Sahara: les renseignements algériens ont-ils infiltré la Minurso?

Kiosque360. Une fonctionnaire de la mission onusienne recrutée par l’Algérie a formé une cellule où elle reçoit les séparatistes de l’intérieur. C’est également la fonctionnaire en question qui fait office de relais entre les services des renseignements algériens et ces derniers.

Ce n’est pas la première fois que des éléments de la Minurso sont impliqués dans des actes pro-Polisario. Mais cette fois, il ne s’agit plus d’actes isolés, sinon d’un travail organisé. Les services de renseignement algériens ont bien recruté une fonctionnaire de la mission onusienne qui, en plus de coordonner avec les séparatistes de l’intérieur, se charge de remonter l’information à Alger, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 15 mars. C’est un scandale diplomatique digne d’un film d’espionnage impliquant des individus de plusieurs nationalités issus de trois continents.

L’affaire a éclaté en Afrique du Sud, loin du terrain d’opérations, mais nous sommes toujours en plein axe Alger-Pretoria. Dans les faits, un ressortissant indien (M.A), vivant en Afrique du Sud, a décidé de tout déballer après avoir été agressé par des individus cagoulés, explique le quotidien. Son ex-épouse, une dénommée Angelica, actuellement membre de la Minurso, a été enrôlée par les services secrets algériens et coordonne surtout avec la «milice électronique du Polisario», affirme-t-il.

Il s’agit en fait d’une véritable cellule d’espionnage formée de quatre personnes qui fait le relais entre l’Algérie et des séparatistes de l’intérieur et fournit les services secrets du pays voisin en renseignements de tout genre. En plus de la fonctionnaire de la Minurso, font également partie de cette cellule, sa sœur et le mari de cette dernière, un ressortissant mauritanien propriétaire d’une auberge dans la région de Marrakech et une ancienne fonctionnaire de la Minurso dont le Maroc a déjà obtenu, par le passé, l’exclusion et la reconduction aux frontières.

D’après des documents que le quotidien a pu se procurer, la fonctionnaire de la Minurso (la dénommée Angelica) effectuait des opérations régulières de transfert d’argent en faveur des séparatistes de l’intérieur basés à Laâyoune, en contrepartie d’informations et de divers services. Le quotidien a pu également établir, à partir de ces documents, que son beau-frère (soit le mari de sa sœur) est un agent à la solde des services de renseignements algériens. Il a été recruté par Leila Zerrouki, diplomate algérienne, chef de la mission de l’ONU au Congo démocratique (MONUSCO). Et c’est à travers lui que l’Algérie a pu ainsi recruter Angelica, la fonctionnaire de la Minurso.

Cette dernière, souligne le quotidien, s’est remariée avec un séparatiste de l’intérieur, originaire de la Mauritanie et naturalisé espagnol. Il a vécu pendant deux années avec lui à Laâyoune, puis ils ont décidé de s’installer dans les environs de Marrakech où ils ont acquis une auberge dans la région de Lalla Takerkoust. C’est justement là que la cellule a établi son quartier général et qu’elle reçoit régulièrement les séparatistes de l’intérieur, loin de Laâyoune et à l’abri des regards indiscrets.

Par Amyne Asmlal

le360.ma

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