Discours du ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances chargé du budget à la conférence de la commission de l’Union africaine sur la gestion de la dette
Ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances chargé du budget à la conférence de la commission de l’Union africaine sur la gestion de la dette.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances chargé du budget, M. Codioro Moussa Nguenor qui prend part, à Lomé (Togo), du 12 au 14 mai 2025, à la conférence de la commission de l’Union africaine sur la gestion de la dette, a prononcé un discours dans lequel il partage l’expérience de la Mauritanie, qui, au cours de la dernière décennie, a mis en œuvre un ensemble de réformes pour garantir la soutenabilité de sa dette tout en préservant les marges nécessaires pour le financement de son développement. Voici le texte de ce discours :
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine, Mesdames et Messieurs les Ministres et les gouverneurs, Distingués invités,
Mesdames et Messieurs.
C’est avec un grand honneur et un réel plaisir que je prends la parole aujourd’hui au nom de la République Islamique de Mauritanie à l’occasion de cette importante conférence consacrée à la gestion de la dette publique en Afrique.
Je voudrais tout, d’abord, exprimer mes sincères remerciements à la Commission de l’union africaine pour l’excellente organisation de cet événement crucial, qui témoigne de notre engagement collectif à œuvrer pour le développement économique de nos Etats tout en veillant à la soutenabilité de nos finances publiques à la viabilité de la dette du continent et assurer une prospérité partagée à nos populations.
Mesdames et Messieurs.
La question de la dette est aujourd’hui au cœur des préoccupations économiques de nos pays.
L’Afrique a engagé, ces dernières décennies, d’importants efforts pour financer ses infrastructures, renforcer ses capacités humaines et assurer la protection sociale de ces populations les plus vulnérables Ces investissements, bien que nécessaires, ont conduit à une hausse significative du niveau d’endettement dans plusieurs pays.
Dans le contexte mondial actuel caractérisé par des incertitudes lourdes de conséquences, la solidarité internationale est plus que jamais nécessaire et chaque pays doit prendre ses responsabilités et engager des efforts nationaux soutenus pour garantir la soutenabilité de sa dette et renforcer sa résilience économique.
C’est dans cet esprit que je souhaite partager l’expérience de la Mauritanie, qui, au cours de la dernière décennie, a mis en œuvre un ensemble de réformes pour garantir la soutenabilité de sa dette tout en préservant les marges nécessaires pour le financement de son développement.
Ainsi, la Mauritanie a entrepris plusieurs réformes majeures notamment :
• L’amélioration de la transparence et de la gouvernance dans la gestion de la dette par un meilleur ancrage institutionnel de la structure en charge de la gestion de la dette publique
* L’adoption d’une stratégie de la dette à moyen terme alignée sur nos objectifs de croissance durable.
• La publication trimestrielle de bulletins statistiques de la dette publique.
* La restructuration de dettes conséquentes notamment avec le Koweït et l’Arabie Saoudite qui ont largement contribué au classement de notre pays en situation de surendettement modéré et le taux d’endettement actuel est de 46,4%.
Parallèlement, le pays a mis en œuvre des réformes structurales majeures : modernisation de la gestion budgétaire, réforme fiscale, amélioration du climat des affaires et lancement de stratégies sectorielles dans l’agriculture, la pêche, l’énergie et les mines.
Ces efforts ont permis de faire baisser le ratio d’endettement public, d’élargir l’espace budgétaire et de renforcer la confiance des partenaires techniques et financiers.
Mesdames et Messieurs,
Face à la problématique de la dette de notre continent, les efforts individuels ne suffiront pas. Il est impératif que l’Union africaine, avec l’appui de ses partenaires, poursuive la mise en œuvre d’initiatives concrètes telles que :
* La renégociation convenable de nos engagements notamment dans le cadre commun du G20.
* L’accès élargi à des financements concessionnels et semi-concessionnels innovants et le développement du marché domestique en privilégiant les titres publics de longue maturité pour éviter les risques de refinancement.
Mesdames et Messieurs,
L’enjeu est de taille : il ne s’agit pas simplement pour nos États d’assurer le remboursement de notre dette mais de nous doter de moyens conséquents pour assurer un avenir meilleur à nos populations.
L’Afrique regorge de potentiels inexploités et d’une jeunesse laborieuse et une gestion saine et rigoureuse de notre dette permettra de transformer ces ressources en opportunités de développement inclusif et durable.
La Mauritanie réaffirme solennellement son engagement à contribuer activement à cet effort commun dans l’esprit de solidarité panafricaine et avec la conviction que notre union est notre plus grande force.
Je vous remercie de votre aimable attention.