Mauritanie: la clé géopolitique de la rivalité entre la Russie et l’OTAN

Mauritanie: la clé géopolitique de la rivalité entre la Russie et l’OTAN
La Mauritanie est devenue un point de polarisation entre Moscou et l’Alliance atlantique suite à la résolution du G5 Sahel.
Dans un contexte de plus en plus proche de la guerre froide, la Russie et l’OTAN-dans leurs batailles sur tous les fronts – considèrent l’Afrique de l’Ouest comme une niche géopolitique clé pour les intérêts et l’influence. La nouvelle ruée vers l’Afrique prend de l’ampleur. Les Russes doivent faire face aux nouvelles réalités géopolitiques et à leurs défis pratiques existants. Poussant un fort sentiment anti-occidental et faisant allusion à « l’aide de l’ère soviétique », la Russie investit dans des secteurs compétitifs et des sphères économiques.

La campagne au Burkina Faso et au Mali n’est rien d’autre qu’une tentative de se positionner sur la côte atlantique du continent et au Sahel, le tout sous prétexte d’efforts de développement de la région. C’est comme un « échec et mat » dans une partie d’échecs, à travers laquelle la Russie tente de répondre aux tentatives de l’OTAN de l’encercler de l’est et de l’ouest et de trouver des endroits importants en Afrique du Nord depuis la Libye ou la Mauritanie pour menacer son flanc sud.
C’est ce qui explique la visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Mauritanie.

Mauritanie: la clé géopolitique de la rivalité entre la Russie et l'OTAN
AFP / SERGEI CHIRIKOV-Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat lors du Sommet Russie-Afrique 2019

Cette visite sera la première depuis la visite du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov à Nouakchott en 2017 sous le mandat de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
« De nouveaux outils de coopération en matière de commerce et d’investissement sont attendus.
Le processus n’est pas rapide, mais il se déroule et avec un fort élan », a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse lors de sa tournée africaine.
En revanche, c’est l’OTAN. Il ne fait aucun doute que l’intensification des visites des chefs militaires américains et européens à Nouakchott, en particulier dans les régions frontalières du nord et de l’est avec l’Algérie et le Mali, soulève les inquiétudes de la Russie, en particulier à la lumière des discussions sur la volonté de l’OTAN d’établir une base militaire.

En effet, l’OTAN ne cherche pas seulement à établir une base militaire en Mauritanie pour lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel, mais aussi à saper toute tentative russe de s’étendre en Mauritanie et sur la côte atlantique et à menacer le sud de l’alliance, en particulier les îles Canaries.
D’autre part, Moscou devrait proposer à Nouakchott de renforcer sa coopération militaire, notamment en termes de fourniture d’armes à la Mauritanie, y compris des armes lourdes, comme elle l’a déjà fait avec le Mali.
Lors de sa visite, Lavrov évoquera sans aucun doute avec des responsables mauritaniens la question de l’implantation d’une base militaire de l’OTAN sur leur territoire, ce qui menacerait la présence de la compagnie russe Wagner au Mali.

La guerre de la Russie en Ukraine a rendu les États-Unis plus déterminés à expulser Wagner d’Afrique, et il n’est pas improbable qu’ils l’inscrivent sur la liste des organisations terroristes, à la suite d’une série de sanctions qu’ils lui ont imposées et à ses dirigeants. La Mauritanie, malgré sa coopération étroite avec la France et les États-Unis, a signé un accord militaire avec Moscou en juin 2021.
Cet accord militaire serait la porte d’entrée de la Russie pour accroître son influence dans ce pays stratégique qui relie la région du Maghreb aux pays d’Afrique de l’Ouest.

