Une visite controversée à Washington : le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani face aux enjeux diplomatiques et à la souveraineté nationale
Une visite controversée à Washington
Le 9 juillet 2025, Washington a été le théâtre d’une visite diplomatique qui a suscité de vives réactions en Mauritanie. Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s’est rendu à la capitale américaine à l’invitation de l’ancien président Donald Trump, en compagnie de quatre autres chefs d’État africains. Si cette démarche visait à renforcer les liens bilatéraux et à promouvoir la coopération régionale, elle a également ravivé les tensions autour de la souveraineté et de la dignité du pays.
Une démarche stratégique dans un contexte géopolitique complexe
L’invitation de Ghazouani intervient dans un contexte international marqué par une compétition accrue pour l’influence en Afrique. La présence de plusieurs dirigeants africains lors de cette visite témoigne d’une volonté de peser davantage sur la scène mondiale. Cependant, cette initiative soulève des questions quant aux véritables intentions derrière ces rencontres, notamment en matière de sécurité, d’économie ou de ressources naturelles, et sur la manière dont ces alliances pourraient impacter la stabilité régionale.
Une réaction populaire et une manifestation contre la déclaration de Ghazouani
La visite a été vivement critiquée par une partie de la société civile et des citoyens mauritaniens. Lors d’une manifestation organisée à Nouakchott, des citoyens ont exprimé leur mécontentement face à la déclaration du président Ghazouani, qui a qualifié la Mauritanie de « petit pays » et de « grand sous d’autres aspects ». Cette remarque a été perçue comme une insulte à la dignité nationale et a provoqué une vague d’indignation. La foule a scandé des slogans appelant à la souveraineté et au respect de la nation, dénonçant une diplomatie perçue comme trop alignée sur les intérêts étrangers, les plus radicaux ont appelé à sa démission.
La réaction de la majorité au pouvoir
Face à cette crise diplomatique intérieure, la majorité au pouvoir a rapidement salué le discours de Ghazouani, insistant sur l’importance de renforcer les partenariats internationaux pour le développement du pays. Selon eux, cette visite constitue une étape stratégique pour ouvrir de nouvelles opportunités économiques et sécuritaires. Cependant, cette position a été critiquée par l’opposition et une partie de la société civile, qui craignent que cette diplomatie ne sacrifie la dignité nationale au profit d’intérêts étrangers.
Une diplomatie africaine en pleine mutation
Au-delà de cette visite, la Mauritanie et l’Afrique en général cherchent à redéfinir leur place dans un monde en mutation. La volonté de diversifier les partenariats et de jouer un rôle plus actif sur la scène internationale est palpable, mais elle doit s’accompagner d’un respect de la souveraineté et de la dignité des nations africaines.
Conclusion
La visite de Ghazouani à Washington, accompagnée de la controverse autour de ses déclarations, illustre les défis auxquels fait face la diplomatie mauritanienne : concilier ambitions internationales et respect de la souveraineté. Il est crucial que les dirigeants, tout comme la société civile, veillent à ce que ces initiatives servent réellement l’intérêt du peuple mauritanien, dans un esprit de transparence, de dialogue et de respect mutuel. La dignité nationale ne doit jamais être sacrifiée sur l’autel des alliances étrangères et ce n’est sans nul doute ni l’intention de la population ni du pouvoir de tirer une croix sur elle.
Ahmed OULD BETTAR