Les dangers de l’automédication contre la fièvre : quand les remèdes maison deviennent risqués
De plus en plus de Mauritaniens se tournent vers les remèdes maison pour soigner la fièvre. Une pratique dangereuse qui peut aggraver certaines maladies. Les médecins appellent à la prudence et rappellent l’importance de la consultation médicale.
Les dangers de l’automédication contre la fièvre : entre remèdes traditionnels et risques sanitaires
Nouakchott – Rapide Info – Face à la recrudescence des cas de fièvre observée ces dernières semaines, de nombreux foyers mauritaniens se tournent vers les remèdes traditionnels et l’automédication. Citron, ail, miel, oignons ou encore clous de girofle sont devenus les ingrédients vedettes des « potions maison ». Mais derrière ces pratiques ancestrales se cachent parfois des dangers insoupçonnés pour la santé.
Une tendance en hausse dans les foyers
Sous la pression du quotidien et parfois par manque d’accès rapide aux soins médicaux, de nombreux pères et mères de famille improvisent médecins. Les tradi-praticiens et vendeurs de plantes médicinales voient leur clientèle croître, notamment autour des marchés populaires de Nouakchott et des grandes villes du pays.
Les décoctions à base de plantes acides ou d’agrumes, souvent perçues comme des solutions naturelles, peuvent pourtant aggraver certaines affections, notamment chez les personnes souffrant d’ulcères, de gastrites ou d’autres troubles digestifs.
Quand le remède devient poison
« Ces mélanges peuvent sembler inoffensifs, mais ils ne le sont pas toujours », alerte un pharmacien interrogé par Rapide Info.
En effet, les préparations artisanales à base de citron, de gingembre ou d’ail, bien qu’elles possèdent des vertus reconnues, peuvent provoquer des irritations gastriques, des réactions allergiques ou interférer avec certains traitements médicaux.
Pire encore, elles risquent de masquer les symptômes d’infections plus graves, retardant ainsi un diagnostic médical essentiel.
L’automédication, un risque souvent sous-estimé
L’automédication, qu’elle soit traditionnelle ou pharmaceutique, constitue une véritable problématique de santé publique. En consommant des médicaments ou des mélanges sans avis médical, le patient s’expose à des effets secondaires imprévisibles, à des interactions médicamenteuses dangereuses et, parfois, à un retard de prise en charge.
Cette pratique peut fausser les signes cliniques d’une maladie sous-jacente, rendant plus difficile le travail du médecin lorsqu’une consultation finit par être envisagée.
La prévention passe par la consultation médicale
Les professionnels de la santé recommandent de ne pas négliger les épisodes fébriles, surtout lorsqu’ils persistent au-delà de 48 heures. Une fièvre peut être le symptôme d’une infection bactérienne, virale ou parasitaire, nécessitant un traitement spécifique.
Seul un professionnel de la santé peut établir un diagnostic fiable, identifier la cause de la fièvre et prescrire le traitement approprié.
« Il ne s’agit pas de rejeter les savoirs traditionnels, mais de les encadrer par la science et le bon sens », souligne un médecin généraliste. « La fièvre n’est pas une maladie, mais un signal d’alarme du corps. Il faut écouter ce signal et agir avec prudence. »
Conclusion : la vigilance avant tout
Si les remèdes naturels peuvent parfois apporter un soulagement, ils ne remplacent en aucun cas une évaluation médicale. La prévention, l’hydratation et la consultation rapide d’un professionnel demeurent les meilleures armes contre les complications liées à la fièvre.
Yahya Niane



