Vote, fraudes et répression ethnique

Chronique du négrocide en Mauritanie

Vote, fraudes et répression ethnique
Chronique du négrocide en Mauritanie

Note d’alerte, 3 juillet 2024

A peine entamée la publication des résultats provisoires de l’élection du Président de la
République en Mauritanie, qu’une partie de la population se soulevait contre la fraude attribuée
à la Commission nationale électorale indépendante (Céni).
1. A la suite des manifestations de nuit qui se déroulaient, durant la soirée 1 er juillet 2024 à
l’intérieur de grandes villes du pays et quasiment sur toute l’étendue du territoire, les unités
anti-émeutes ont singulièrement sévi à Kaédi. Ici, la répression se soldait, dès le lendemain, par
le constat de décès de quelques jeunes et l’arrestation de centaines d’autres. La plupart furent
interpelés le 2 juillet 2024, devant témoins, souvent à domicile ou dans la rue, selon la logique
du délit de faciès. Jusqu’à ce jour, les familles n’ont accès aux prisonniers.

2. A Nouakchott, Nouadhibou, Zouérate, Sélibaby, Rosso et des localités de moindre
démographie dont le bourg de Chami, le nombres des détenus ne peut encore être établi avec
certitude mais les témoignages recueillis malgré la suspension de l’internet mobile font état
d’un usage systématique de la torture, en particulier par des agents de la force publique, sous
l’autorité du ministre de l’Intérieur.

3. Le 02/07/2024, un communiqué du ministère de l’Intérieur reconnaît un bilan de 3 morts. 2
d’entre eux auraient expiré, au milieu de leurs compagnons de détention, donc sous la
responsabilité de la police. Des sources locales relèvent le chiffre des victimes à 7 et
dénombrent des blessés graves. A la faveur d’un reportage de la télévision saoudienne
Alarabiya, le journaliste, citant un médecin de Kaédi, attribue, la tuerie, à « la forte chaleur
que connaît la région » ; ce dernier exclut de mauvais traitements.

4. Le document du ministère de l’Intérieur promet une « enquête transparente et approfondie,
sous le contrôle de la justice, pour déterminer les causes et les circonstances… ». Qui est assez
familier de la langue de bois officielle dans ce genre de contexte, la déclaration sonne comme
un aveu d’assassinat, d’ici l’élucidation du niveau de préméditation. Et, si l’on devait s’en tenir
aux antécédents des bavures négrophobes sur le sol mauritanien, les auteurs continueraient à
jouir de l’impunité. La Mauritanie n’a jamais jugé un fonctionnaire auteur de sévices
physiques, commis pendant l’exercice de sa mission. D’ailleurs, la circonstance aggravante de
racisme ajoute à l’immunité des tortionnaires que conforte la loi n° 93-23 du 14 juin 1993,
« portant amnistie ».
https://www.france24.com/fr/afrique/20240703-contestation-post-%C3%A9lectorale-en-
mauritanie-trois-morts-%C3%A0-la-suite-d-%C3%A9meutes

5. Les audios attribués aux parents des jeunes tués à Kaédi précisent, non sans détails à l’appui,
que leurs enfants ont été enlevés, devant chez eux puis électrocutés au sein des commissariats
de police. Nous en reproduisons quelques-uns grâce au lien dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=qsnRNrxyS-I

Sujet connexe : https://www.youtube.com/watch?v=CCX_llcZRr0

Nouakchott le 03/07/2024
La commission de communication

IRA-Mauritanie

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