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Tribu et ethnie : on feint d’ignorer la similitude.

Tribu et ethnie : on feint d’ignorer la similitude.
À Nouakchott, des universitaires se sont réunis pour débattre de l’impact négatif de la
« tribu » sur la vie politique nationale et la gestion gouvernementale.
Comme d’habitude, lorsqu’on évoque cette question, on néglige de mentionner sa sœur
siamoise, qui est « l’ethnie »;. C’est une erreur qui revient souvent chez les hommes politiques et
intellectuels arabo-mauritaniens. Qui sont anti-tribalistes sans être anti-ethnicistes?
Toutefois, tribu et ethnie sont presque identiques, à quelques subtilités près, relevant pour
l’essentiel d’une question de taille et d’extension géographique. Certains connaisseurs ont
l’impression que la tribu est perçue comme faisant partie d’une ‘société’ alors que l’ethnie est
perçue comme faisant partie d’une ‘communauté’,
En se limitant aux généralités, c’est à peu près ça.
Peu importe, le Négro-Mauritanien, de son côté, condamne le tribalisme, mais ne se
préoccupe pas de l’ethnicisme.
Dans cette optique, lorsque le colonel Muawiya Ould Taya prit le pouvoir. Dès le jour
suivant, une marche populaire est mise en place pour le soutenir, lui et son Comité de Salut
National.
Face au peuple ravi de l’initiative du changement, il cria : « Abolissez le népotisme,
abolissez le tribalisme, abolissez le régionalisme… ».
Le nouveau dirigeant du pays était catégoriquement persuadé que tous les problèmes de la
Mauritanie étaient le résultat de ces quelques maux, en particulier le tribalisme. Erreur de
discernement monumentale.
Plus tard, il apprendra à ses dépens, et les Mauritaniens avec, que « l’ethnicisme » constituait
la principale menace pour la Mauritanie.
En 1986, Taya a dû faire face aux ethnicistes poulo-toucouleurs et à leur « Manifeste du
négro-mauritanien opprimé ». Il a également affronté, en 1987, une tentative avortée de prise
de pouvoir menée par de jeunes officiers de la même ethnie. En 1989, il a été impliqué dans
un conflit avec le Sénégal, en raison des manœuvres sataniques des FLAM, un mouvement
raciste principalement poulo-toucouleur.
Depuis toujours, c’est une lutte sans relâche où tous les moyens sont bons. Les ethnicistes
noir-mauritaniens sont profondément déçus de se retrouver coincés entre les Arabes alors
qu’ils sont d’origine noire africaine.
A-t-on vraiment commis une erreur en réunissant deux populations arabes et noires
africaines en une seule entité étatique ?
Quoi qu’il en soit, les Mauritaniens qui sont profondément attachés à leur pays saluent le
courage, le mérite et le patriotisme des pères fondateurs de leur Nation. Leur aspiration à
ériger leurs territoires en un État central était hautement louable et absolument indispensable.
Puisse Allah accorder une longue vie aux présents et accueillir, dans son saint paradis,
ceux qui ne sont plus là.
Il est indéniable que, malgré les multiples obstacles volontaires des ennemis de la Nation,
le projet national qu’;ils avaient souhaité, lancé et concrétisé est toujours là, même si la
propagande des nationalistes négro-mauritaniens affirme qu’il y a eu une action de force à cet
égard. C’est pour cela qu’ils évoquent à présent la réorganisation de l’État, l’autonomie du
Fouta mauritanien ou la sécession de cette région.
Et pour légitimer leur communautarisme racial, ils prétendent être les victimes d’un
système d’apartheid et d’esclavage.

Les soi-disant militants de la libération des Noirs de Mauritanie, qui se trouvent
principalement en Europe et aux États-Unis en tant que réfugiés politiques, se distinguent par
leur détermination dans cette lutte anti-arabe. Leur agenda est complètement différent, car la
paix entre les Mauritaniens ne les préoccupe en rien.
En Mauritanie, les panafricanistes ont pour dessein de berbériser les Maures, de négrifier
les Harratines et d’effacer la langue et la culture arabes pour établir une société abâtardie plus
facile à dominer et à ancrer en Afrique noire.
Pourquoi la Mauritanie est-elle si fortement concernée par la renaissance négro-africaine ?
En tant qu’Arabo-Mauritaniens, est-ce que nous sommes considérés comme étant les
moins forts de la chaîne ethnique ouest-africaine, au point de vivre constamment sous
pression ?
Il est curieux de constater que depuis la formation de leur État moderne, les Mauritaniens
sont engagés dans un débat politique stérile qui contraste fortement avec la nature des
querelles politiques dans les nations démocratiques.
Les activistes panafricanistes les détournent de l’essentiel en négligeant les sujets
importants, tels que la gouvernance, l'emploi, le chômage, le sport, la culture, la qualité de
l’enseignement et la vie chère, entre autres, qui impactent le bien-être et le mal-être des
populations. En revanche, tout se focalise sur un ensemble de contestations à caractère
ethniciste : le piège de toujours.

Réplique aux négro-ethnicistes mauritaniens
Ely Ould Sneiba

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