Mémoires d’un gestionnaire (suite) Par Ahmed Ould Bettar

Mémoires d’un gestionnaire (suite) Par Ahmed Ould Bettar.

L’hôpital est devenu centre hospitalier pour des raisons que la raison ignore. Il a un effectif d’environ 500 personnes, mais le personnel médical ne représente qu’une cinquantaine dont une trentaine des spécialistes. Il a l’allure d’un dispensaire de type « A » avec une grande mission de dispenser des soins spécialisés et de qualité à moindre coût. Mais aussi, il sert de stage, de formation continue et contribue au développement de la recherche médicale malgré l’exiguïté de ses locaux.

Parmi les spécialistes, il n’existe pas certaines spécialités très sollicitées pourtant dans cette zone périphérique de la capitale Nouakchott telles que, la trauma-orthopédie que j’avais souligné dans mes précédents articles, mais aussi la néphrologie, la neurologie et la neurochirurgie. À cela, s’ajoute l’instabilité du personnel en raison de la dualité public-privé, des bas salaires, la démotivation et l’absence de formation continue.

Pas de programme d’enregistrement et de suivi des patients efficace, le système de gestion des informations médicales n’est jamais mis à jour, le logiciel de base de données tombe souvent en panne, les visites de suivi sont souvent dues à des informations de contact obsolètes. Sans une base de données des patients et un dossier patient, le personnel dépendrait entièrement du patient pour se souvenir des conditions passées, des médicaments, de la sensibilité des conditions, par exemple.

Bien que de nombreuses données soient disponibles à partir de l’historique des rendez-vous et des dossiers des patients, il y a très peu de choix pour utiliser les données efficacement. En raison de la quantité excessive de données, vous ne pouvez pas obtenir une vue globale de la situation avec des rapports efficaces ou précis à 100 %.

Je me souviens avoir discuté un jour  à ce sujet avec mon directeur de santé de base, feu Dr Abderrahmane Ould Jiddou, paix éternelle à son âme. Il m’avait dit: « c’est le problème de toutes les formations sanitaires du pays ».

Dr Abderrahmane était constamment occupé à gérer le processus de supervision  des structures sanitaires tout en fournissant des soins, il ne prenait pas du  recul pour interagir avec ses pairs . Quand, il venait inspecter le système de recouvrements des couts, il consacre tout son temps pour améliorer les compétences pratiques du personnel et leur ajoute des heures supplémentaires. « Allah yerehmou ».

Ahmed Ould Bettar.

A suivre…

 

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