu public mercredi 01 juillet, le FNDU a accusé le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz d’ « éviter de prendre un engagement écrit » au sujet du dialogue politique.

O. Hourma demande le report de la date du 07 septembre

Le président du parti d’opposition mauritanien Sawab a demandé le report de la date du 07 septembre fixée pour l’entame d’un nouveau dialogue politique entre pouvoir et opposition.Abdesselam Ould Hourma participait au meeting de la jeunesse de son parti, samedi à Nouadhibou (Nord). Il a expliqué qu’un report permettra de trouver un consensus entre les forces politiques prenantes au dialogue.Ould Hourma a par ailleurs fustigé les coupures récurrentes d’électricité à Nouadhibou, cette capitale économique de la Mauritanie, devenue une zone franche. Des coupures qui ont perturbé le déroulement du meeting.

Le RFD menace les frondeurs de radiation

Le RFD a mis en garde ses membres de prendre part au dialogue prévu par le pouvoir le 7 septembre. Renouvelant  son attachement à la décision du FNDU exigeant des préalables à un dialogue sérieux et consensuel, le parti du célèbre opposant mauritanien Ahmed Ould Daddah a rejeté ce qu’il a appellé  “la mascarade” prévue par Mohamed O. Abdel Aziz.

Le forum se dit « non concerné »

Le président du Forum National, Me Diabira Maroufa, a catégoriquement rejeté la recommandation issue des rencontres préliminaires au dialogue politique dans le pays fixant à début octobre l’organisation d’un dialogue politique entre l’Opposition et le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz.

Interpelé sur l’éventualité d’un tel dialogue début octobre 2015, Me Diabira Maroufa a estimé que le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (Fndu) ne se sentait aucunement concerné par les résultats de ces assises organisées unilatéralement par le Pouvoir et auxquelles le Fndu n’a pas participé.

SEM Larry André encourage le dialogue politique en Mauritanie

L’ambassadeur des Etats-Unis à Nouakchott a formulé le souhait de voir le dialogue politique lancé en Mauritanie aboutir à des résultats positifs conformément aux attentes des populations. Le diplomate, qui encourage un dialogue inclusif, a exprimé ce souhait à l’issue d’une rencontre avec Me Sidi Mohamed Ould Maham, président de l’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité, avec lequel il a échangé autour des grandes questions du moment aux niveaux national, sous-régional, régional et international.

Le gouvernement en campagne

Plusieurs ministres du gouvernement du Premier ministre Yahya Ould Hademine se sont déployés dans les wilayas de l’intérieur du pays, dans le cadre d’une campagne de vulgarisation  du projet de dialogue politique réitéré par le Président mauritanien pour le mois d’octobre 2015.

Une forte mobilisation qualifiée par les observateurs d’élément crédibilisant la sincère volonté de mener un dialogue franc et ouvert à toutes les forces politiques du pays.

Nommé en 2014 dernier au poste de Premier ministre, l’ingénieur Yahya Ould Hademine avait été chargé de diriger un gouvernement entièrement hérité de son prédécesseur Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.

Ould Hademine n’avait marqué à l’époque, de ses empreintes indélébiles cette équipe gouvernementale de longue date dont le plus inamovible, entré dans le gouvernement en 2009 a sauté dernièrement au dernier remaniement ministériel partiel.

Selon les observateurs avertis, le PM Yahya, tenté par l’application de ses compétences d’ingénieur au gouvernement, pour relever les défis politiques pour lesquels il a été choisi par le Boss sur mille et un prétendants, était condamné à mettre de l’ordre dans son attelage, tout en évitant de bousculer dangereusement le statu quo ante, maintenu par une majorité présidentielle  omniprésente et omnipotente.

Lire : Décryptage : Décryptage : le volcan / Par Ahmed Ould Bettar 6e partie

C’est ainsi que l’opinion a commencé a assisté progressivement aux sorties périodiques, à raison de deux à trois ministres de l’ex gouvernement et l’entrée de nouvelles figures annonçant la gestation sûre mais lente du gouvernement made by Hademine.

Un gouvernement arrivé presque à l’objectif 100% qui promet de donner son propre rythme à la machine politique.

Des prémices sont déjà là pour montrer les premières couleurs de cette équipe gouvernementale qui mise pour le moment sur deux principaux paris à relever à savoir l’amendement constitutionnel et un 3 mandat pour le Président Ould Abdel Aziz.

A y voir de près et à examiner avec minutie la dextérité politique de l’ingénieur ainsi sa grande côte de popularité, conjuguée par ailleurs à compétences confirmées, Ould Hademine a 2016,2017 et 2019 pour concrétiser l’objectif visé.

Avec des ministres qui sillonnent le pays, défendant le bilan du Président de la République et faisant l’apologie d’un troisième mandat, le gouvernement Ould Hademine a encore 30 mois pour refonder la Nouvelle République.

Mais , les mauritaniens de tout bord sont actuellement en proie à une précipitation sans précédent des événements politiques et socioéconomiques, eu égard à l’approche imminente de la décisive  Présidentielle de 2019 dont nous vivons ce mardi 1er janvier le tout premier jour.

