Le Malheur s’abat sur Sarkozy, Blaise et Abdel Aziz : Justice divine
En 2012, le Mali sombrait dans une crise sans précédent : coup d’État, rébellion touarègue, et montée du djihadisme.
Le Malheur
Au cœur de cette tempête, trois hommes, Nicolas Sarkozy, Mohamed Ould Abdel Aziz et Blaise Compaoré. Ce trio a orchestré une déstabilisation aux conséquences dramatiques du Mali. Aujourd’hui, la justice s’abat sur eux. Ces figures autrefois puissantes sont rattrapées par ce que certaines interprètent comme de la «justice divine».
Le Mali, carrefour de décisions lointaines et d’influences régionales, a vu son destin profondément marqué par les actions de déstabilisation de trois figures majeures : Nicolas Sarkozy, Blaise Compaoré et Mohamed Ould Abdel Aziz. Leurs parcours individuels, désormais entachés de condamnations et d’accusations, résonnent aujourd’hui avec l’instabilité persistante qui a frappé le Mali et l’ensemble du Sahel. Il est crucial de repenser leur impact non comme une série d’événements isolés, mais comme une toile complexe où les décisions de chacun ont contribué, directement ou indirectement, à façonner le présent tumultueux de notre pays. L’Ombre portée sur le Mali par ces trois ex-dirigeants de la France, du Burkina Faso et de la Mauritanie n’est plus mise en doute.
Aujourd’hui, la justice de leur pays -moins scélérate qu’on le pensait – a livré sa sentence leur concernant. À première vue, c’est le Mali qui en sort grandi sur tous les plans en ayant réussi à faire enterrer leurs intentions criminelles et leurs entreprises machiavéliques. Pour dire : « kolon juggu yiri bé kari a yéré kono ». Effet boomerang ou justice divine, l’essentiel est que nous nous en sortions indemnes de leur plan commandité de destruction de l’État malien et de fragilisation de sa stabilité. Leurs condamnations respectives et les accusations qui pèsent sur eux résonnent en échos aux opérations militaires de reconquête territoriale menées par les FAMa et les forces armées conjointes de la Confédération AES.
Nicolas Sarkozy : l’Ouragan libyen et ses répercussions sahéliennes
L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, est aujourd’hui rattrapé par une série de condamnations en France pour corruption, trafic d’influence, et financement illégal de campagne. Nicolas Sarkozy cumule ainsi les revers judiciaires. En 2021, il est condamné à 3 ans de prison (dont 1 ferme) pour corruption dans l’«affaire des écoutes». En 2023, la peine confirmée en appel, avec obligation de porter un bracelet électronique. En 2024 il bénéficie d’une libération conditionnelle, mais toujours sous surveillance. Cette année 2025, il fait l’objet d’un nouveau procès pour soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007. Mis en examen, le parquet dans sa réquisition a demandé 7 ans de prison en mars dernier.
La chute de Mouammar Kadhafi a libéré un flux incontrôlable d’armes et de combattants lourdement armés vers le nord du Mali. Ce retour a exacerbé les tensions latentes, contribuant directement à l’éclatement de la rébellion de 2012 et à l’implantation durable des groupes djihadistes.
L’ancien président français Nicolas Sarkozy a ainsi joué un rôle central dans la déstabilisation du Mali, motivé par des tensions personnelles avec le Président Amadou Toumani Touré (ATT). Leur relation s’est envenimée autour de trois dossiers clés : le refus d’ATT d’accueillir une base militaire française à Sévaré, son opposition aux accords migratoires proposés par Paris, et surtout son soutien au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, malgré les pressions de Sarkozy.
Après la chute de Kadhafi en 2011, des combattants lourdement armés ont afflué vers le Nord du Mali, déclenchant une rébellion soutenue par le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Selon des sources crédibles, Sarkozy aurait confié à ses alliés Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et Blaise Compaoré du Burkina Faso la mission d’apporter aide et assistance à cette nouvelle rébellion au Nord du Mali et de fragiliser le pouvoir d’ATT. Conséquence : le coup d’État du 22 mars 2012.
Blaise Compaoré : le médiateur à la réputation sulfureuse
Âgé aujourd’hui de 70 ans, Blaise Compaoré, après sa chute, a fui vers la Côte d’Ivoire. Il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat du Président Thomas Sankara en 1987. Avec son ancien chef de la sécurité Hyacinthe Kafando qui a également été condamné à la prison à vie.
