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Allocution d’ouverture de la Présidente von der Leyen au forum «Global Gateway»

Allocution d’ouverture de la Présidente von der Leyen au forum «Global Gateway»

Discours d’ouverture de la Présidente: Global Gateway Forum

Mesdames et Messieurs les dirigeants,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Chers amis,

Mesdames et Messieurs,

C’est un immense honneur pour nous de vous accueillir tous ici, à Bruxelles, à cette toute première édition du forum «Global Gateway». Je remercie nos invités spéciaux venus de très loin, je voudrais vous exprimer toute ma gratitude d’avoir fait le déplacement. C’est merveilleux de vous avoir parmi nous. Le poète et homme d’État Johann Wolfgang von Goethe a écrit dans l’une de ses grandes œuvres: «Qui n’avance pas recule.» Comme si souvent, Goethe avait raison. Nous sommes ici pour avancer ensemble. Car, ces dernières années, le monde a bien souvent donné l’impression de reculer.

Nous savons qu’il y a 18 jours, l’odieux attentat terroriste commis par le Hamas contre Israël a attisé encore davantage le conflit et causé encore plus de souffrances dans la région. La Russie livre une guerre impérialiste d’agression à son voisin démocratique plus petit, l’Ukraine. Nous vivons une crise climatique. Nous nous remettons encore d’une pandémie qui a ravagé des existences, détruit des moyens de subsistance et fortement entravé les échanges. Il s’agit de défis immenses qui nous affectent tous et exigent que nous coopérions. Le destin de la génération actuelle et des générations futures dépend plus que jamais de la quantité et de la qualité des infrastructures qui nous relient tous. Investir dans des énergies propres et abordables. Investir dans les infrastructures numériques. Investir dans les compétences pour mieux équiper nos travailleurs pour les emplois de l’avenir.

C’est pourquoi l’Équipe Europe a mis sur pied le plus grand programme d’investissement mondial jamais présenté par l’Europe. Comme vous le savez, nous l’avons baptisé Global Gateway. Il s’agit d’un programme de 300 milliards d’euros pour financer et construire des infrastructures propres. Global Gateway a la taille requise pour faire la différence. Tout aussi important: Global Gateway propose une nouvelle approche des grands projets d’infrastructure. Ce qui nous importe, c’est l’objet de Global Gateway, qui est d’offrir des choix aux pays concernés – de meilleurs choix. Pour de nombreux pays de la planète, en effet, les options d’investissement sont non seulement limitées, mais soumises en outre à un très grand nombre de conditions, et parfois assorties d’un prix très élevé. Parfois, c’est l’environnement qui paie le prix. Parfois, ce sont les travailleurs, qui se voient privés de leurs droits. Parfois, c’est de la main-d’œuvre étrangère qui est embauchée. Et parfois, la souveraineté nationale est compromise. Aucun pays ne devrait être confronté à une situation dans laquelle la seule option possible pour financer ses infrastructures essentielles consiste à hypothéquer son avenir.

Nous, Européens, avons un intérêt stratégique évident à faire front commun, sur un pied d’égalité, pour surmonter les défis planétaires. Et des défis planétaires, il y en a. Un virus ne connaît pas de frontières. Le changement climatique ne connaît pas de frontières. Cela est vrai également de l’impact du terrorisme et de la guerre. Nous savons que notre sécurité dépend de la vôtre, et inversement. Notre compétitivité s’accroît quand vos économies se développent et prospèrent. Notre résilience est d’autant plus forte que vous-mêmes, nos amis, gagnez en résilience. Alors nous serons tous gagnants. Voilà pourquoi l’Europe a choisi de travailler plus étroitement avec ses partenaires. Et deux ans après le lancement de Global Gateway, nous en voyons les résultats positifs. Permettez-moi d’illustrer cet impact par quelques exemples concrets que je souhaite partager avec vous.

