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Une manifestation organisée à Paris contre l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen

Une manifestation organisée à Paris contre l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen.
Publié dans Ouest France le 03/09/2022 à 12h30

Une manifestation de soutien à l’imam Hassan Iquioussen doit être organisée ce samedi 3 septembre 2022, à Paris. Une manière de protester contre l’expulsion du prédicateur marocain, validée par le Conseil d’État, et qui est en fuite.

« Dire non à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen » : tel est l’objectif d’une manifestation qui devrait se dérouler samedi 3 septembre 2022 à Paris, selon le journal Le Figaro. Le rassemblement doit commencer à 15 h place de la République, il serait organisé par une association nommée Perspectives musulmanes. La manifestation est organisée à la suite de la décision du Conseil d’État de donner son feu vert à l’expulsion du prédicateur marocain, qui est en fuite et fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt européen.
« Discours haineux à l’encontre des valeurs de la France »

Hassan Iquioussen, 58 ans, est accusé de tenir « depuis des années un discours haineux à l’encontre des valeurs de la France »​, selon Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur : des propos antisémites, homophobes et « anti-femmes » ​lors de prêches ou de conférences, tenus il y a près de 20 ans pour certains. Il est né dans le nord de la France « il y a presque soixante ans »​, selon Me Lucie Simon, son avocate, et vivait jusqu’ici à Lourches (Nord).

Mais il ne détient pas la nationalité française, ce qui l’amène à demander des titres de séjour tous les dix ans. Ce qui lui a été refusé l’hiver dernier, un avis d’expulsion lui ayant été notifié le 3 mai 2022.

L’imam devait donc être expulsé vers le Maroc, pays dont il est ressortissant. Seulement voilà : début août, le tribunal administratif de Paris a suspendu son expulsion. Les juges ont estimé que cette décision porterait une « atteinte disproportionnée » ​à sa « vie privée et familiale »​.

Mais le mardi 30 août, le Conseil d’État a finalement validé l’expulsion. Le juge des référés de la juridiction estimant que « ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion »​.
« Il sera expulsé du territoire national »

« Il sera expulsé du territoire national. Dès son interpellation, il sera placé en centre de rétention administratif »​, a indiqué Gérald Darmanin mardi soir sur le perron du ministère de l’Intérieur.

Seulement voilà : depuis, l’imam est introuvable. Il aurait pris la fuite vers la Belgique, un scénario « « privilégié » » ​par les services selon le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc. Un mandat d’arrêt européen a été émis dans la foulée. Son avocate a indiqué « ne pas savoir » ​où se trouvait son client à l’heure actuelle. Mais elle a indiqué que celui-ci avait bel et bien « quitté le territoire français »​.

Si l’homme se trouve effectivement à l’étranger, les autorités considèrent qu’il a lui-même exécuté la mesure d’éloignement : les modalités d’expulsion n’étant pas fixées dans un arrêté d’expulsion, il peut quitter la France pour n’importe quel autre pays. Mais le dossier présente un autre problème : le Maroc a suspendu le laissez-passer consulaire qui lui avait été délivré jeudi 1er août. Un document nécessaire à son expulsion vers le royaume…

Toujours selon Le Figaro, la manifestation de soutien à l’imam a été « déclarée en préfecture » ​et n’a pas été interdite, malgré la crainte de « troubles » ​que celle-ci pourrait engendrer, selon une source policière interrogée par le quotidien.
Source: Ouest France

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