Samba Thiam relance le débat sur les langues nationales à l’assemblée

Samba Thiam, le président des FPC revient cette fin de semaine sur la mesure désormais officielle de l’assemblée nationale d’utiliser les langues nationales en excluant le français.

Alors que les langues nationales ne sont pas officialisées Samba Thiam pointe le caractère léger et malsain de cette mesure parlementaire révélatrice d’une ambition cachée qui est de perpétuer le même système d’oppression des negro-mauritaniens depuis l’indépendance selon ses propres termes.

Au départ ce qui était un coup d’essai est devenu en l’espace d’un mois un coup de maître. C’est la presse nationale qui relaie cette fin de semaine la fin du français a l’assemblée nationale consacrant ainsi la renaissance des langues nationales sous la houlette de l’arabe.
Une mesure qui fait grincer les dents parmi les patriotes mauritaniens défenseurs des langues nationales. Parmi eux le président des FPC qui ne cache pas son étonnement et les soubassements de cette manipulation politique derrière laquelle se cachent des tenants d’un arabisme révolu.Pour l’enseignant negro-africain l’histoire retiendra qu’individuellement un ancien ministre de la justice avait imposé l’arabisation totale de son secteur, de même l’ancienne présidente du district de Nouakchott dans l’administration, le recteur de l’Universite et encore l’ancien chef d’Etat-major aujourd’hui président de la république.

La liste est longue pour ne laisser aucun doute sur ce qui se cache derrière cette soudaine apparition de l’exclusion de la langue française. Pendant que le gouvernement est préoccupé pour appliquer le programme d’investiture de Ould Ghazouani l’assemblée nationale expérimente la ghettoïsation des langues nationales.

Le chef historique Flamiste est surtout inquiet du silence de l’intelligentsia francophile voire arabophone progressiste parce que cette mesure n’est pas crédible et ne tient pas compte de la réalité linguistique de la Mauritanie de sa diversité culturelle. Et demain le président des FPC craint ces mêmes qui se proclament nationalistes arabes vont imposer la transcription des langues nationales en arabe pour définitivement assimiler les negro-mauritaniens.

En définitive cette mesure n’est ni lisible ni audible parce qu’elle manque de mesures d’accompagnement. Autrement dit l’officialisation et la réhabilitation de l’institut des langues nationales. Les deux mamelles d’une véritable indépendance culturelle. C’est une sonnette d’alarme que Samba Thiam lance sur la scène nationale pour éviter une soudanisation de la Mauritanie au plan politique et une négation des cultures negro-africaines en voulant copier ce qui se passe dans les pays du Maghreb il y a belle lurette. Si les mauritaniens ne bougent pas c’est qui se profile à l’horizon.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 31 janvier 2020)

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