Alors que Lavrov entame sa tournée dans quatre pays africains, l’avenir de la Russie est en jeu, en particulier dans un monde dont l’avenir devrait être multipolaire.
Pendant ce temps, le pays eurasien continue de gagner le soutien des dirigeants africains pour son « opération militaire spéciale » dans l’ancienne République soviétique d’Ukraine.
Le ministre Sergueï Lavrov s’est rendu en Égypte, au Congo, en Ouganda et en Éthiopie l’année dernière et a tenté de justifier la décision de la Russie de déclarer la guerre à l’Ukraine.
Il entreprend également une autre tournée de conférences en Afrique australe (Afrique du Sud, Swaziland, Botswana et Angola), où les thèmes populaires incluent le changement géopolitique, la montée du néo-colonialisme et la création d’un ordre mondial multipolaire.

PHOTO / AP-Des Maliens manifestent contre la France et en soutien à la Russie à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de la République du Mali en 1960, à Bamako, au Mali, le 22 septembre 2020. La banderole en français se lit comme suit: "Poutine, la route de l'avenir"
PHOTO / AP-Des Maliens manifestent contre la France et en soutien à la Russie à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la République du Mali en 1960, à Bamako, au Mali, le 22 septembre 2020. La banderole en français se lit comme suit: « Poutine, la route de l’avenir »

La crise française au Sahel est la clé de l’intégration de la Russie dans la région. Les États-Unis ne veulent pas laisser la zone vide. Par l’intermédiaire de l’OTAN, Washington souhaite renouveler la nouvelle stratégie de sécurité dans la région avec la Mauritanie comme colonne vertébrale du développement.
L’Europe devrait concentrer ses efforts sur la lutte contre la radicalisation violente, les mafias, le trafic d’armes, de drogue ou de migrants et la montée du djihadisme au Sahel et au Maghreb à travers des liens diplomatiques forts avec ces pays pour promouvoir la coopération et les accords.
L’instabilité dans la région du Sahel, combinée à l’échec stratégique de l’UE en matière de lutte contre le terrorisme et à l’intervention de la Russie, a conduit à l’alerte terroriste en Espagne, par exemple, actuellement fixée au niveau d’alerte 4 sur 5.

Lors de ces visites officielles en Afrique, Lavrov, contrairement à ses homologues chinois, a rarement coupé le ruban pour l’achèvement des projets de développement africains. Nombre de ses voyages sont caractérisés par une rhétorique politique impressionnante et prometteuse et de nombreuses initiatives et conférences géopolitiques.
Avec un grand optimisme et une volonté de renforcer son influence géopolitique, la Russie a échangé des slogans et de nombreux accords bilatéraux qu’elle avait signés n’ont pas été mis en œuvre, y compris tous les accords du premier sommet Afrique-Russie.
L’Afrique, qui a historiquement accédé à l’indépendance politique, doit maintenant transformer son économie pour offrir de meilleures conditions de vie à ses quelque 1,3 milliard d’habitants.

PHOTO / USAFRICOM - Le pays africain est un acteur incontournable au Sahel et un interlocuteur incontournable dans les questions de sécurité régionale. Ses petites forces militaires terrestres, navales et aériennes comptent un peu plus de 15 000 hommes et nécessitent le soutien des alliés
PHOTO / USAFRICOM – Le pays africain est un acteur incontournable au Sahel et un interlocuteur incontournable dans les questions de sécurité régionale. Ses petites forces militaires terrestres, navales et aériennes comptent un peu plus de 15 000 hommes et nécessitent le soutien des alliés

Presque tous les pays africains cherchent à construire et à créer une nouvelle situation économique intégrée qui prend en charge la jeune génération croissante. Cela implique également la disponibilité et l’accessibilité des technologies et innovations nécessaires.
Pour réaliser ces transformations inédites, les dirigeants africains ont besoin de partenaires externes crédibles avec des fonds pour investir, des partenaires externes pour soutenir des projets à grande échelle sur le continent.
L’époque des slogans politiques est révolue depuis longtemps. Le continent est toujours à la croisée des chemins, et pire, il ne sait pas quelle route prendre pour atteindre sa destination.

Source : Atalayar
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