Le roi nu. Par Mohamed El-Abassi.

Le roi nu. Par Mohamed El-Abassi.

Aimant bien paraitre de par ses nombreux costumes, du jean déchiré à la chemise bariolée, dans une démarche titubante dans les rues sombres de Paris, jusqu’à la gandoura traditionnelle, pour tromper et ne jamais être démasqué dans la lumière du jour, le roi finit par être nu.

L’histoire est imaginaire comme un conte qui n’est pas irréel, mais tellement vrai. L’on croirait presqu’en suivre ses soubresauts haletants dans une série inspirée d’une « True story » dans un chef d’œuvre palpitant de « M’c flix », intitulé « Royals ».

Il fut un roitelet d’un poids lourd à la pesée, mais de poids plume dans sa gouvernance et, à force de vouloir suivre, un machiavélisme, que même Machiavel, en est jaloux, il finit par se dénuder au monde, devant son peuple et ses propres alliés pris de honte et remords d’avoir misé sur un look ambivalent et à la conduite aventureuse et traitresse.

Le personnage central est un régent héritier d’un royaume handicapé par des guerres de conquêtes que lui avait léguées son père roi avant de mourir dans l’angoisse d’une fin de vie et d’un héritage autant hasardeux que périlleux.

A son intronisation timide, voire volée à d’autres de la fratrie, on observait une silhouette au déhanchement peu masculin pour s’affirmer dans une cour royale minée par d’éternels conseillers et des patrons de sa garde secrète emmitouflés qui tiennent le véritable gouvernail d’un navire pour l’empêcher de chavirer.

Le deal se résumait à ceci : « Majesté, enrichissez-vous et amusez-vous bien, laissez nous gouverner et mâter le peuple » !

Le printemps arabe gagnait bien des pays et le royaume fit envahi, mais à la différence des autres pays, ce vent de révolution reste inachevé. Par des saupoudrages rusés, le roi parvint à calmer, temporairement, la révolte du peuple en procédant à des réaménagements superficiels pendant que le lit de la pauvreté rampante, l’oppression des opposants, l’aventurisme expansionniste, le déni des droits de l’homme, la corruption interne et à l’international, la diplomatie du mensonge, la gouvernance impopulaire et la propagande par l’achat des consciences et des plumes, empruntaient une courbe vers une descente brutale et une chute violente.

Au lieu de se ressaisir, le roi encouragé par l’impunité de ses alliés inconditionnels et le silence complice d’autres, s’ingénue dans une course à l’espionite et aux écoutes transposant ainsi ses méthodes de gouvernance locale à une échelle internationale qui n’épargnait pas ses propres alliés comme ceux qu’il considérait comme ses ennemis. Et, Comme son entêtement avait atteint un niveau irrépressible de phobie, à la fois, de férocité et de prédation pour les milliards et la jouissance, il finira par divorcer dans le secret et redevenir célibataire pour déambuler dans d’obscures travées nocturnes, laissant son cher peuple et son royaume, sans nouvelle de lui, à la merci de ses mentors.

Dos au mur, pris par des « Macro-gate » interminables, il se livre pieds et mains liés, à un ancien nouveau acolyte, rompu au déni du droit, à l’oppression qui lui promit de le soulager contre une alliance de diable.

La fin inexorable de cette série peu royale se précise, de jour en jour, pour nous rappeler la moralité d’une autre histoire d’un autre monarque bien connu : L’enfant dira dans son innocence : « Mais, le roi est nu ! Et tout le monde lui donna raison. Le roi comprit qu’il s’était fait berner ».

Mohamed El-Abassi.

Algérie54.com

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