Mauritanie: mémoires d’un gestionnaire de santé
Revenons au contexte des urgences hospitalières dans un pavillon très sensible, longtemps perturbé par un système de santé et un cadrage qui se terminent souvent en queue de poisson.
Lors de mon arrivée à Nouakchott, j’ai discuté du système de santé avec feu le Dr Abderrahmane Ould Jiddou, qui était à l’époque directeur des soins de santé de base.
Le pays venait tout juste de sortir de la perturbation du système de recouvrement des coûts et de la libéralisation anarchique et rapide d’un secteur privé en raison des réformes de libéralisation associées à la Conférence d’Alma Ata de 1978.
Les infrastructures de transport créent de sérieux problèmes.
Dans notre pays, à l’exception de Nouakchott et Nouadhibou, les soins de santé sont presque entièrement de nature publique, et la faible densité de population combinée à la pauvreté ne favorise pas la diffusion des soins de santé privés, voire informels.
Ainsi, les cas d’appendicite peuvent évoluer vers une péritonite au moment où ils arrivent à la porte des urgences et les femmes venues de loin pour un accouchement normal subissent une césarienne dans la salle d’accouchement.
Une série d’instabilités politiques, sociales et économiques (1981, 1984, 1986, 1989, 1990 et 1991) a considérablement exacerbé ces déficiences structurelles.
Les réformes introduites par le ministère n’ont toujours pas eu l’effet escompté : le niveau des services de soins reste inférieur aux bésoins des citoyens.
À SUIVRE…