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Mauritanie : une présidence remarquée à l’OMS-Afrique lors de l’élection du nouveau Directeur régional

Lors d’une session exceptionnelle convoquée à Genève, la Mauritanie a présidé les travaux du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique. Un moment diplomatique fort marqué par l’élection, dès le premier tour, du Pr. Mohamed Yakoub Janabi, candidat tanzanien, au poste de Directeur régional de l’organisation.

Lors d’une session exceptionnelle convoquée à Genève, la Mauritanie a présidé les travaux du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique. Un moment diplomatique fort marqué par l’élection, dès le premier tour, du Pr. Mohamed Yakoub Janabi, candidat tanzanien, au poste de Directeur régional de l’organisation.OMS-Afrique  – Genève – 17 mai 2025 – Dans un contexte marqué par de profonds défis sanitaires sur le continent, la Mauritanie a occupé le devant de la scène internationale en présidant, samedi à Genève, les travaux de la deuxième session extraordinaire du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Cette session exceptionnelle, convoquée pour élire un nouveau Directeur régional, s’est conclue par la nomination du Pr. Mohamed Yakoub Janabi, représentant de la République-Unie de Tanzanie, élu dès le premier tour à une majorité écrasante.

Une session convoquée dans l’urgence

Cette élection anticipée fait suite au décès, en novembre 2024, du Dr Faustine Ndugulile, Directeur régional élu de l’OMS-Afrique. Une disparition soudaine qui a laissé vacant un poste stratégique au cœur des politiques de santé du continent. Face à cette situation inédite, l’OMS a réactivé un processus électoral accéléré, engageant les États membres à désigner une nouvelle figure capable de piloter la réponse aux multiples défis sanitaires qui affectent l’Afrique, entre flambées épidémiques récurrentes, renforcement des systèmes de santé et inégalités d’accès aux soins.

La Mauritanie, au centre du jeu diplomatique

Le fait que la Mauritanie ait été appelée à présider cette session extraordinaire n’est pas anodin. Cela illustre la reconnaissance croissante du rôle qu’elle joue sur la scène sanitaire continentale. Cette position de présidence, bien que temporaire, constitue un jalon important dans la montée en puissance de la diplomatie mauritanienne dans les enceintes multilatérales, particulièrement sur les questions de santé publique. Elle marque également l’aboutissement d’un engagement progressif du pays en faveur du multilatéralisme sanitaire, au moment où le continent africain cherche à renforcer sa voix dans la gouvernance mondiale de la santé.

Le choix du consensus : le professeur Janabi élu avec clarté

Le Pr. Mohamed Yakoub Janabi, médecin tanzanien de renom et spécialiste en santé publique, a su convaincre les délégations africaines grâce à une vision articulée autour du renforcement des capacités locales, de la résilience des systèmes sanitaires et de la souveraineté sanitaire du continent. Son élection dès le premier tour, à une majorité écrasante, témoigne non seulement de la qualité de son profil, mais aussi d’un rare consensus entre États membres dans un contexte régional souvent fragmenté.

Lors de cette session, les candidats en lice ont exposé leurs plans d’action devant un parterre d’experts et de représentants étatiques. Le débat a mis en lumière des préoccupations partagées : pénurie de personnel qualifié, fragilité des chaînes d’approvisionnement, dépendance aux financements extérieurs, et vulnérabilité persistante face aux pandémies émergentes.

Une diplomatie sanitaire en mutation

La participation active de la Mauritanie dans ce processus électoral illustre une tendance de fond : celle de l’émergence d’une diplomatie sanitaire africaine plus affirmée. Si l’Afrique a souvent été vue comme un récipiendaire passif de politiques décidées ailleurs, la dynamique actuelle montre que plusieurs pays, dont la Mauritanie, cherchent désormais à influencer l’agenda, à revendiquer leur part de leadership, et à proposer des solutions issues du terrain.

Cette implication accrue coïncide avec une volonté affichée par Nouakchott de faire de la santé publique un pilier de son action internationale. Dans les forums multilatéraux, la Mauritanie met en avant la nécessité d’une coopération renforcée avec les partenaires techniques et financiers, tout en plaidant pour une meilleure adaptation des politiques globales aux réalités locales.

Vers une gouvernance sanitaire africaine renouvelée ?

L’élection du Pr. Janabi ouvre une nouvelle page pour l’OMS-Afrique. Elle pourrait annoncer une gouvernance sanitaire plus inclusive, fondée sur une écoute accrue des besoins des pays membres et une mise en œuvre pragmatique des programmes de santé. Toutefois, les attentes sont grandes : le nouveau Directeur régional devra faire face à une multitude de défis structurels, aggravés par les effets persistants de la pandémie de COVID-19, les crises humanitaires, et le changement climatique.

Dans ce contexte, le rôle de coordination joué par la Mauritanie lors de cette session électorale ne saurait être sous-estimé. Il constitue un signal fort d’un pays en quête de responsabilités accrues au sein des organisations internationales, et d’un continent qui entend désormais prendre en main son destin sanitaire.

Encadré : Qui est le Pr. Mohamed Yakoub Janabi ?

Médecin tanzanien formé à l’Université de Dar es-Salaam, puis à l’Université Johns Hopkins, le Pr. Janabi a dirigé plusieurs programmes de santé communautaire et de lutte contre les maladies infectieuses. Avant sa nomination à l’OMS-Afrique, il occupait le poste de Directeur général de l’Institut national de recherche en santé de Tanzanie.

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