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L’usage de la langue arabe a été bénéfique.

L’usage de la langue arabe a été bénéfique.

Lorsque les Ouest-Africains cherchaient à explorer d’autres horizons civilisationnels, les Maures étaient là pour contribuer activement à la propagation de la langue et de la culture arabo-musulmane parmi leurs populations.
Pour illustrer, il suffit de mentionner le nom de Khaly Amar Fall, un érudit du Cayor, éduqué en Mauritanie, fondateur au début du XVIIe siècle du centre islamique de Pire, également appelé Coin Arabe : foyer d’enseignement de l’islam et de la langue arabe au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine.
Et c’est à Pire que Souleymane Ball et Abdel Kader Kane, qui ont initié la révolution maraboutique et l’État théocratique du Fouta, ont été formés. Ainsi l’arabe a été un catalyseur pour une prise de conscience libératrice, sans laquelle les Toucouleurs seraient restés plus longtemps sous la domination des Peuls.
En plus, El Hadj Oumar Tall, Cheikh Ahmedou Bamba et Cheikh Brahim Niass, entre autres docteurs de la foi musulmane, ont également effectué des séjours d’études en Mauritanie.
C’est également grâce à l’utilisation de la langue arabe que la Charte du Mandé, la constitution la plus ancienne du monde, a été rédigée en 1235 à Kouroukan Fuga, sous le règne de l’Empereur Soundjata Keita.
Une langue aussi bénéfique ne doit pas être vue comme un outil pour opprimer et assimiler, mais plutôt comme un moyen de transmettre des connaissances et de diffuser de la lumière.
En ce qui concerne la perception de la langue française par les Maures, il est évident qu’ils la voient comme une belle langue et un moyen d’acquérir des connaissances dans divers domaines du savoir.
Néanmoins, lorsque le français est utilisé contre eux comme moyen de lutte politique et qu’on lui fait porter de manière malhabile la tenue de combat pour reléguer leur langue au second plan, leur attitude change. Ils refusent de prêter le flanc et voient la langue française comme un facteur de discorde et un moyen d’exclure les arabisants chez eux, dans un État arabe !
Même si l’Etat venait à écarter la langue arabe pour satisfaire les ultranationalistes poulo-toucouleurs, les Maures demeureront toujours attachés à la langue de leurs ancêtres, qu’ils chérissaient avant la colonisation et chérissent encore de nos jours.
Mohamed Laghdaf, animateur du programme en ligne ‘Amali’, illustre parfaitement ce sujet. Ce jeune bédouin a vraiment fasciné les téléspectateurs de la chaîne Al Jazeera en faisant remarquer à Mohamed Saleh, le talentueux présentateur de ‘Taamoulate’, qu’il n’avait pas correctement compris un sujet de littérature arabe. C’était brillant.

Ely Ould Sneiba
Le 23 juin 2025

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