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Mauritaniens maltraités en transit : appel à la fermeté envers le Sénégal et le Mali

Des citoyens mauritaniens en transit par le Sénégal et le Mali subissent de mauvais traitements, en représailles supposées à la politique migratoire de Nouakchott.

Nouakchott, 2 août 2025 – De nombreux Mauritaniens empruntant les routes du retour via le Sénégal et le Mali – en provenance de la Gambie, de la Guinée-Conakry, de la Guinée-Bissau ou encore de la Côte d’Ivoire – sont confrontés à des traitements humiliants et parfois violents aux postes frontaliers des deux pays. Plusieurs sources évoquent des représailles à l’encontre des citoyens mauritaniens, perçues comme un retour de flamme aux pratiques discriminatoires supposées envers les ressortissants de ces mêmes pays en Mauritanie.

« Ce sont de simples voyageurs, pas des migrants clandestins. Ils ne cherchent qu’à rentrer chez eux pour passer l’hivernage auprès de leurs familles. Pourquoi cette brutalité ? », s’indigne un habitant de Kaédi dont le frère a été retenu plusieurs heures au poste de Kidira.

 Des accords bilatéraux trahis ?

La Mauritanie, historiquement considérée comme un carrefour hospitalier entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, a toujours entretenu des relations diplomatiques privilégiées avec le Sénégal et le Mali. Des accords de coopération et de traitement préférentiel ont longtemps facilité les circulations transfrontalières.

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Mais aujourd’hui, beaucoup s’interrogent : où sont passés les résultats de ces accords bilatéraux ? Comment justifier ce durcissement vis-à-vis de ressortissants mauritaniens, souvent sans défense et exposés à des abus arbitraires ?

Les témoignages s’accumulent et dressent un tableau préoccupant : fouilles abusives, confiscation de documents, retenues prolongées, voire extorsion sous couvert de procédures administratives.

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Une inaction diplomatique pointée du doigt

Le silence des autorités mauritaniennes face à ces exactions fait grincer des dents. Ni communiqué officiel, ni intervention diplomatique publique n’a encore été enregistré, alors que la situation semble s’aggraver.

Des voix s’élèvent pour exhorter le ministère mauritanien des Affaires étrangères à sortir de sa réserve. Elles réclament des démarches fermes auprès des gouvernements sénégalais et malien pour faire respecter les engagements pris et garantir la sécurité des ressortissants mauritaniens, même en simple transit.

« Ce n’est pas un luxe, c’est un devoir de l’État. La souveraineté passe aussi par la protection de ses citoyens à l’étranger », rappelle un ancien diplomate mauritanien.

 Un appel clair au ministre des Affaires étrangères

Monsieur le Ministre, la situation ne souffre ni délai ni équivoque : des Mauritaniens souffrent en silence aux portes du pays. Ils ne demandent ni privilèges ni faveur, simplement le respect de leurs droits élémentaires. Il est urgent que la diplomatie mauritanienne sorte de sa réserve pour exiger, haut et fort, le respect des accords et la fin des mauvais traitements.

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Mohamed Nema Omar

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