Cette année, le prix Nobel de médecine a été décerné à Katalin Karikó et Drew Weissman pour leurs découvertes liées aux vaccins à ARN messager. Dans les années 1990, ces pionniers de la science ne trouvaient que difficilement des financements pour leurs recherches. Nous connaissons tous cette histoire: deux décennies plus tard, leurs travaux permettaient le développement en un temps record de vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19. Et de sauver des millions de vies autour du globe. C’est dans ce moment d’urgence que Global Gateway a vu le jour. Parce qu’en dépit du succès des vaccins à ARN messager, de nombreuses régions du monde n’avaient pas encore accès à cette technologie salvatrice. C’est ainsi qu’à la suite de l’appel lancé par des dirigeants africains, la Commission européenne et l’Équipe Europe se sont unies à des entreprises leaders au niveau mondial telles que BioNTech, Univercells et d’autres. Nous nous sommes associés au Ghana, au Rwanda, au Sénégal et à l’Afrique du Sud pour construire la première installation de production de vaccins du continent africain. Et à ce jour, nous avons déjà mobilisé 1,2 milliard d’euros. Les unités modulaires destinées à contribuer à la production de vaccins à ARN messager sont déjà arrivées au Rwanda. Et il ne s’agit pas uniquement des vaccins contre la COVID-19. Ce qu’il y a d’extraordinaire, avec la technologie de l’ARN messager, c’est qu’elle recèle la promesse d’une lutte efficace contre certaines affections qui, et vous les connaissez toutes, sont endémiques en Afrique et tuent encore des millions de personnes, comme la malaria, la tuberculose ou le sida.

La production de vaccins est le premier projet phare à avoir été financé dans le cadre de Global Gateway, mais il y en a évidemment bien davantage. Rien que cette année, l’essentiel de nos travaux a porté sur près de 90 projets phares. Par exemple, nous avons lancé un partenariat avec nos amis en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui souhaitent eux aussi faire équipe avec nous dans le domaine des vaccins et des médicaments. Au Mexique, Sanofi a réalisé des investissements essentiels pour la production de vaccins contre la grippe. Au Bangladesh et au Viêt Nam, nous avons lancé des projets dans le domaine de l’énergie solaire, de l’éolien en mer et de l’hydroélectricité, d’une valeur totale supérieure à 1 milliard d’euros. Nous posons des câbles internet en fibre optique sous la mer Noire, vers la Géorgie et l’Asie centrale. Et nous travaillons à connecter les réseaux ferroviaire et électrique des pays des Balkans occidentaux, de la Moldavie et de l’Ukraine, pour rapprocher ces pays de notre marché unique. Les annonces et les signatures qui interviendront dans les prochaines 24 heures se traduiront en centaines de millions d’euros. À ce jour, depuis que nous avons lancé Global Gateway en 2021, l’Union européenne a déjà engagé 66 milliards d’euros dans des projets porteurs de transformation. Ces fonds sont, pour près de la moitié, des subventions qui ne devront pas être remboursées. Et ce ne sont là que les fonds provenant du budget de l’UE. Un point très important: s’y ajouteront les financements fournis par les États membres et des financements privés. Il y a donc encore beaucoup à faire, mais nous pouvons dès aujourd’hui affirmer que Global Gateway produit bel et bien des résultats.

Mon deuxième point concerne le changement climatique. Le changement climatique est une source d’instabilité et de souffrances immenses. Mais il est aussi porteur de perspectives sur le plan économique, si nous faisons les choses correctement. C’est pourquoi nous avons fait des technologies et des énergies propres une priorité pour les investissements «Global Gateway». De plus en plus d’économies en développement nous emboîtent le pas dans la course aux énergies propres, et je m’en félicite. J’ai pu le constater moi-même lors de ma visite à Nairobi à l’occasion du sommet africain pour le climat. Je dois dire que la confiance et l’optimisme de mes homologues m’ont fortement impressionnée et inspirée. Ils l’ont dit très clairement, leur but est d’accomplir un pas de géant vers un avenir énergétique propre, tout en poursuivant leur industrialisation et en créant des emplois de qualité pour leurs populations. Ils veulent développer leurs économies, tout en protégeant les poumons verts du monde. Ils disposent pour ce faire d’un potentiel immense: des sources d’énergie renouvelables et de l’hydrogène propre, des matières premières critiques, une biodiversité foisonnante et une main-d’œuvre jeune. Les économies en développement peuvent donc être une composante essentielle de la solution au changement climatique. Et nous, Européens, pouvons diversifier et renforcer nos chaînes de valeur dans ces nouveaux marchés dynamiques et en pleine expansion. C’est toute la raison du succès des investissements «Global Gateway»: ils sont fondés sur la demande, et tous les partenaires impliqués sont gagnants.

