L’impossible égalité ethnique :

L’impossible égalité ethnique :
Les Nationalistes négro-mauritaniens ont toujours prôné un système « ethnocratique » de gestion des affaires de l’État. Cette philosophie politique court toujours et elle a ses partisans fougueux qui exigent un partage millimétré, à parts égales, du pouvoir et des richesses nationales entre les races, comme si la République était divisible en communautés. L’article premier de la constitution mauritanienne qui s’inspire de celle de la France est clair sur la question communautaire :– La République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi.– Toute propagande particulariste de caractère racial ou ethnique est punie par la loi. Il saute aux yeux à la lecture de ce tout premier article de la loi fondamentale française que le système républicain répudie le communautarisme et consacre la citoyenneté, ce qui implique que les droits sont réservés aux citoyens à titre individuel et l’égalité est entre des citoyens et non pas entre des ethnies auxquelles la Constitution n’accorde rien sinon le déni, la non-reconnaissance en tant qu’institution politique ou sujet de droit. Un jour, le président François Hollande excédé par la dérive d’un certain discours politique français à forte teneur populiste, a tenu à faire la mise au point qui suit : « La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau. Elle ne reconnaît pas de communautés. Elle ne connaît que des citoyens, libres et égaux en droit. Et ce n’est pas négociable ». Ajoutons à la précision de l’ancien président français qu’ethnie et peuple ne sont pas interchangeables. L’une n’étant qu’une partie de l’autre, c’est pourquoi on parle de peuple ou de Nation française ou sénégalaise, etc. En se référant à la somme de toutes ses composantes ethniques. Justement, le nationalisme peul est transfrontalier, ses théoriciens, à défaut d’un État exclusif haalpular, militent partout où ils sont, au niveau de chaque État ouest-africain, afin d’obtenir la reconnaissance comme ethnie-peuple que l’on doit doter des droits garantis aux peuples. Et parce que les peuples sont égaux en droit, ils se fondent sur cette notion, la transposent et revendiquent l’égalité ethnique. Admettons que l’État mauritanien ait inscrit dans sa Constitution l’égalité entre les ethnies de sa population, va-t-on lui demander encore de décréter que les Peuls, les Soninkés, les Wolofs et les Arabes soient savants, riches, artistes, sportifs, commerçants, industrieux et ingénieux au même degré ? Un tel nivellement est évidemment impossible.

Ely Ould Sneiba

Mauritanie: vous avez dit vivre ensemble?

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