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Memoires d’un gestionnaire (Par Ahmed Ould Bettar)

Memoires d’un gestionnaire (Par Ahmed Ould Bettar)

La gestion n’est pas un métier pour moi, j’ai étudié à la Faculté des lettres modernes françaises, mais après ma première formation à l’ENA, il me fallait faire quelque chose. Sous la pression de mon père, par peur de perdre mon emploi, j’ai réussi le concours de gestionnaire d’hôpitaux avec brio, puis après deux ans de formation accélérée, j’ai été transféré à l’hôpital régional de Kiffa. Mes supérieurs m’apprécient et ça se passe vraiment bien, mais je vais de pire en pire pour accompagner la gestion des structures sans recourir à des moyens. C’est trop pour moi ! J’ai été formé pour gérer certains choix, le vide est ingérable ! À l’époque, le CHU de l’Ouest d’Alger, où je devais effectuer mon stage, disposait d’un budget trois fois supérieur à celui de l’État mauritanien.

À l’époque, l’Assaba à l’instar de toutes les autres régions dispose d’un système de soins d’urgence naissant confronté à des fournitures et équipements médicaux limités, à un personnel insuffisamment formé et à une infrastructure médiocre.

La structure du système de santé pyramidal comprend l’hôpital régional, les Centres de santé A et B, les cliniques privés, laboratoires privés et cabinets de soins.

La rareté des fournitures médicales et des fournisseurs de soins qualifiés ont été parmi les obstacles majeurs. Seulement un peu plus de 50 % des services médicaux sont financés par le gouvernement, le reste provenant d’une synergie entre ONG, organisations caritatives et élus locaux. Les cadres existants manquent d’éléments humains centrés sur l’humain – société civile, patients, soignants, communautés, familles et individus. Ils manquent également d’interconnectivité systématique, non seulement en termes d’offre, mais aussi en termes de population et de composantes coordonnées ou intégrées.

La perception actuelle d’un système de santé de haute qualité consiste non seulement à évaluer son impact sur l’amélioration de la santé, mais également à renforcer la confiance dans le système de santé, à créer une expérience utilisateur positive, à générer des avantages économiques et à améliorer le processus de soins. Je comprends désormais que la prestation de services n’est qu’une partie d’un système de santé, et que nous devons nous efforcer d’appliquer cette « pensée systémique » lors de l’évaluation des systèmes de santé.

Aujourd’hui, le mouvement pour la qualité a connu des améliorations notamment avec les efforts consentis pour nos hôpitaux dans le curatif.

Ensuite, avec la pandémie Covid-19, un effort conjoint entre l’OMS, la Banque mondiale, l’Union européenne et la tutelle fut observé pour fournir des services de santé de qualité et améliorer la couverture sanitaire universelle.

C’est ainsi que le Centre hospitalier de Nouakchott tente aujourd’hui d’optimiser en fournissant systématiquement des soins qui améliorent ou maintiennent les résultats pour la santé en répondant à l’évolution des besoins de la population. C’est notamment aussi le cas pour les autres hôpitaux malgré l’insuffisance du budget de ce pavillon ultra-sensible.

Ahmed Ould Bettar

à suivre…

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