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Mémoires d’un gestionnaire par Ahmed Ould Bettar

Mémoires d’un gestionnaire par Ahmed Ould Bettar

Dès sa nomination à l’hôpital de l’Amitié, mon ancien directeur à Kiffa, le Dr Mohamed Ould Bebaha, m’a sélectionné parmi son nouveau staff et le directeur des ressources humaines, le Dr Hamahoullah Ould Cheikh, a signé une note collective contenant ma mise à disposition de cette nouvelle création, fruit de la coopération sino-mauritanienne. Merci beaucoup chers docteurs de m’avoir apprivoisé et de m’avoir gardé pour toujours près de mon père à Nouakchott.

Dr Mohamed Ould Bebaha, créatif et courageux a eu à mettre sur pied un hôpital à partir de plus que le silence de ses couloirs, rien ! Il a fallu tout simplement préparer quelque chose très vite en prélude aux festivités commémoratives de l’indépendance nationale, le 28 novembre 2010.

En Mauritanie, 582 naissances sur 100 000 meurent avant l’âge de 5 ans. Le système de santé est aux prises avec une urgence sanitaire chronique sur un territoire aussi vaste faisant plus de deux fois la taille de la France, où une grande partie de la population vit dans des zones inaccessibles.

Nos hôpitaux assurent des services de santé généraux, spécialisés et pédiatriques ; Le directeur, outre ses fonctions administratives, traite les cas notamment en chirurgie viscérale, gynécologique et urologique ; prends en charge les cas de dénutrition sévère ; mobilise contre le VIH/SIDA, la tuberculose, la dengue, les épidémies comme le coronavirus et la fièvre hémorragique.

Nouakchott Sud

L’hôpital de l’Amitié, situé dans Nouakchott Sud propose des soins chirurgicaux et spécialisés dans une zone comptant plus de 425,673 habitants permettant considérablement de décongestionner le centre hospitalier national.

La région est en proie à l’insécurité, créant des besoins immédiats, tels que la prise en charge des victimes d’accidents et de viols, mais avec des implications plus larges pour la population. La prévalence de la malnutrition infantile atteint des niveaux alarmants, surtout dans le contexte d’une pandémie qui fragilise le tissu social. Le développement de maladies liées à l’eau comme le paludisme a également des effets dévastateurs et doit être prévenu et traité. De plus, face à des événements traumatisants, les gens se retrouvent confrontés à de graves problèmes de santé mentale.

L’insécurité n’est pas la seule barrière limitant l’accès aux soins puisqu’il existe des services exigus ; un manque d’infrastructures, de personnel médical et un système de santé dysfonctionnel rendent également difficile la satisfaction des besoins de la population.

De nombreuses maladies telles que le paludisme, la dengue, la fièvre hémorragique sont endémiques dans le pays. Durant le second mandat de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, la lutte contre le paludisme a souvent été vue comme un succès, avec une baisse générale du nombre de cas. Pourtant, 184 personnes sur 100.000 meurent chaque année et touchent particulièrement les enfants et les femmes en état de grossesse. Les populations doivent également faire face à des épidémies de diarrhées, favorisées par la sécheresse et les inondations.

À Arafat, où je vis, j’ai été témoin des mauvaises conditions de vie de plusieurs familles : manque d’eau potable, de nourriture, de produits de première nécessité ou de médicaments. L’insalubrité et le manque d’hygiène favorisent le développement d’infections respiratoires aiguës et de maladies diarrhéiques.

Ahmed Ould Bettar

(À suivre…)

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