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Mauritanie : qui est Mohamed Ould El Ghazouani,

Mauritanie : qui est Mohamed Ould El Ghazouani, le Président de la stabilité au Sahel ?
Antoine

Publié dans Billet de France le 16/09/2022 par Antoine Fourneyron

Mohammed Ould El Ghazouani est président de la République islamique de Mauritanie depuis 2019.

Alors que la France s’est retirée du Mali, la Mauritanie fait figure d’exemple dans le combat contre le terrorisme dans la région. Le président et ancien Chef d’État-major Mohamed Ould El Ghazouani est le grand artisan de la politique de défense mauritanienne, qui a permis de ramener la paix dans son pays.

Le 19 avril 2022, l’armée française remet les clés de la base de Gossi aux forces armées maliennes dans le nord du pays. Symbolique, cette étape est une avancée majeure depuis le départ de l’armée française du Mali. L’opération Barkhane, plus grosse opération extérieure française, a mobilisé au plus fort de ses effectifs jusqu’à 5 500 hommes en 2020. Parmi ses alliés dans la région, la France compte sur l’appui du Tchad, mais également sur celui de la Mauritanie. Mohamed Ould El Ghazouani est l’homme fort de ce pays qui a su endiguer la menace terroriste sur son territoire, dont il a pris la tête en 2019.

Mohamed Ould El Ghazouani : Un parcours militaire d’excellence

Né en décembre 1956 à Boumdeid dans le sud de la Mauritanie, Mohamed Ould El Ghazouani – nom signifiant l’assaillant – grandit dans une grande famille religieuse. Il est le fils d’un chef spirituel respecté d’une grande confrérie soufie de l’Est du pays. Cet héritage fait de lui une autorité religieuse et morale incontestable. En 1980, il rejoint la prestigieuse académie militaire de Meknès au Maroc. Après avoir obtenu ses différentes qualifications, il est promu sous-lieutenant en 1981. Mohamed Ould El Ghazouani poursuit sa formation par différents stages, notamment en Syrie et en Jordanie, avant de devenir en 1987 aide de camp du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

En 1991, promu commandant, il prend la tête du célèbre bataillon blindé puis du 2e bureau à l’état-major national en 2004 en tant que colonel. Artisan du coup d’Etat en 2005, il est nommé à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Il devient en 2008 chef d’état-major National puis Président du conseil de Défense l’année suivante. Nommé chef d’état-major général des Armées (CEMA) en 2013 jusqu’en 2018, Mohamed Ould El Ghazouani devient ensuite ministre de la Défense jusqu’en 2019. Très apprécié dans les milieux militaires, politiques et administratifs pour son sens du dialogue et son intelligence, il incarne le retour de la stabilité en Mauritanie, qui fait désormais figure d’exception au Sahel.

Élu lors de la première transition démocratique de Mauritanie

Lors de l’élection présidentielle en juin 2019, Ould El Ghazouani est élu au premier tour avec 52 % des voix face à cinq autres candidats. Très vite, sa politique marque un tournant avec celle de son prédécesseur. En vue d’apaiser les tensions sociales, le nouveau Président s’entretient avec chacun de ses adversaires à l’élection présidentielle. A l’international, il renoue la relation diplomatique avec le Qatar et les développe avec d’autres pays du Golfe. Pour autant, il n’oublie pas son voisinage. Les relations autrefois compliquées avec le Maroc sont ainsi améliorées.

Sur un plan économique, il s’implique personnellement dans la réduction de la dette de son pays. A ce titre, il envoie un signal fort aux investisseurs étrangers afin d’attirer des capitaux dans des secteurs comme les hydrocarbures ou encore l’agroalimentaire. En Europe, le nouveau président est très apprécié en France où il se rendait lorsqu’il était chef d’état-major des armées. Il rejoint la politique française en réaffirmant l’engagement de son pays au sein du G5 Sahel et s’engage sur le volet sécuritaire – une des raisons pour lesquelles les Mauritaniens l’ont élu – à lutter contre le terrorisme djihadiste dans la région.

Nul doute que dans les prochains mois et les prochaines années, la Mauritanie de Ghazouani fasse école dans la région. Il a montré que l’insécurité n’était pas une fatalité, ni une simple question de moyens, mais procédait avant tout d’une volonté politique affirmée.

Billet de France

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