Afrique de l’Ouest: L’insécurité et la hausse des prix des aliments continuent d’impacter négativement la sécurité alimentaire…

Afrique de l’Ouest: L’insécurité et la hausse des prix des aliments continuent d’impacter négativement la sécurité alimentaire des ménages pauvres, Février 2021

 Les récoltes de la campagne de contre-saison en cours dans les pays sahéliens continuent de renforcer les disponibilités alimentaires issues des récoltes pluviales 2021/22 et procurent des revenus aux ménages. L’accès aux pâturages et points d’eau sont globalement satisfaisant dans la région, excepté par endroits dans le Sahel occidental et dans les régions où des déficits de production liés à la mauvaise pluviométrie ont été observés notamment dans la bande agropastorale de la Mauritanie et le centre-nord du Mali, du Niger et du Tchad.

Les difficultés de mouvements des troupeaux dans les zones affectées par l’insécurité, les conflits armés et le banditisme sont toujours d’actualité et limitent l’accès à certains pâturages et par conséquent, affectent l’alimentation et la production animale dans plusieurs zones (Bassin du lac Tchad , Sahel Burkinabé , zone pastorale de Tapoa-Boppo dans la région de l’Est du Burkina Faso, zone pastorale de Banibangou dans la région de Tillabéry au Niger et aire de pâturage de Yani, à cheval sur les régions de Dosso et de Tillabéry au Niger).

    L’insécurité et les conflits armés continuent d’accroitre le nombre de personnes déplacées dans la région. A la date du 25 janvier 2022, 2 295 207 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma, dont 70 pour cent au Burkina Faso, et 5 536 188 personnes déplacées dans le bassin du Lac Tchad dont 75 pour cent au Nigeria (IOM, janvier 2021). Les moyens d’existence typiques, les activités en lien avec les marchés, le commerce, la transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base par les populations sont fortement perturbées dans le bassin du Lac Tchad, la région du Liptako-Gourma, le nord-ouest et centre-nord du Nigéria, la région du Tibesti au Tchad et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

    Malgré les dernières récoltes pluviales et celles de contre saison en cours, l’offre demeure inférieure à la moyenne dans plusieurs pays de la région surtout sahéliens à cause de la baisse de la production et des faibles niveaux de stocks de report. En outre, les flux restent en dessous de la normale à cause de la persistance de l’insécurité et des coûts élevés de transport ainsi que des perturbations liées à la COVID-19, aux différentes restrictions nationales et des récentes sanctions de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre du Mali. La demande est également restée atypique à des niveaux supérieurs à la moyenne du fait de l’épuisement précoce des stocks au niveau des ménages et d’un plus grand besoin de reconstitution des stocks de tous les acteurs. Enfin et non des moindres, la dépréciation des monnaies locales dans les pays Côtiers hors de la zone franc a continué. En conséquence, les prix des produits alimentaires de base, notamment les céréales, ont augmenté ou sont restés stables par rapport au mois précédent et demeurent substantiellement supérieurs à leurs niveaux moyens des cinq dernières années à travers la région.

    La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai 2022 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines. De nombreux ménages pauvres urbains continuent de subir les effets résiduels de la pandémie de COVID-19, avec un faible pouvoir d’achat, aggravé par l’inflation des prix des produits de base. Dans les zones de conflits comme dans la région du Centre-nord au Burkina Faso, dans la région de Diffa et l’extrême sud de la région de Maradi au Niger, le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en mai 2022 grâce aux assistances alimentaires. Cependant, au Burkina Faso, la situation continuera de se détériorer dans les provinces du Loroum, Yatenga, Soum, Oudalan, Séno, Yagha, Komondjari et Gourma atteignant la Crise (Phase 3 de l’IPC) du fait de la persistance de l’insécurité et de l’insuffisance des récoltes issues de la saison pluviales. Dans la province de l’Oudalan, les déficits de consommation alimentaire et le recours à des stratèges d’adaptation extrême (mendicité, migration forcée) pourraient s’intensifier entre février et mai, et maintenir les PDI et les ménages hôtes pauvres en Urgence (Phase 4 de l’IPC).

    La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévaut actuellement dans la région de Tillabéry et le Nord de la région de Tahoua au Niger, la région du Lac au Tchad, dans le nord-ouest et le nord-est du Nigeria, dans une partie du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun et en Centrafrique du fait de la persistance des conflits, persistera jusqu’en mai 2022. Dans l’Est de Mopti et de Ménaka au Mali et l’Extrême Nord du Cameroun également affectés par les conflits et des faibles productions, la Crise (Phase 3 de l’IPC) qui y prévalait en septembre, connait une légère amélioration en novembre avec les nouvelles récoltes, permettant aux ménages d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC). Au Nigeria, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) qui est en cours dans les zones les plus affectées par le conflit dans l’Etat de Borno persistera jusqu’en mai 2022. Dans ce pays, les conditions de sécurité alimentaire restent préoccupantes pour les PDI aussi bien dans le nord-est que dans le nord-ouest où l’accès à la nourriture et aux revenus reste très limité, en plus d’un accès humanitaire très réduit.

 

Source : FEWS NET via reliefweb

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