Investissements : offensive tous azimuts de l’Algérie

Investissements : offensive tous azimuts de l’Algérie
Publié dans TSA Par Riyad Hamadi le 15 Oct. 2022 à 20:33

Le président Abdelmadjid Tebboune lors de la rencontre gouvernement-walis (Crédits : présidence de la République)

L’Algérie mène une offensive tous azimuts pour la relance des investissements, nationaux et étrangers, avec des résultats qui se font déjà sentir : les annonces de déblocage ou de lancement de projets se succèdent depuis quelques jours.

A son élection en décembre 2019, le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est retrouvé devant un immense chantier, celui de relancer et de diversifier une économie presque à l’arrêt, en dehors du secteur des hydrocarbures, pourvoyeur de la quasi-totalité des recettes en devises du pays.

Outre les textes et les pratiques du passé, les nouvelles autorités ont aussi fait face pendant de longs mois aux retombées de la crise sanitaire et surtout à une léthargie généralisée induite par la tétanisation de la décision à cause des poursuites judiciaires engagées à partir de 2019 contre des hommes d’affaires et d’anciens hauts responsables de l’ère Bouteflika.

L’Algérie a agi donc sur trois fronts : la refonte du cadre législatif, une campagne envers les responsables locaux pour lever les entraves sur les projets bloqués et une offensive auprès de grands groupes étrangers pour le lancement de projets concrets en Algérie.

Pour l’infrastructure, de gros investissements ont été consentis ces deux dernières décennies et de nouveaux grands projets sont en cours d’étude ou de réalisation.

Nouvelle loi sur l’investissement en Algérie

En attendant une évaluation sérieuse, qui se fera dans quelques années sur la base du taux de croissance hors hydrocarbures (un taux qui permettra à l’Algérie de rejoindre les Brics, selon le vœu du président Tebboune), la recette semble pour le moment fonctionner au vu des projets qui voient le jour successivement.

Concernant le cadre législatif, le principal frein était la règle 51/49 qui imposait que le capital soit majoritairement détenu par un partenaire algérien. Institué depuis 2009, le verrou a sauté dans la loi de finances 2020.

La nouvelle loi sur l’investissement en Algérie a été adoptée en juillet dernier, suivie de ses textes d’application en septembre.

Son élaboration a duré deux ans, à cause des multiples renvois par le conseil des ministres pour enrichissement, le président de la République voulant un texte qui offre de réelles garanties aux porteurs de projets et qui rompt avec les pratiques du passé.

Malgré quelques critiques, relatives notamment au maintien des principaux organes de régulation de l’acte d’investir et du principe des incitations financières, les autorités fondent de grands espoirs sur le texte pour la relance de l’investissement productif hors hydrocarbures.

Dans l’industrie pétrolière et gazière, des retombées positives sont attendues d’un autre texte capital, la loi sur les hydrocarbures adoptée dans l’urgence pendant la transition entre le déclenchement du Hirak et l’élection d’un nouveau président de la République en décembre 2019.

Investissement en Algérie : des obstacles persistent

Des efforts restent néanmoins à faire pour arriver à un climat des affaires débarrassé de toutes les entraves, comme par exemple la facilitation des procédures de délivrance de visas aux opérateurs étrangers. Un obstacle de taille qui pèse lourdement sur l’attractivité de l’Algérie.

« Le visa est un frein », a affirmé Nicolas Pereira, directeur de Générale Energie France, dans un entretien à TSA publié mardi 11 octobre, à une question sur les obstacles à l’investissement en Algérie.

Parallèlement à la révision de l’arsenal législatif, le chef de l’Etat a haussé le ton plusieurs fois, notamment lors de ses multiples rencontres avec les walis, dénonçant ceux qui, à dessein ou par peur d’« aller à El Harrach », ne signent pas les autorisations nécessaires pour l’entrée en production d’usines toutes prêtes.

Mais les assurances et les mesures prises par le président de la République n’ont pas dissipé totalement les craintes des fonctionnaires. Une situation qui pose le problème de la dépénalisation de l’acte de gestion en Algérie qui est revendiquée par les gestionnaires du secteur public.

Ce n’est un hasard que lors de l’élection de Widad Belhouchet, comme présidente par intérim de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP) en remplacement de Lakhdar Rekhroukh, qui a été nommé ministre des Travaux publics lors du dernier remaniement ministériel, les membres du bureau de cette organisation patronale ont réaffirmé leur « profonde adhésion » à la politique économique du président Tebboune, « notamment en ce qui concerne la dépénalisation de la faute de gestion ».

Source: TSA

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