Le procès du président. De nombreux présidents ont été traduits en justice. Le dernier d’entre eux est Ould Abdelaziz en Mauritanie.

Le procès du président. De nombreux présidents ont été traduits en justice. Le dernier d’entre eux est Ould Abdelaziz en Mauritanie.

Auteur : Ali Eldin Hilal publié dans albawabhnews traduit par Rapideinfo

Le procès de Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien président de la République de Mauritanie, qui a occupé ce poste pendant dix ans, a débuté en janvier 2023. Après avoir quitté le pouvoir, une commission d’enquête parlementaire a soulevé des soupçons sur son implication dans des activités financières illégales, qui se sont soldées par l’inculpation par le ministère public en mars 2021, d’accusations de blanchiment d’argent, d’enrichissement illégal et de corruption financière, et l’a arrêté avant le début des sessions du procès.

Ironiquement, le procès de ce président n’a pas lieu à la suite d’un coup d’État militaire ou d’un soulèvement populaire, mais sous la même Constitution et la même loi qui existaient sous son règne et la présence d’un président qui a travaillé dans son gouvernement en tant que chef d’état-major de l’armée et ministre de la Défense et qui était son ami. Il est encore plus ironique que le procès se déroule conformément à la loi anticorruption, qui a été approuvée par le Parlement sur sa proposition et a été rendue publique en 2016. De plus, la grande majorité des juges qui ont étudié le dossier ont été nommés par lui lorsqu’il était président du Conseil supérieur de la magistrature.

Quelle que soit l’issue de ce procès, et que les accusations soient vraies ou qu’il s’agisse d’un règlement de comptes politique, ce qui se passe en Mauritanie est un événement rare dans la vie politique arabe.

Joseph Strada, président des Philippines

Cette affaire diffère de ce qui s’est passé en Egypte et en Tunisie après 2011, et au Soudan après 2019, lorsque les chefs de ces pays ont été jugés après des soulèvements populaires et un changement dans leurs systèmes de gouvernement. Président de l’Indonésie en 2000, Joseph Strada, président des Philippines en 2001, et Alberto Fujimori, président du Pérou, qui a été jugé et condamné quatre fois, la première en 2007 pour abus de pouvoir, et les trois autres fois en 2009, pour usage excessif de la violence contre des manifestants, détournement de fonds et corruption.

Parmi les plus éminents d’entre eux figurait Jean Bokassa, qui a dirigé la République centrafricaine pendant dix ans de 1966 à 1976, jusqu’à ce qu’il soit renversé par un coup d’État militaire, après quoi il a quitté le pays pendant sept ans jusqu’à son retour en 1986, et son procès, et il fut condamné à mort, peine commuée en réclusion à perpétuité, puis en dix ans de prison, puis grâce présidentielle en 1993.

Le procès de Moussa Traoré, président du Mali, qui a été condamné à mort à deux reprises, en 1993 et ​​1999, mais la peine n’a pas été exécutée en raison d’une grâce présidentielle. Le procès de Mengistu Haile Mariam, président éthiopien, par contumace en 2007 pour génocide, et il a été condamné à la réclusion à perpétuité, puis à mort en 2008, et le cas de Marc Ravalomanana, président de la République de Madagascar, qui a a également été jugé par contumace et condamné à la réclusion à perpétuité avec travaux forcés en 2014.

Joseph Strada, président des Philippines

Certains présidents ont été jugés par des tribunaux spéciaux créés par l’Union africaine, comme Charles Taylor, président du Libéria, qui a comparu devant le tribunal pénal spécial de la Sierra Leone en 2003 et a été condamné à 50 ans de prison. Et Hissène Habré, président du Tchad, qui a été jugé par la Cour spéciale africaine au Sénégal en 2016, et tous deux ont été reconnus coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

La Cour pénale internationale a examiné des accusations portées contre des chefs d’État, échouant dans certains cas et réussissant dans d’autres. Un exemple d’échec est celui d’Omar El-Bashir, président du Soudan, qui a été accusé par le tribunal en 2009 d’avoir commis des crimes contre l’humanité au Darfour et a émis un mandat d’arrêt contre lui, mais celui-ci n’a pas été exécuté en raison du manque de coopération de la Ligue arabe et l’Union africaine. Parmi les exemples de succès, citons le cas de Slobodan Milosevic, président de la République de Yougoslavie, et de Laurent Gbagbo, président de la République de Côte d’Ivoire, qui ont été accusés d’avoir commis un génocide et ont été arrêtés dans la ville néerlandaise de La Haye, qui est le siège du tribunal faute de preuves en 2019.

Une affiche pr sident mauritanien sortant Mohamed Ould Abdel Aziz e1611433684590
Une affiche pr sident mauritanien sortant Mohamed Ould Abdel Aziz e1611433684590

L’un des rares cas, sinon le seul, dans les affaires de la Cour pénale internationale où un président encore au pouvoir a comparu devant la cour est le cas d’Uhuru Kenyatta, président du Kenya, qui a répondu à la convocation de la cour d’enquêter sur l’allégation selon laquelle il aurait commis des crimes contre l’humanité lors des événements violents survenus dans son pays en 2008. Après l’enquête, le tribunal a abandonné les allégations qui lui étaient attribuées en raison du manque d’informations à l’appui et a déclaré son innocence en 2014.

Quant au procès le plus étrange d’un président en dehors de son pays, c’est celui de Manuel Noriega, le président du Panama, qui a été arrêté par les forces américaines après leur invasion de son pays en 1989, et il a été arrêté et condamné devant un tribunal américain à Miami , en Floride, pour trafic de drogue, extorsion et blanchiment d’argent.

Joseph Strada, président des Philippines

Le procès d’Ould Abdel Aziz en Mauritanie est peut-être rare dans le dictionnaire de la politique arabe, mais ce n’est pas le cas dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, et son importance est due au fait qu’il confirme le sens de l’État soumis à la loi, et que personne occupant des postes de responsabilité dans aucun gouvernement n’est au-dessus de la loi.

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