Samba Thiam evalue l’An 1 de Ghazwani

Le président des Forces Patriotiques du changement (FPC) a tenu, hier jeudi 6 août  à 11 h, dans les locaux de son parti, une conférence de presse au cours de laquelle il a dressé le bilan de l’An 1 du président Ghazwani. 

Dans un mot introductif, le président Thiam a choisi de comparer l’ancien et le nouveau président, à travers leurs et leurs différences dans la gestion des affaires et dans leurs rapports avec les mauritaniens.

Points de rupture

Après une année de règne à la tête du pays, Samba Thiam note une grande différence dans le style et l’approche entre les deux hommes. Le président Ghazwani s’est illustré par des déclarations d’intentions plus avenantes, tendant à rassurer et amadouer l’opinion, une volonté affichée de normaliser les rapports de la majorité avec l’opposition, estime le président des FPC qui note davantage d’ouverture à l’endroit de la composante haratine suspectant même les besoins un agenda caché. Au plan extérieur, le président Thiam constate une volonté du nouveau président mauritanien de rassurer ses voisins et les partenaires techniques et financiers. Des postures totalement opposées à celle de l’ancien président Aziz, homme belliqueux et qui n’écoute personne. 

Similitudes 

De ce point de vue, le président Thiam relève quelques similitudes dans la gestion des affaires entre les deux hommes. Comme Ould Abdel Aziz, Ghazwani s’est attelé, durant sa première année de règne à perpétuer et à préserver le Système en pratiquant la discrimination à caractère ethnique et raciste raciale. Les autres composantes du pays systématiquement marginalisés dans tous les secteurs de la vie publique : l’administration, l’armée, l’enrôlement, les concours, les médias, l’économie… Toutes pratiques qui poussent le président des FPC à dénoncer un blanchiment méthodique et appliqué de l’administration mauritanienne.

Poursuivant son propos, Samba Thiam parle de la politique de deux poids de deux mesures poursuivie par le nouveau président qui joue dans le déni de l’esclavage pour lequel il ne cesse de louvoyer, qui persiste dans la violation des droits de l’homme et l’impunité, dans le refus et la répression des manifestations  pacifiques de certaines organisations ou partis politiques, illustrant son accusation par les cas de Abass Diallo, abattu par l’armée, du jeune Diop, malmené par la police à Sebkha. 

Autre politique de deux poids, deux mesures, le président des FPC, s’étonne que le gouvernement de Ghazwani restitue les récépissés aux partis politiques dissous, au lendemain des municipales et législatives de 2018, et refuse dans le même temps de reconnaître les partis FPC, RAG qui remplissent toutes les conditions légales. Il s’étonne également des réhabilitations des hommes d’affaires Ould Bouamatou, de Ould Chaafii et du journaliste Mamouni, tous arabo-berbères, souligne-t-il alors que lui et Ibrahima Sarr, président de l’AJD/MR peinent depuis 1986 à être réhabilités et à bénéficier des droits à la retraite. 

Parlant de la lutte contre la gabegie et donc de la commission d’enquête parlementaire, Samba Thiam dira que si Ould Abdel Aziz a pillé le pays, son successeur n’arrive toujours pas à décliner une vision claire pour éradiquer cette gangrène permettant à une minorité de prendre en otage le pays, l’accusant au passage, de la perpétuer, sinon, comment comprendre la découverte de faux billets dans une banque centrale, des cambriolages dans des endroits les plus sécurisés de la capitale, s’interroge -t-il. C’est ce qui le fait douter de la suite à donner des recommandations de la CEP qui à ses yeux risquent de tomber dans l’oubli alors que les mauritaniens avaient salué la mise en place par l’Assemblée nationale de cette structure. Pour le président des FPC, la CEP ne semble pas avoir reçu des coudées franches pour agir, posture illustrée par une espèce de cafouillage notée dans sa démarche. Qu’est-ce qui empêche Ould Ghazwani de se débarrasser de tous les ministres et responsables suspectés de gabegie alors que les faits sont connus de tous ? Pourquoi Ould Abdel Aziz qui a pillé le pays n’a pas été contraint à répondre à la commission, s’interroge le président des FPC. Seule l’attitude hésitante du président Ghazwani l’explique.

Enfin, conclut le président des FPC, si le président Ghazwani reçoit et consulte, il ne lâche rien pour autant, refusant même un débat national sur des questions qui fâchent. Samba Thiam redoute les menaces que le conservatisme religieux, de plus en plus marqué, fait peser en ce moment sur l’opposition et la fragile démocratie mauritanienne.

Signalons que cette rencontre avec la presse a vu la participation des présidents Ibrahima Sarr, président de l’AJD/MR, de Biram Dah Abeid, président de IRA, de Mohamed Ould Dellahi, président du PMDE, du représentant du PLEJ et des militants du parti.

le Calame

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