 Cette accélération des événements contraint à bien des raccourcis qui s’imposent d’eux-mêmes dont l’impossibilité de relancer un dialogue politique, non seulement infructueux mais source de lassitude en raison de la profonde divergence des différents acteurs politiques, qui n’arrivent à parler sur la même longueur d’onde d’une part et de l’échelle des priorités, qui place le dialogue dans le panier des objectifs non urgents.

 Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a bien compris cette conjoncture, refusant de se perdre dans un dialogue voué à l’échec, préférant plutôt se mettre au travail pour assurer la continuité de son pouvoir, soit par son propre maintien à la tête du pays ou en plaçant un homme de confiance.

C’est à cette fin que le Chef de l’Etat  s’attèle actuellement dans son de lieu de villégiature dans les brousses de Tiris Zemmour où il aurait convoqué des personnalités susceptibles d’être portées candidates par le Président de la République à la Magistrature Suprême au cours des prochaines consultations.

 Les noms les plus cités à ce propos par les médias seraient Mohamed Ould Ghazouani, Cheikh Ould Baya, Sid’Ahmed Ould Raïss et Ould Ghadour.

 Avec la discrétion qu’on lui connaît depuis son arrivée au pouvoir, d’autres personnalités telles que le Président du parti au pouvoir Me Sidi Mohamed Ould Maham, sont des hommes de confiance du Chef de l’Etat, avec il faut toujours s’attendre, dés lors où ils ont montré leur capacité de pièce maitresse de la majorité  pour surmonter tout obstacle rencontré au cours des dernières années.

Au niveau de l’opposition radicale, le FNDU et certains partis poursuivent leurs concertations en vue de dégager un consensus sur le principe du candidat unique, quoique le choix de la personnalité à laquelle reviendra ce privilège ne sera point facile.

 En attendant, des candidats potentiels sont déjà évoqués dont l’académicien et expert en droit public Dr. Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Saleh, l’ex Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar et le leader de l’Union des Forces du Progrès (UFP), le député Mohamed Ould Maouloud, qui est soutenu par certaines des parties du FNDU.

 C’est dans la foulée de cette ébullition politique que le leader de l’IRA et député Biram Ould Dah Ould Abeid a été mis en liberté après 4 mois de détention, à la suite de la plainte déposée contre lui par le journaliste Deddah Abdalla.

 Une mise en liberté qui attisera la course vers le fauteuil présidentiel, puisque Ould Dah avait annoncé depuis une période son intention de briguer la Magistrature suprême, sachant par ailleurs qu’il jouit d’une popularité non négligeable qui lui avait permis de se positionner deuxième au cours de la présidentielle de 2014.

  De l’autre bout de la scène politique, des initiatives lancées à l’intérieur du pays continuent d’appeler le Président Ould Abdel Aziz à briguer un 3e mandat et à amender pour cette fin, la Constitution.

Des appels qui interviennent dans un contexte caractérisé des déclarations répétées faites par le Chef de l’Etat mauritanien, selon lesquelles, il se retira provisoirement du devant de la scène politique tout en ayant un œil sur la vie de la Nation, avant de revenir solliciter le peuple pour être porté de nouveau aux commandes du pays.

C’est d’autant que l’homme dispose d’autant d’atouts et de qualités, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger pour nourrir de telles ambitions.

En effet, le Président a réussi à régler ses différents avec les deux voisins les plus proches de la Mauritanie, c’est-à-dire le Maroc et le Sénégal, comme il jouit d’excellentes  relations avec les Français et les puissances du Golfe qui se rivalisent sa sympathie.

Au plan économique, le pays aspire à des années de vaches grasses au cours des prochaines années, eu égard aux dividendes de l’exploitation du champ gazier Grand Tortue Hmeyim, après la signature à Nouakchott de la Mauritanie et du Sénégal de  la décision finale sur l’annonce de valorisation de ce gigantesque gisement en plus de conventions entrant dans ce cadre dont le traité relatif aux taxes applicables aux parties intervenant dans le développement dudit champ gazier.

Au Sahel, l’opérationnalité de la force du G 5 suit son bout chemin et n’attend de son point culminant que la mobilisation des ressources suffisantes afin de montrer que sa création vient à point nommé pour vaincre le terrorisme, la criminalité organisée et le trafic de drogue.

Autant d’ingrédients réunis à la fois qui ont conduit les observateurs à saluer vivement la dernière marche populaire organisée par l’Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir pour dénoncer avec fermeté le racisme et la xénophobie et appeler à l’unité nationale et à la cohésion sociale.

C’est d’autant vrai que le pays qui se prépare à une nouvelle présidentielle doit capitaliser ce tournant décisif pour tourner à jamais la page des ces maux et de curer l’Etat de leurs effets, pour assurer un décollage sans faute note de la Mauritanie vers la prospérité, le bien être, le développement, l’unité et la cohésion.

Ahmed Ould Bettar

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