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La France prête à reconnaître l’État de Palestine : un tournant diplomatique majeur sur la scène internationale

La France s’apprête à reconnaître l’État de Palestine, rejoignant 148 pays. Une décision diplomatique forte qui relance la solution à deux États.

La France prête à reconnaître l’État de Palestine : un tournant diplomatique majeur sur la scène internationalePar la H.G, Rapide Info

Paris – Dans une lettre adressée au président palestinien Mahmoud Abbas, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France s’apprête à reconnaître officiellement l’État de Palestine. Ce geste inédit, qui pourrait être officialisé lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, ferait de la France le premier pays du G7 à franchir ce pas symbolique mais politiquement lourd de sens.

Une décision à portée historique

Avec cette annonce, le nombre d’États reconnaissant la Palestine comme un pays souverain passerait à 149 sur les 193 membres de l’ONU. Actuellement, 148 pays – principalement issus de la Ligue arabe, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et du Mouvement des non-alignés – ont déjà apporté leur reconnaissance, souvent depuis la déclaration d’indépendance de 1988.

La décision française pourrait ainsi marquer un tournant diplomatique, dans un contexte international tendu et polarisé par le conflit israélo-palestinien. Elle survient à quelques jours de la Conférence internationale sur la Palestine prévue du 28 au 30 juillet, où cette question sera de nouveau soulevée.

Que signifie reconnaître un État ?

La reconnaissance d’un État n’est pas un simple acte symbolique : elle implique la légitimité juridique et diplomatique d’un territoire au regard du droit international. En pratique, cela permet à la Palestine de renforcer sa présence sur la scène mondiale, d’ouvrir des ambassades, d’intégrer des organisations internationales, et d’établir des relations diplomatiques bilatérales d’État à État.

Pour les Palestiniens, il s’agit d’un soutien explicite à leur droit à l’autodétermination, à la souveraineté et à l’indépendance. La reconnaissance contribue également à redonner vie à la solution à deux États, longtemps marginalisée dans les négociations internationales.

Des réactions contrastées

La réaction israélienne n’a pas tardé. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vivement critiqué la France, affirmant que « reconnaître la Palestine dans les conditions actuelles revient à faire un pas vers la destruction d’Israël ». Du côté des États-Unis, le secrétaire d’État Marco Rubio a dénoncé une « gifle aux victimes des attaques du 7 octobre », tandis que l’ancien président Donald Trump a qualifié cette décision de « sans effet ».

Washington maintient sa position : la création d’un État palestinien ne peut résulter que de négociations bilatérales directes avec Israël, une perspective rendue de plus en plus incertaine sous le gouvernement israélien actuel.

Une pression politique croissante au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les appels à emboîter le pas à la France se multiplient. Plus de 220 députés britanniques ont demandé au gouvernement de reconnaître l’État de Palestine. Le chef de l’opposition, Keir Starmer, propose une reconnaissance conditionnée à un cessez-le-feu et à une relance du processus de paix. Le gouvernement britannique reste pour l’heure silencieux.

La Turquie, un soutien constant

Parmi les pays les plus engagés en faveur de la reconnaissance de la Palestine figure la Turquie. Dès le 15 novembre 1988, Ankara avait reconnu l’indépendance de la Palestine, bien avant la majorité des États. Membre actif de l’OCI, la Turquie a également élevé son consulat général à Jérusalem au rang d’ambassade, et continue de défendre la cause palestinienne sur toutes les scènes diplomatiques. En 2012, elle avait voté en faveur du statut d’État observateur non membre de la Palestine à l’ONU.

Les pays qui s’opposent encore à la reconnaissance

Malgré cet élan, plusieurs puissances occidentales refusent toujours de reconnaître officiellement la Palestine : l’Allemagne, le Canada, le Japon, la Corée du Sud, les Pays-Bas, l’Australie et le Royaume-Uni persistent à conditionner leur soutien à un accord bilatéral avec Israël. Or, selon de nombreux observateurs, les conditions actuelles rendent tout dialogue direct pratiquement inenvisageable.

En avril 2024, la demande d’adhésion pleine de la Palestine à l’ONU a été rejetée au Conseil de sécurité suite à l’usage du veto américain, malgré le soutien de pays comme la France, le Japon et la Corée du Sud. Ce blocage illustre les limites du système onusien, où les cinq membres permanents disposent d’un droit de veto aux conséquences déterminantes.

Conclusion : un acte politique lourd de conséquences

La reconnaissance de la Palestine par la France ne se limite pas à un geste symbolique : elle relance un débat fondamental sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et sur la place de la diplomatie dans la résolution d’un conflit vieux de plusieurs décennies. Alors que les tensions persistent au Moyen-Orient et que les négociations sont dans l’impasse, cette reconnaissance pourrait représenter une tentative audacieuse pour rééquilibrer le dialogue international autour de la question palestinienne.

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