Le procès Aziz reprend avec une guerre des mots entre les parties

Le procès Aziz reprend au milieu d’une guerre des mots entre défense et accusation.

La Cour pénale mauritanienne spécialisée dans les crimes de corruption a repris aujourd’hui ses sessions pour le procès de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, 10 de ses proches collaborateurs et des membres de la Fondation Errahma appartenant à sa famille.

Après que les premières et deuxième session aient été dominées par des affaires accessoires, il est prévu que lors de la session de lundi, selon les attentes des avocats, le tribunal entrera dans le cœur du procès en interrogeant les accusés et en entendant les témoignages au cours de celle-ci.

Depuis que le tribunal a ajourné sa session jeudi soir, une guerre de mots, une guerre de conférences de presse et une guerre des plateformes et sites font rage entre les avocats de l’État, les avocats de l’ancien président, partisans et opposants de l’ancien président, sur les sujets soulevés par le tribunal, notamment la légalité et les conditions de l’emprisonnement de l’ancien président, et le caractère politique ou judiciaire de ce procès.

L’ancien président s’est plaint dans un message adressé au peuple depuis sa page « Facebook » des conditions qu’il traverse.

Dans le cadre de la guerre des mots entre la défense des deux parties, le collectif des Avocats de l’Etat mauritanien a annoncé que « le procès des accusés dans le dossier de la décennie est un procès particulier, étant donné qu’il est le premier du genre dans l’histoire du pays et de la région en général ».

« La décision du tribunal de convoquer les accusés à la veille du procès ne peut être qualifiée d’injuste, elle a été émise par le tribunal et appliquée par les autorités de sécurité conformément aux ordres émis par le pouvoir judiciaire », a déclaré Ould Ebety lors d’une conférence de presse tenue hier dimanche à l’hôtel Hayatt à Nouakchott, ajoutant que « le but de tout cela est de pouvoir récupérer les fonds pillés.

« Le procès se déroule bien, et le tribunal et la partie civile ne pourront pas connaître les faits avant le début de l’interrogatoire, ce qui ne s’est pas produit jusqu’à présent », a souligné Ould Ebety.

Dans une autre déclaration lors de la conférence de presse, l’avocat Vadili Ould Rais a souligné que l’État avait mis l’ancien président Mohamed Abdel Aziz dans des conditions décentes, et ne l’avait pas envoyé dans une prison civile malgré la légalité de cela, car elle est pleine de criminels.

Ould Rais a ajouté que l’accusation aurait pu suivre les fils de l’ancien président et sa femme en raison de leur possession d’une partie des fonds publics détenus, mais la moralité de la société se reflétait dans les relations de l’accusation avec eux.

Ould Rais a conclu son intervention en disant que « la santé de l’ancien président est bonne et qu’il n’y a aucune preuve de sa détérioration, dont son équipe de défense a parlé », a-t-il déclaré.
Maître Lo Gourmo, membre du collectif, a dénoncé la défense de l’ex-chef de l’Etat et ses arguments dont le seul but était de créer un écran de fumée autour du caractère inédit du procès.

Dans le cadre de cet échange houleux entre les deux parties, l’équipe de défense de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que « le Département de la Sécurité est déterminé à utiliser tous les moyens pour insulter et humilier leur client ».

L’équipe de la défense a estimé dans un point de presse que les ordres de détention à l’encontre de l’accusé sont injustes et illégaux, ajoutant que le tribunal a fait l’objet de pressions injustes et ne respecte pas la loi sur l’emprisonnement de l’accusé.

L’équipe de la défense a expliqué que la poursuite de l’emprisonnement des accusés est une atteinte à leurs libertés et un piétinement de la loi, soulignant que la vie de leur client Mohamed Ould Abdel Aziz est en danger.

L’équipe de défense de l’ancien président a averti que les appartements alloués à l’emprisonnement d’autres accusés que l’ancien président sont loués pour 26 millions d’ouguiyas pendant un mois, ajoutant : « ils ont eu recours à une solution de blanchiment pour couvrir l’isolement cellulaire de notre client ».

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