Le Pr de relations internationales Yahia Zoubir à l’APS :
Le Pr de relations internationales Yahia Zoubir à l’APS :
« Faire valoir la charte de l’UA concernant les frontières héritées de l’époque coloniale ».
Question: Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a annoncé récemment l’échec de la Troika africaine dans le règlement de la question du Sahara Occidental et a appelé le Conseil paix et sécurité de l’UA (CPS) à assumer la responsabilité qui lui incombe. Quelles sont les facteurs à l’origine de cet échec?
Réponse : La succession de Cyril Ramaphosa par Félix Antoine Tshisekedi, à la présidence de l’Union Africaine, est synonyme d’alignement sur la position marocaine dans le conflit.
Alignement sur la position marocaine dans le conflit
La position de Félix Antoine Tshisekedi sur le conflit est connue et risque de créer une crise au sein de l’organisation panafricaine entre ceux qui soutiennent le processus de décolonisation du territoire occupé illégalement depuis 1975 et ceux qui sont alignés sur la position marocaine.
L’ouverture de consulats par des pays africains sur le territoire occupé, illégal et sans fondement juridique n’a pas suscité de réaction forte de l’UA. Donc, il est naturel que le dossier soit remis entre les mains du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) dont la mission est de traiter de ces questions.
Perspectives pour le plan de paix ONU/UA
Q: Enfin quelles perspectives pour le plan de paix ONU/UA de 1991?
R : Les perspectives ne sont pas prometteuses tant que la France et à un degré moindre les Etats-Unis bloquent le processus d’autodétermination. C’est ce blocage depuis 1991 qui est au centre de l’échec du processus de paix. Le retour à la guerre n’en est que la conséquence logique. Et on voit mal comment les Sahraouis accepteraient le cessez-le-feu sans véritables garanties d’un processus qui ne perpétue pas le statut quo.
La résistance de la société civile sahraouie et internationale doit s’intensifier et mettre à nu la duplicité des « démocraties » dans ce conflit. Pour sa part, l’UA doit faire valoir sa propre charte concernant les frontières héritées de l’époque coloniale.
L’UA qui soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (et dont la RASD est un membre fondateur) devrait être associée aux délibérations du Conseil de sécurité.