Tout à l’heure, nous annoncerons de nouveaux accords sur les matières premières critiques avec la République démocratique du Congo et la Zambie. Ensemble, nous nous sommes attelés à la construction du corridor transafricain, qui reliera le sud de la RDC et le nord de la Zambie aux marchés mondiaux, via le port de Lobito, en Angola. Nous sommes également en train d’ouvrir des corridors économiques stratégiques en Afrique australe, entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. La Namibie, par exemple, est appelée à devenir un pôle énergétique régional et mondial. Ensemble, nous œuvrons avec la Banque européenne d’investissement pour transformer les ressources éoliennes et solaires dont dispose en abondance la Namibie en une source foisonnante d’énergie renouvelable. Ce plan de développement attractif est tellement intéressant que plusieurs pays, de la Colombie à la Mauritanie en passant par le Kazakhstan collaborent avec nous à des projets de même nature. D’une part, l’hydrogène propre est facilement exportable vers d’autres pays. D’autre part, et c’est primordial, il peut aussi servir à alimenter de nouvelles industries locales dans nos pays partenaires. Imaginez un peu: de l’acier et du béton propres, des engrais et des produits chimiques propres, des trains et des bateaux propres. Le monde n’attend que cela. C’est ainsi que, ensemble, nous pouvons devenir des précurseurs mondiaux des industries propres de demain, à condition de travailler dur et bien.

Ce qui m’amène à mon troisième point. Le secteur privé peut et doit jouer un rôle majeur pour améliorer la rapidité, l’ampleur et les retombées des investissements «Global Gateway». Nous avons besoin du secteur privé. C’est pourquoi la coopération avec les entreprises est un pilier véritablement essentiel de ce programme. Nous mobilisons la puissance financière des fleurons de l’industrie de l’Europe. Toute la magie réside dans ce travail d’équipe entre secteur privé et secteur public – grâce à des financements publics, puis des formations et une réglementation favorable, un environnement propice au secteur privé, afin que nous puissions offrir la prévisibilité à long terme dont ont besoin les investisseurs pour se lancer dans des projets ambitieux. Je citerai en exemple, pour illustrer ce type de projets ambitieux, le projet MEDUSA avec l’Égypte, que nous annonçons également aujourd’hui. Pour la toute première fois, les rives méridionale et septentrionale de la Méditerranée seront reliées par un câble optique haute capacité.

Mais nous devons également nous demander: que pouvons-nous accomplir de plus, ensemble? Qu’avons-nous appris jusqu’ici? Sur quoi devons-nous nous concentrer pour être encore plus rapides, aller encore plus loin et avoir encore plus d’impact? Voilà des questions que je souhaiterais que nous abordions ensemble au cours de ces deux journées. Car, comme vous le savez, beaucoup de nos projets en sont encore à leurs prémices. Vous connaissez les défis mais vous connaissez aussi les bénéfices. Nous sommes déterminés à surmonter tous les obstacles. Ensemble, nous pouvons y arriver. Si nous unissons nos forces, nous pourrons déplacer des montagnes et réussir. Et c’est pourquoi vos contributions et conseils sont si importants à nos yeux.

Chers amis,

Dans le poème de Goethe que j’évoquais au début de mon allocution, il est aussi question de défis et de changements profonds. Ce poème a été écrit dans une bourgade allemande prise dans la tourmente de la Révolution française. Il ne s’agit pourtant pas d’une histoire désespérée. Au contraire, c’est un récit d’espoir. Car, en fin de compte, c’est l’histoire de femmes et d’hommes ordinaires qui transcendent les frontières et surmontent leurs différences pour travailler main dans la main. Ils ne reculent pas, ils avancent. Telle est aussi notre mission aujourd’hui. Et je me réjouis une fois de plus à la perspective de collaborer plus étroitement avec vous tous, pour construire un avenir meilleur. Merci d’avoir répondu présents. Merci beaucoup d’être parmi nous, au forum «Global Gateway».

Allocution d’ouverture de la Présidente von der Leyen au forum «Global Gateway»

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