Les Palestiniens attendent désespérément les aides humaines internationales pour Gaza
Les Palestiniens attendent désespérément les aides humaines internationales pour Gaza.
L’aide internationale attendue désespérément par les Palestiniens à Gaza s’accumule vendredi près de la frontière avec l’Égypte qui a commencé à dégager le passage semblant indiquer une ouverture prochaine, au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées le 7 octobre sur le territoire israélien par les hommes du Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de l’attaque meurtrière du Hamas, selon les autorités israéliennes.
Environ 1 500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées, selon l’armée israélienne. Le Hamas a enlevé 203 otages parmi lesquels des étrangers de plus de vingt pays.
Côté palestinien, 3.785 personnes dont au moins 1.524 enfants ont été tués dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des quartiers entiers y ont été rasés et se retrouver sans eau, sans nourriture ni électricité, et plus d’un million de personnes ont été déplacées après le siège imposé par Israël le 9 octobre à la bande de Gaza, déjà soumis à un blocus terrestre , maritime et aérien depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
Les convois d’aide humanitaire qui attendent depuis des jours à la frontière égyptienne pour se rendre dans la bande de Gaza, petit territoire où vivent 2,4 millions de Palestiniens, sont bloqués à Rafah. Vendredi, des blocs de béton installés par les Égyptiens après les bombardements d’Israël sur cette frontière avec Gaza ont été enlevés, a indiqué vendredi à l’AFP une source de sécurité égyptienne, semblant indiquer une ouverture prochaine.
La situation à l’intérieur de Gaza est « plus que catastrophique », a déclaré Sara Alzawqari, porte-parole de l’UNICEF pour le Golfe. « Le temps presse et le nombre de victimes parmi les enfants augmenté », a-t-elle ajouté.
La chaîne égyptienne AlQahera News, proche du renseignement égyptien, avait affirmé jeudi soir que le point de passage de Rafah, le qui ne soit pas contrôlé par Israël, ouvrirait vendredi.
À Genève, le directeur des urgences de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié de « goutte d’eau dans l’océan des besoins » l’accord conclu par le président américain, Joe Biden, et l’Égypte pour autoriser l’entrée de 20 camions. « Il faudrait 2.000 camions », a déclaré Michael Ryan.
Au Caire, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé jeudi pour « un accès humanitaire rapide et sans obstacle », appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».
Israël se prépare toujours à une offensive terrestre à Gaza après l’attaque la plus meurtrière de ses 75 ans d’histoire. Vêtu d’un gilet pare-balles, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rendu visite aux troupes en première ligne près de Gaza, les exhortant à « se battre comme des lions » et à « gagner avec toute la force nécessaire ».
« vous verrez Gaza de l’intérieur »
« Vous voyez maintenant Gaza de loin, bientôt vous verrez Gaza de l’intérieur », a renchéri jeudi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, lors d’une inspection des troupes stationnées près de Gaza, selon une vidéo postée sur X par la radio de l’armée.
Les horreurs de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et les jours suivants sont encore en train d’émerger, alors que des habitants traumatisés racontent leur histoire.
Shachar Butler, chef de la sécurité du kibboutz Nir Oz, où des hommes du Hamas ont tué ou enlevé un quart des 400 habitants, se souvient de plus d’une dizaine d’hommes armés tirant des balles à l’aveuglette et lançant des grenades sur les maisons. « C’est inimaginable », a confié ce quadragénaire à l’AFP, dans le cadre d’un voyage organisé par l’armée israélienne.
« Chaque fois que quelqu’un essayait de toucher à ma fenêtre, je lui tirais dessus », a-t-il déclaré. « Les personnes qui sont sorties ont été enlevées, tuées, exécutées, massacrées », a-t-il ajouté.
A Washington, Joe Biden a exhorté les Etats-Unis à prendre l’initiative de soutenir Israël et l’Ukraine (en guerre contre la Russie qui a envahi son territoire), en indiquant qu’il présenterait une demande d’aide « urgente » au Congrès vendredi, lors d’une adresse solennelle à la nation jeudi depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Tout en soutenant fermement Israël, il a également souligné la situation critique des personnes piégées dans la bande de Gaza, après dix jours de siège, déclarées qu’elles avaient « un besoin urgent de nourriture, d’eau et de médicaments ».
Après un voyage éclair en Israël mercredi, M. Biden espère écarter la possibilité d’une extension du conflit au Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont déjà déployé deux portes-avions en Méditerranée orientale, afin de dissuader l’Iran ou le Hezbollah libanais, tous deux alliés du Hamas, de s’impliquer dans le conflit.
Un destroyer américain « opérant dans le nord de la mer Rouge » a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones « se dirigeant réellement vers des cibles en Israël » et lancés par les rebelles houthis au Yémen, a annoncé le Pentagone.
Les craintes d’une extension du conflit dans la région
Israël a annoncé vendredi l’évacuation de Kyriat Shmona, ville de 25.000 habitants à sa frontière nord avec le Liban sous haute tension après des jours d’affrontements avec des combattants du Hezbollah le long de la frontière.
De leur côté, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, deux acteurs clés du Moyen-Orient, ont averti que le conflit pourrait s’étendre et condamné ce qu’ils ont qualifié de « punition collective ». » pour les habitants de Gaza.
Israël et le Hamas ont continué à se renvoyer la responsabilité des frappes meurtrières, la dernière en date ayant touché une église de Gaza jeudi en fin de journée. Le ministère palestinien de l’Intérieur contrôlé par le Hamas a déclaré que des personnes réfugiées dans l’église avaient été tuées et d’autres blessées, accusant une frappe israélienne.
Des témoins ont affirmé que la frappe semble avoir visé une cible proche du lieu de culte dans laquelle de nombreux habitants de Gaza s’abritent au moment où la guerre fait rage entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
L’armée israélienne a reconnu vendredi avoir mené la veille un raid aérien dans le secteur, ajoutant avoir « attaqué le centre de commandement et de contrôle d’un terroriste du Hamas impliqué dans des tirs de roquettes et de mortiers vers Israël », a indiqué un porte-parole à l’AFP.
Source: Geo.fr