Un État d’ambition et de défis : Analyse du Discours sur les Orientations de 2025
Un État d’ambition et de défis : Analyse du Discours sur les Orientations de 2025
Dans son discours prononcé devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Mokhtar Ould Diay a exposé les priorités stratégiques de la Mauritanie pour l’année 2025, marquant la continuité de sa vision pour un développement durable et inclusif. Ce discours, organisé autour de cinq axes fondamentaux — État de droit, économie durable, développement humain, unité nationale, sécurité et stabilité —, a su conjuguer ambition et pragmatisme tout en soulevant des interrogations sur certains points essentiels.
Les réussites mises en avant : une base solide pour avancer
L’une des grandes forces du discours réside dans sa structure claire et son alignement avec le programme présidentiel. Le Prémier ministre a pris soin de rappeler les réalisations marquantes de l’année 2024 avant de présenter les priorités de l’année à venir, établissant une logique de continuité.
Parmi les points saillants, les progrès économiques se distinguent : une croissance économique affichée à 5 %, une inflation réduite à 2,5 %, ainsi qu’une avancée dans la numérisation des services publics. Ces indicateurs, accompagnés de réformes administratives et judiciaires, témoignent d’une volonté de moderniser le pays tout en renforçant la transparence et la lutte contre la corruption.
Le discours a également mis l’accent sur l’unité nationale, mobilisant des valeurs de solidarité, de patriotisme et de reconnaissance envers les acteurs clés du développement, tels que les forces armées, les éducateurs et le personnel médical.
Les failles : des zones d’ombre à éclaircir
Malgré un bilan prometteur, certaines limites viennent nuancer cette présentation. Le ton formel et parfois répétitif du discours pourrait desservir son impact, en rendant les messages moins accessibles à un public élargi.
De plus, la discrétion sur les défis rencontrés en 2024 pose la question de la transparence. Si les réalisations sont mises en avant, les difficultés et échecs auraient mérité une place dans ce bilan, notamment pour renforcer la crédibilité du gouvernement.
Autre point faible : le manque de détails sur les réformes annoncées. Si les intentions sont claires, leur mise en œuvre concrète reste floue, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. De même, bien que le discours mentionne la durabilité écologique, il manque de mesures concrètes pour répondre aux enjeux environnementaux, un domaine pourtant crucial à l’échelle mondiale.
Enfin, malgré un appel à l’unité, la centralisation de la vision sur le président et le gouvernement peut donner l’impression d’une gouvernance descendante, négligeant le rôle clé de la société civile et des collectivités locales.
Une voie à améliorer pour plus d’impact
Pour renforcer son message et toucher un public plus large, le discours pourrait être amélioré sur plusieurs aspects :
- Adopter un ton plus engageant et accessible, évitant les longueurs et les répétitions.
- Reconnaître les défis et les échecs rencontrés, ce qui montrerait une volonté d’autocritique et de transparence.
- Détailler les mesures concrètes pour atteindre les objectifs fixés, en clarifiant les mécanismes de mise en œuvre des réformes.
- Renforcer l’accent sur l’environnement, avec des engagements chiffrés et spécifiques dans ce domaine.
- Mettre en avant l’implication des citoyens et des acteurs locaux dans la réalisation de cette ambition nationale.
Un discours prometteur, mais perfectible
En définitive, ce discours reflète une vision ambitieuse pour la Mauritanie, ancrée dans des réalisations tangibles et des priorités bien définies. Cependant, il gagnerait à être plus équilibré et transparent pour convaincre pleinement. Le défi pour 2025 sera de transformer ces promesses en actions concrètes, tout en s’assurant que chaque Mauritanien se sente acteur de ce projet collectif.
La Rédaction