Changement à la tête de l’armée sur fond de tensions régionales

Changement à la tête de l’armée sur fond de tensions régionales.
Le roi Mohammad VI a nommé samedi un nouvel inspecteur général des Forces armées royales (FAR) marocaines, soit le numéro deux de l’armée, le général Mohammad Berrid, dans un contexte de tensions régionales, selon un communiqué du palais royal.

« Sa Majesté le Roi Mohammad VI, a bien voulu nommer le général de division Mohammad Berrid inspecteur général des FAR, commandant la Zone Sud, en remplacement du général de corps d’armée Belkhir El Farouk », précise le bref communiqué relayé par l’agence de presse MAP. Aucun motif n’a été divulgué pour le remplacement du général El Farouk mais ce dernier est apparu en fauteuil roulant lors de la passation de pouvoir, ce qui laisse penser qu’il s’agit de raisons médicales. Agé de 75 ans, il occupait le poste d’inspecteur général des FAR et de commandant de la Zone Sud – qui couvre le territoire disputé du Sahara occidental – depuis la mi-septembre 2021.

Son successeur, le général Berrid, né en 1955, est lauréat de l’Académie royale militaire, dans les blindés, et « compte une riche expérience militaire d’environ 43 ans dans le domaine de la préparation des forces et de la formation », indique un communiqué de l’état-major général des FAR. Marié et père de quatre enfants, il est breveté du Collège interarmées de défense (CID) en France. Mohammad Berrid était chargé depuis 2014 de la coordination interarmées au sein de l’état-major des FAR.

Selon la Constitution marocaine, c’est le souverain qui est le chef suprême des armées et cumule les fonctions de chef d’état-major.

L’armée marocaine, en cours de modernisation, compte environ 310.000 militaires et 150.000 réservistes, selon le site spécialisé « Global Firepower ».

Ce changement à la tête des FAR – annoncé le jour de la fête du Fitr qui marque la fin du ramadan – survient dans un climat de rivalité exacerbée et de course à l’armement avec l’Algérie voisine. Au cœur de ces tensions, figure le conflit du Sahara occidental, ex-colonie espagnole, qui oppose depuis 1975 le Maroc au Front Polisario indépendantiste, soutenu par Alger. Le Maroc, qui contrôle 80% du Sahara occidental, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour ce territoire désertique de 266.000 km2 situé au nord de la Mauritanie. Le Polisario, lui, réclame un référendum d’autodétermination. Autre pomme de discorde : la coopération militaire (drones, systèmes de défense anti-aérienne) et sécuritaire entre le Maroc et Israël qui s’accélère depuis leur normalisation diplomatique en décembre 2020. L’antagonisme entre les deux puissances du Maghreb alimente également une course à l’armement. Les Etats-Unis viennent d’approuver un contrat de vente de 18 systèmes de lance-roquettes Himars au Maroc, tandis que l’armée algérienne dépend essentiellement de matériel russe.

Source: L’Orient-Le Jour

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