« Unité nationale : formule magique pour domination silencieuse”
« Unité nationale : formule magique pour domination silencieuse”
Eywa mes oncles ne manquent jamais une occasion de parler d’« unité nationale ». Ah, cette belle unité dont ils se réclament à longueur de discours ! Mais attention, il faut bien comprendre ce qu’ils entendent par là : une unité… entre eux. Une égalité… entre eux. Une Mauritanie… pour eux. Le reste ? De la figuration, du décor, une tolérance administrative.
leur silence ? Magistral. Digne des grandes écoles de l’indifférence stratégique. Face au racisme d’État, ils ne disent rien. Pas un mot. Pas une ligne. Pas un soupir. Mais ce n’est pas un oubli, ni un malaise. Non, c’est bien pire : c’est un signe d’adhésion. Ils regardent l’injustice en face et hochent la tête en silence, comme pour dire : « Tout est en ordre. »
Ils ne se sentent pas interpellés, car dans leur esprit, ce pays est déjà à eux. Entièrement. Définitivement. Ils ne partagent pas la Mauritanie, ils l’exploitent. L’« unité nationale » qu’ils chantent est une belle formule de propagande pour décorer les cérémonies officielles — pendant qu’ils verrouillent tout le reste : les postes, les ressources, l’histoire, la mémoire, et même Dieu, quand ça les arrange.
L’inégalité, pour eux, est normale, presque naturelle. Le racisme ? Une simple vue de l’esprit. L’exclusion ? Une conséquence logique de leur supériorité auto-proclamée. Et quand on ose parler, dénoncer, réclamer, ils s’indignent : « Pourquoi parler de division ? » La division, ils l’ont déjà gravée dans le marbre des institutions. Ils veulent le silence, la soumission et l’amnésie.
Mais qu’on se le dise : leur conception de l’unité nationale est une blague. Une farce qui ne fait plus rire personne, sauf eux, dans leurs cercles fermés où l’on se félicite entre cousins d’avoir tout pris — sans rien rendre wetov
Sy Mamadou