Kembéra : un rapport explosif de la Cour des comptes révèle les dérives comptables de la pandémie
Deux ans après la pandémie de Covid-19, la Cour des comptes de Kembéra publie un rapport accablant sur la gestion financière de l’État en période d’urgence. Entre paiements non tracés, absence d’écritures comptables et critiques sur la méthode de publication, le document secoue toute l’administration publique.
Kembéra, Afrique de l’Ouest.
Deux ans après le pic de la pandémie de Covid-19, la République de Kembéra tente encore de panser les plaies administratives laissées par la crise sanitaire. Le rapport 2022-2023 de la Cour des comptes vient de jeter une lumière crue sur une gestion financière chaotique, révélant les failles d’un État pris de court par l’urgence et miné par ses propres lourdeurs bureaucratiques.
L’urgence avant la règle
En 2022, lorsque le virus frappe de plein fouet la Kembéra, les hôpitaux débordent, les provinces s’isolent et les circuits économiques s’effondrent. Le gouvernement décrète alors un confinement strict et met en place un fonds spécial de riposte sanitaire. Mais dans la précipitation, les procédures comptables sont reléguées au second plan.
« Les priorités étaient de sauver des vies, pas de remplir des registres », confie, sous couvert d’anonymat, un ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances.
Les ordonnateurs et comptables publics, confrontés à des circuits de paiement paralysés, ont souvent recouru à des paiements directs et non enregistrés, au mépris des règles de traçabilité.
Des écritures comptables incomplètes
La Cour des comptes, dans son rapport 2022-2023, relève de nombreuses anomalies : absences de pièces justificatives, paiements non imputés, marchés passés sans appel d’offres, dépenses effectuées sans mandat.
Certaines administrations n’auraient pas produit leurs bilans depuis deux exercices consécutifs, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures rurales.
Les auditeurs notent que les dysfonctionnements du Trésor public ont contribué à la confusion : lenteurs dans le traitement des paiements, suspension prolongée du système informatique comptable, manque de coordination entre le ministère des Finances et les directions sectorielles.
Un rapport qui dérange
Ce rapport, nécessaire dans sa mission de contrôle, regroupe les constats majeurs, les réactions des ministères concernés et une évaluation critique des politiques publiques.
Mais il suscite aussi une polémique inédite.
Plusieurs ministères dénoncent la méthode jugée « expéditive » de la Cour, qui aurait, selon eux, privilégié le bruit médiatique à la concertation institutionnelle.
Des passages entiers du rapport ont circulé dans la presse avant même que les responsables administratifs n’aient été officiellement informés.
« La Cour n’a pas respecté le principe du contradictoire, elle n’a pas envoyé de mise en demeure avant publication », regrette un cadre du ministère de la Santé.
Une omission d’autant plus grave qu’elle jette le doute sur la neutralité procédurale d’une institution pourtant respectée pour sa rigueur.
Entre rigueur et pédagogie
Les observateurs saluent néanmoins la volonté de la Cour d’imposer une nouvelle culture de redevabilité publique.
Ses recommandations vont dans le bon sens : elles prônent la digitalisation complète des paiements publics, la simplification du circuit d’engagement et la mise en place d’un contrôle interne permanent.
Mais, estiment certains analystes, la méthode employée risque d’affaiblir la portée pédagogique du rapport.
« En publiant avant d’avoir épuisé le dialogue administratif, la Cour a pris le risque de braquer l’administration au lieu de la convaincre », note un économiste de l’Université de Kembéra.
Des défis toujours structurels
Au fond, le rapport met en évidence les défis profonds auxquels l’État reste confronté :
une bureaucratie encore lourde, souvent incapable de réagir avec agilité ;
une coordination institutionnelle défaillante entre ministères et organismes de contrôle ;
un suivi insuffisant des politiques publiques, faute de données consolidées et d’indicateurs fiables.
L’expérience de la pandémie a montré que l’administration kémbérienne pouvait agir vite, mais aussi que cette rapidité s’accompagnait d’une désorganisation dangereuse pour la transparence et la bonne gouvernance.
Vers une réforme du contrôle public
Le gouvernement, ébranlé par la publication du rapport, a promis une réforme du système comptable de l’État.
Un décret récent prévoit la création d’un Comité interministériel de suivi de la dépense publique, chargé de coordonner les flux financiers en temps de crise et de prévenir toute rupture des circuits comptables.
La Cour des comptes, de son côté, affirme vouloir renforcer le dialogue institutionnel et instaurer une procédure de prépublication systématique des rapports à l’avenir.
Conclusion
La crise du Covid-19 a agi en Kembéra comme un révélateur : celui d’un État tiraillé entre l’urgence de l’action et la rigueur de la gestion.
Loin d’être un simple scandale administratif, le rapport de la Cour des comptes ouvre une réflexion nécessaire sur la modernisation de la gouvernance publique.
Mais il rappelle aussi que la transparence, pour être efficace, doit s’accompagner de méthode, d’écoute et d’équilibre.
Signé par : Tarbe Medah