Blaise a été le parrain et le mentor des rebelles et terroristes. Actuellement, il vit en exil, reclus, à Abidjan. Fort malade, il est aujourd’hui devenu méconnaissable et grabataire. Un état de déclin physique et moral qui en dit long sur le sort de l’homme autrefois surnommé «le parrain du Sahel». Son mandat d’arrêt international pour l’assassinat de Sankara le prive de tout retour au pays.
L’ancien président du Burkina Faso avait transformé son pays en base arrière du MNLA. Blaise Compaoré a été un médiateur ambiguë de la Cedeao dans le conflit au Mali jusqu’à son départ du pouvoir en 2014. Son influence sur les groupes armés lui a permis d’instrumentaliser les chefs rebelles touaregs du nord du Mali, facilitant leur retour au Mali après la chute de Kadhafi en Libye, ce qui aurait contribué à la déstabilisation de la région. En effet, sous sa présidence, la longue frontière entre le Burkina Faso et le Mali était rendu perméable, permettant des mouvements transfrontaliers de groupes armés et de trafics. Blaise Compaoré hébergeait les chefs rebelles à Ouagadougou, conseillait leurs stratégies, et permettait le transit d’armes vers le septentrion malien. Son bras droit, Gilbert Diendéré, aurait même participé à des opérations d’exfiltration de combattants blessés, violant l’espace aérien malien.
Mohamed Ould Abdel Aziz : la lutte ambivalente et les doutes persistants
Aujourd’hui, l’ancien président mauritanien est poursuivi pour corruption, blanchiment d’argent, et détournement de biens publics. Surnommée «l’affaire de la décennie», cette procédure judiciaire sans précédent a été suivie de près tant sur le plan national qu’international. Elle concerne la période où Mohamed Ould Abdel Aziz était au pouvoir, entre 2009 et 2019, et s’inscrit dans un vaste dossier de lutte contre la corruption. Le ministère public avait requis 20 ans de réclusion et la confiscation des biens présumés acquis illégalement. La Cour d’appel l’a finalement condamné, le mercredi 14 mai 2025, à 15 ans de prison ferme, alourdissant ainsi la peine de 5 ans prononcée en première instance en décembre 2023. Le verdict, lu par le président de la chambre criminelle de la Cour d’appel de Nouakchott, reconnaît Mohamed Ould Abdel Aziz, coupable d’abus d’influence, mauvaise utilisation de fonction et dissimulation de revenus criminels.
Si la Mauritanie sous sa direction a été un allié des terroristes, certains analystes ont pointé du doigt une approche parfois douteuse voire une complicité avec des réseaux terroristes qui ont provoqué l’instabilité au Mali et dans le Sahel.
L’implication de Mohamed Ould Abdel Aziz dans le financement du Mnla pèse lourd dans son dossier, symbolisant sa déchéance politique. L’ancien président mauritanien, Abdel Aziz a en effet fourni un soutien logistique et financier au MNLA depuis Nouakchott. Son régime a hébergé la branche politique du mouvement rebelle, facilitant des réunions secrètes et acheminant des fonds. Il aurait également collaboré avec des groupes djihadistes comme Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali, pour amplifier le chaos au Mali.
La Rédaction
Un passé lourd de conséquences
Les parcours de Nicolas Sarkozy, Blaise Compaoré et Mohamed Ould Abdel Aziz, marqués par des condamnations et des accusations, se rejoignent dans leurs répercussions profondes sur le Mali. Leurs actions, qu’il s’agisse de décisions internationales aux conséquences non maîtrisées, de médiations sujettes à caution ou de politiques régionales aux effets ambivalents, ont contribué, directement ou indirectement, à façonner le destin tragique du Mali depuis 2012. L’instabilité persistante du pays, les souffrances de sa population, les milliers de morts et les centaines de milliers de déplacés, ainsi que les défis sécuritaires majeurs, sont autant d’échos des choix et des responsabilités engendrés par ces figures politiques de premier plan. La montée des groupes djihadistes, l’affaiblissement de l’État et l’instabilité régionale persistante, avec des répercussions jusqu’au Burkina Faso et au Niger, sont des conséquences directes de cette période tumultueuse. Le sentiment que la « justice divine » les rattrape aujourd’hui témoigne de la douleur et du désir de rédemption ressentis par de nombreux Maliens face à un passé lourd de conséquences.
Ces situations mettent en lumière l’interconnexion complexe des dynamiques régionales et internationales, où les décisions politiques de chaque acteur peuvent avoir des répercussions profondes et durables sur la stabilité d’un pays comme le Mali.
maliweb.net
Source: maliweb.net