Mauritanie: remaniement au sommet de l’armée et création de forces spéciales

Texte par :RFI

La présidence mauritanienne a annoncé lundi 9 juin dans la soirée un important remaniement au sommet de l’armée. Aucune explication officielle n’a été fournie sur les raisons des ces permutations au sein de la haute hiérarchie militaire.

Le remaniement, même s’il est d’ampleur, n’apparaît que comme un jeu de chaises musicales. Pas de révolution au sein de l’armée, ni de rupture avec le système en place donc. Pourtant des observateurs notent plusieurs faits intéressants.

Premier fait marquant : Mohamed ould Meguete quitte la direction de la Sûreté nationale pour devenir chef d’état-major général des armées. Général le plus gradé de l’armée à la plus longue carrière, proche du chef de l’État, sa nomination semble logique. Il remplace le général Ould Mohamed Lemine qui prend la tête de la Garde nationale. Un départ synonyme de rétrogradation, sans explications officielles, bien que ses compétences soient remises en causes selon plusieurs sources.

Une seule personne est sortante, le chef d’état-major de la Marine. Mis à la retraite ou en attente d’être nommé à un autre poste ? Les observateurs n’émettent que des hypothèses.

Mais le plus grand changement, c’est la création d’un nouveau corps d’armée : les « forces spéciales » qui regroupent notamment la garde présidentielle et les unités antiterroristes. C’est le général Ould Beyda qui en prend la tête. Diplômé de Saint-Cyr, il a participé aux grandes batailles contre les jihadistes. Il est aussi habitué à travailler en relation avec l’international. Il était en effet jusqu’à présent attaché militaire à Bruxelles et représentant de la Mauritanie à l’Otan. À quelques semaines du sommet du G5 Sahel à Nouakchott, c’est donc un nouvel interlocuteur technique pour les alliés du pays.

Avec ces nominations, et même sans apporter de changements majeurs, le président Ould Ghazouani place ses proches aux postes clés et acte ainsi pour la première fois son rôle de chef des armées. Dix mois après sa prise de fonction, certains y voient une vraie appropriation du pouvoir après l’ère Ould Abdel Aziz.

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